Medvedev, plus fort que sa frustration et Cressy, rejoint Auger-Aliassime en quart
Bousculé, frustré par Maxime Cressy ce lundi, Daniil Medvedev a fini par s’en sortir. En quart de finale, le numéro 2 mondial affrontera un Félix Auger-Aliassime tombeur de Marin Cilic
Open d’Australie 2022 | Tableau | Programme | Huitième de finale
On prend les mêmes, et on recommence. Comme lors de l’US Open, théâtre de son premier titre en Grand Chelem, Daniil Medvedev retrouve Félix Auger-Aliassime sur sa route. Un tour plus tôt, en quart de finale. Après la victoire 2-6, 7-6, 6-2, 7-6 du Canadien contre Marin Cilic, le Russe s’est difficilement imposé face à la surprise Maxime Cressy : 6-2 7-6 6-7 7-5.
“Oui, il a réussi à me frustrer avec son jeu”, a reconnu Medvedev au micro d’Eurosport. “Je suis devenu un peu fou pendant le match, je ne suis pas content de certaines choses dites sur le court aujourd’hui (lundi). J’essayais de rentrer dans sa tête.”
Pendant 3h30, le natif de Moscou a dû ferrailler avec le nécromancien ramenant le service-volée à la vie. Au point, parfois, de s’agacer à haute voix en minimisant les mérites de l’Américano-Français. “C’est incroyable cette chance qu’il a”, a-t-il par exemple lâché au cours de l’empoignade. “Je n’avais jamais vu ça de ma vie.”
Après un acte initial tranquille bouclé grâce à deux balles de break converties sur trois occasions, le numéro 2 mondiale a vu sa tâche se compliquer. La faute à un adversaire montant en régime, notamment au service. Ne prenant qu’un ace dans la première manche, Medvedev en a encaissé 6 dans la suivante. N’ayant aucune opportunité de ravir l’engagement du 70e mondial, il a dû s’employer pour écarter in extremis la seule à laquelle il a eu à faire face : une balle de set, à 6-5.
Cressy a poussé Medvedev a changé sa position au retour
Une fois ce frisson passé, il n’a pas tremblé pour mener rapidement 6 points à 2 lors d’un jeu décisif finalement bouclé 7-4. Le troisième round, le plus frustrant mentalement pour Medvedev, a été verrouillé par les serveurs : zéro balle de break. Mais cette fois, dans le tie-break, il n’a pu résister à la pression mise par un rivale du jour se ruant, comme à son habitude, au filet. A 4-3 en sa faveur, il a perdu ses deux points de service, avant de s’incliner 7-4.
En finale de l’US l’Open, Novak Djokovic, pour exploiter la position de retour très reculée de Medvedev, avait très souvent utilisé le service-volée. Au total, sur les 181 points du match, le Serbe avait tenté 47 montées – soit sur 25,97 % des échanges – pour 33 réussies. Si, ça ne lui avait pas permis de s’imposer, il avait reproduit cette tactique, avec succès cette fois, en finale du Masters 1000 de Paris.
Devant un Cressy usant de ce même stratagème – 135 montées, pour 89 réussies, sur 294 points – Medvedev, comme l’ont souligné John McEnroe et Tim Henman, a changé sa position de relance dans la quatrième manche. Résultat : neuf opportunités de break. La dernière, à 5-4, sur un passing de coup droit long de ligne en glissade, fut la bonne. Dans la foulée, il a terminé en patron, sur un jeu blanc bouclé d’un missile de coup droit.
Face à Cilic, Auger-Aliassime a sauvé une balle de 2 sets à 0
Après ses batailles des deux premiers tours face à Emil Ruusuvuori et Alejandro Davidovich Fokina, Félix Auger-Aliassime a une nouvelle fois dépassé les 3h30 de jeu (3h34). “J’ai eu des bons et des mauvais moments dans ce match, mais finir par gagner en quatre sets de la façon dont je l’ai fait, c’est positif”, a-t-il expliqué en conférence de presse.
Lors d’un duel où il a plu des aces – 24 pour Cilic, 22 pour Auger-Aliassime – le Québécois a été dépassé dans le premier set. Face à un adversaire sur la lignée de son succès flamboyant contre Andrey Rublev, il a encaissé un 6-2 en 35 minutes. Puis il a fini par régler la mire, et glisser un grain de sable dans la machine croate.
Devenu légèrement dominateur, le surnommé “FAA” n’a concédé aucune balle de break dans la deuxième manche, tout en s’en procurant quatre, en vain, avant d’empocher le jeu décisif 9-7. Non sans avoir sauvé une balle de deux sets à zéro contre lui à 6 points à 5.
Prenant l’ascendant psychologique, il a déroulé lors du round suivant. Solide, pied vissés sur sa ligne de fond, plus fort dans la bataille de fond de court en cadence, le 9e joueur mondial a marché sur le 27e du classement ATP pour s’emparer deux fois de sa mise en jeu sans concéder la moindre balle de break.
Auger-Aliassime, le revanchard
Dans la foulée, toujours un ton au-dessus, il a eu deux occasions d’enfoncer le clou. En vain. Son rival du jour a résisté, et aucun des deux hommes ne s’est procuré des occasions de faire la différence dans le reste de la manche. Place à un nouveau tie-break. Maîtrisant ses nerfs avec brio, Auger-Aliassime a rapidement mené 3-0 puis 5-2 avant de boucler l’affaire 7-4. Dès sa première balle de match. En patron. Sur un ace.
Écrasé 6-4, 4-0 par Medvedev au début du mois lors de l’ATP Cup, le joueur de 21 ans entrera dans son quart de finale avec l’envie de poursuivre sa série de “revanches”. Lors des deux derniers tours, il est venu à bout d’adversaires face auxquels il restait sur des revers douloureux l’an passé : Evans en finale du Murray River Open , Cilic en finale à Stuttgart. “Un facteur motivant”, a-t-il confié devant les journalistes avant de disputer son troisième quart de finale consécutif en Grand Chelem. Il est le plus jeune joueur à réussir cette performance depuis Juan Martin del Potro en 2009.