Medvedev sauve une balle de match et sort vainqueur du marathon contre Auger-Aliassime
Mené deux manches à zéro par Auger-Aliassime, Daniil Medvedev est finalement sorti vainqueur d’un duel épique en quart de finale de l’Open d’Australie ce mercredi.
Open d’Australie 2022 | Tableau | Programme | Quarts de finale
Il a commencé la course avec deux tours de retard, mais il a fini par franchir la ligne d’arrivée en tête. Bousculé, secoué dans les sens par un Félix Auger-Aliassime flamboyant et un ton au-dessus à l’échange pendant une bonne partie du match, Daniil Medvedev est resté solide mentalement pour trouver la solution lors d’un marathon très intense, de haut niveau. Nerfs solides à plusieurs moments importants, il a notamment écarté une balle de match sur son service dans le quatrième set. Victoire 6-7, 3-6, 7-6, 7-5, 6-4 en 4h42. En demi-finale, comme l’an passé, il a désormais rendez-vous avec Stefanos Tsitsipas.
“Sur la balle de match (contre lui), j’ai fait en sorte de bien servir et de passer la première balle”, a-t-il répondu à Jim Courier lors de l’interview sur le court. “Sur une deuxième balle, tout peut arriver. Je ne sais pas si les gens vont aimer ce que je vais dire, mais à deux sets zéro contre moi, je me suis dit : ‘Que ferait Novak dans cette situations (sifflets d’une partie du public). Parce qu’il est l’un des plus grands champions, comme Rafa et Roger (applaudissements du public). Ils ont réussi tellement de remontées. Donc je me suis fixé pour but de pousser Félix à se battre jusqu’au dernier point s’il voulait gagner.”
“Dans les deux premiers sets, je ne jouais pas mon meilleur tennis, et Félix jouait de façon incroyable”, a-t-il poursuivi. “Il était au-dessus de moi durant une bonne partie du match. Puis j’ai réussi à élever mon niveau, à en mettre un peu plus à l’échange et à mieux servir. J’étais déçu de mon service au début.” Au cours de sa carrière, le Russe ne s’était imposé qu’une fois après avoir perdu les deux premières manches. C’était face à Marin Cilic au troisième tour de Wimbledon l’an passé.
A deux sets à zéro contre moi, je me suis dit : ‘Que ferait Novak (Djokovic) dans cette situation ?’
Daniil Medvedev
Lors de leurs trois duels précédents, Medvedev s’était toujours imposé face à Auger-Aliassime et restait sur sept sets consécutifs remportés. En demi-finale du dernier US Open, il lui avait collé un 6-4, 7-5, 6-2, avant de l’écrabouiller 6-4, 6-0 en ATP au début du mois. Ce mercredi, la tâche a été autrement plus compliquée pour devenir le premier homme à remporter la rencontre après avoir été mené deux sets à zéro dans cet Open d’Australie 2022.
Étouffé par un adversaire proche de sa ligne de fond, imposant sa cadence en se décalant régulièrement pour dicter l’échange avec son coup droit, le Moscovite a concédé son premier break à 5-5. Sur une double faute en tentant un second service très appuyé. Si, quelques instants plus, il bénéficiait d’un jeu manqué du Québécois – quatre fautes directes – pour débreaker, il lâchait logiquement le set au jeu décisif. 7 points à 2.
Lors du second round, breaké d’entrée, il n’a jamais eu l’occasion de revenir : seulement quatre points glanés sur l’engagement adverse. Au début du troisième acte, il a résisté, en sauvant une balle de break d’un coup droit décroisé gagnant, à 1-1. Mené 0-30 sur son service à 4-4, il a su profité des erreurs d’un rival du jour – qui, sentant sûrement être passé proche d’enfoncer le clou, laissait échapper ses premiers, légers, signes de frustration – pour se tirer d’affaire. Quelques instants plus tard, lors du jeu décisif, une perturbatrice faisait son entrée en scène : la pluie.
A 2 points à 1 mini break en faveur du numéro 2 mondial, le jeu a été interrompu une dizaine de minutes pour fermer le toit de la Rod Laver Arena. Dans des conditions devenues un peu plus rapide, avec un rebond moins haut lui étant davantage favorables, Medvedev a mieux gérer a reprise : tie-break bouclé 7-2.
Fermeture du toit, conditions de jeu différentes
Opposé à un 9e mondial ayant enfilé le costume de patron sur le court, Medvedev n’a jamais flanché dans la tête. Aucun signe extérieur d’énervement. Dans sa bulle, concentrée sur l’objectif “remontée”, il est parvenu à inverser la tendance, notamment dans les longs rallyes. Si les statistiques ont été équilibrées entre les deux hommes concernant les échanges de neufs coups et plus lors des trois premières manches (8-8, 4-3, 2-2), le Russe a nettement pris l’ascendant dans ce domaine par la suite.
Au cours du quatrième acte, Medvedev a empoché sept des neuf échanges d’au moins neuf frappes, et en a gagné huit sur sur treize dans le cinquième. Bien qu’étant passé un cran au-dessus du natif de Montréal, celui que les anglophones surnomme “Meddy” a dû affronter plusieurs situations tendues. Outre la balle de match sauvée d’une grosse première extérieur à 7-6, 6-3, 6-7, 5-4 contre lui, il lui a fallu écarter deux dangers de break d’entrée de manche finale.
Réussissant ensuite à mener 3-1 en profitant d’une double faute adverse pour creuser l’écart, il a dû sauver une nouvelle balle de débreak à 4-3 – grâce, encore, à une grosse première à plat extérieur côté avantage – et deux autres à 5-4. Solide, semblant presque inhumain face à la pression, il faisait ensuite craquer “FAA” sur son revers pour arracher sa qualification pour les demi-finales.
Vendredi, il retrouvera un Stefanos Tsitsipas face auquel il s’était imposé de façon autoritaire, d’un sprint en trois sets, au même stade de la compétition l’an passé