Nagal, la sublime histoire : “Je suis très ému, je ne réalise pas”

L’Indien de 26 ans s’est offert le scalp d’Alexander Bublik en trois manches (6-4, 6-2, 7-6).

Sumit Nagal - US Open 2023 Sumit Nagal – US Open 2023 © Zuma / Panoramic

Il signait des autographes à n’en plus finir et prenait des photos avec les supporters indiens venus en nombre l’encourager. Sumit Nagal, 137e joueur mondial, avait envie de profiter de la plus belle victoire de sa carrière. Le joueur de 26 ans s’est offert Alexander Bublik au premier tour de l’Open d’Australie et en trois sets (6-4, 6-2, 7-6). Il est aussi entré dans l’histoire de son pays en devenant le premier Indien à battre une tête de série en Grand Chelem depuis 35 ans.

Certains osaient la comparaison avec humour après la rencontre, lui qui, à une lettre près, porte le nom de l’une des légendes de son sport. L’histoire est magnifique pour celui qui avait démarré l’année 2023 à la 503e place mondiale pour la terminer au 138e rang. Un bond de presque 400 places pour l’Indien qui avait atteint son meilleur classement en 2020 (122e) avant d’être touché par les blessures.

Les questions étaient nombreuses à son arrivée dans la salle de presse. Nagal a pris le temps d’y répondre une par une dans un exercice qu’il ne connaît pas forcément.

“J’étais très ému. Je dirais que ces derniers mois ont été très forts et que beaucoup de choses se sont produites. J’ai commencé l’année en n’étant pas qualifié pour les tournois de qualification et maintenant je vais jouer le deuxième tour d’un tournoi du Grand Chelem. J’ai travaillé très dur avec mon équipe et je suis très fier de moi parce que je suis capable de gérer les choses que je traverse et de faire ce que je veux faire”, retient le principal intéressé.

110 840 euros grâce à cette qualification au second tour

L’écart entre les tournois Challenger/Futures et ceux du Grand Chelem est abyssal au moment d’évoquer les prize-money. En 2023, alors qu’il végétait aux alentours de la 500e place mondiale, Nagal avait avoué qu’il n’avait que 900 euros sur son compte à certains moments de l’année. Sa qualification au deuxième tour de l’Open d’Australie va lui permettre de toucher au minimum 110 840 euros. Une somme conséquente pour ce type de joueurs.

“900 euros, ne pas entrer dans les tournois pendant les premiers mois, compter sur les wild cards en février pour finir à nouveau à 130, ce n’est pas incroyable, ce n’est pas un record. Depuis le début, je suis assez fier d’avoir pu me donner une nouvelle chance d’être ici, de me qualifier et, comme je l’ai dit, de jouer le deuxième tour jeudi. C’est un bon sentiment” se réjouit celui qui avait remporté le titre de Wimbledon junior en double en 2015.

Cette victoire face à Alexander Bublik est surtout le résultat d’un joueur qui n’a jamais lâché. Et qui compte, dans un premier temps, profiter autant que possible : “Ce n’est pas éternel. Au tennis, on ne sait jamais ce qui va se passer ensuite, on peut aller à un tournoi et ne même pas être capable de mettre deux balles et le tournoi est terminé. Les choses changent donc très vite. C’est ce que me dit mon entraîneur : Il faut profiter de l’instant, vivre dans le présent”. Et penser quand même au futur proche : un deuxième tour jeudi face au Chinois de 18 ans, Junchen Shang.

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