Open d’Australie : Djokovic humilie Pouille et retrouvera Nadal
Balayé pendant trois sets (6-0, 6-2, 6-2) par Novak Djokovic au même titre que Stefanos Tsitsipas s’était fait fesser la veille par Rafael Nadal, Lucas Pouille n’a pas vu le jour face au numéro 1 mondial, qui retrouvera le Majorquin en finale dimanche pour le choc annoncé. Une gifle qui ne doit pas faire oublier pour autant le très beau parcours du Français.
Lucas Pouille se souviendra longtemps de sa première confrontation face à Novak Djokovic. Le Français, tellement convaincant contre Borna Coric et Milos Raonic aux tours précédents, n’a pas existé face au Serbe, qui n’a même pas eu besoin de rester une heure et demi sur le court (1h25) pour donner une leçon à notre représentant, balayé pendant trois sets (6-0, 6-2, 6-2). Avec la déculottée infligée par Rafael Nadal la veille à Stefanos Tsitsipas (6-2, 6-4, 6-0), on pensait pourtant avoir assisté à ce qui peut se faire de pire en termes de cauchemar pour un joueur vaincu. Malheureusement pour les fans du jeune Nordiste de 24 ans, ce dernier a encore moins vu le jour, ce vendredi face au numéro 1 mondial lors d’une seconde demi-finale elle aussi sous forme de démonstration du vainqueur. Djokovic, autant impitoyable avec Pouille que Nadal l’avait été avec sa victime grecque, a d’ailleurs laissé moins de jeux (4) au Tricolore que l’Espagnol à Tsitsipas (6). C’est dire l’enfer qu’a vécu le protégé d’Amélie Mauresmo, qui n’a fait illusion que durant le premier jeu, qu’il a de surcroît perdu malgré beaucoup d’agressivité d’entrée. Le début du calvaire pour « La Pouille », breaké d’entrée comme il l’avait déjà été face à Coric et Raonic, mais incapable cette fois d’inverser la vapeur. Cherchant à faire mal sur chacune de ses frappes et imprimant tout de suite une cadence folle, le Serbe a au contraire confirmé sa domination jeu après jeu, enchaînant les jeux blancs sur son service et les breaks sur celui d’un Pouille dominé systématiquement dans l’échange et régulièrement cueilli sur ses secondes balles. Rapidement dépourvu de solution, l’ancien numéro 1 français, pour ne rien arranger, a même donné plusieurs fois un coup de pouce involontaire à son bourreau, qui n’en avait pourtant pas besoin. Il s’est notamment tiré une première balle dans le pied en offrant deux breaks cadeaux au « Djoker » sur deux doubles-fautes. Un scénario dramatique pour le 31eme mondial, acculé en permanence derrière sa ligne de fond et forcé de regarder les jeux défilés et le monstre d’en face l’atomiser à l’image de cette première manche bouclée sur un 6-0 en 23 minutes par le sextuple vainqueur de l’épreuve.
Retrouvailles Nadal-Djokovic, sept ans après la finale d’anthologie de 2012
La deuxième manche n’a pas duré beaucoup plus longtemps (33 minutes), Pouille retardant toutefois sa mise à mort en remportant enfin son premier jeu de la partie, à 1-1. Une timide réaction que ne changeait rien au sort de l’ancien élève d’Emmanuel Planque, débordé, aux abois et qui faisait presque de la peine au public de la Rod Laver Arena. Les Australiens tentaient bien de lui redonner le moral et du courage, avec surtout l’espoir que le tombeur de Nadal à l’US Open 2016 relance cette demi-finale, encore plus rapide que la première. Pour cela, il aurait fallu que Djokovic, injouable vendredi (8 points perdu sur son service et seulement 5 fautes directes sur toute la rencontre), relâche quelque peu la bride ou que Pouille se transforme en extra-terrestre. Djokovic, comme Nadal depuis le début de la quinzaine, est tout simplement trop fort pour tous ses adversaires, Pouille compris et peut-être le Majorquin excepté. Cela tombe bien, les deux champions se retrouveront en finale dimanche (la 53eme confrontation, Djokovic mène 27-25), sept ans après le match d’anthologie de 2012 remporté par le « Djoker » 7-5 au cinquième à l’issue d’un combat épique et de la plus longue finale de l’histoire en Grand Chelem. On en salive à l’avance. Quant à Lucas Pouille, il ne doit pas tout jeter à la poubelle. Parvenu dans le dernier carré à Melbourne, où il n’avait jamais gagné le moindre match avant cette année, le natif de Grande-Synthe a prouvé sur cette seule quinzaine australienne que l’apport de Mauresmo en avait déjà fait un autre joueur. Pour espérer un jour accrocher les meilleurs dans les plus grands rendez-vous, il y a simplement encore du travail. Mais c’est plus qu’encourageant déjà. Et rien que pour ça, « La Pouille » peut être fier de son tournoi.
OPEN D’AUSTRALIE (Australie, Grand Chelem, dur extérieur, 2 550 000 €)
Tenant du titre : Roger Federer (SUI)
Finale
Djokovic (SER, n°1) – Nadal (ESP, n°2)
Demi-finales
Djokovic (SER, n°1) bat Pouille (FRA, n°28) : 6-0, 6-2, 6-2
Nadal (ESP, n°2) bat Tsitsipas (GRE, n°14) : 6-2, 6-4, 6-0