Mannarino, la folle manie de pas regarder son tableau : “En moyenne, je connais mon adversaire une heure avant”
Qualifié pour les huitièmes de finale de l’Open d’Australie après sa victoire face à Ben Shelton, le Tricolore a rappelé qu’il aimait connaître ses futurs adversaires au dernier moment.
Adrian Mannarino ne fait rien comme tout le monde. Pour se qualifier en huitièmes de finale de l’Open d’Australie, le Tricolore a eu besoin de trois matchs en cinq sets. Cela faisait 18 ans que ce n’était pas arrivé à Melbourne (Dominik Hrbatý). Au dernier tour, il est venu à bout de Ben Shelton, demi-finaliste du dernier US Open, après un combat de 4h46.
Une tension minuscule pour sa raquette, pas de sponsor apparent sur ses tenues, véritable franc-parler devant les médias… Mannarino est assez unique sur le circuit. Son obsession de ne pas vouloir connaître ses futurs adversaires n’est pas loin de l’être également. À quel moment se décide t-il à avoir l’information ? Le principal intéressé a abordé la question en conférence de presse après sa victoire face à Shelton.
Hier, le chauffeur qui m’a conduit le matin voulait juste être gentil et me dire bonne chance contre M. Munar.
Adrian Mannarino
“Cela dépend. J’essaie toujours de faire durer le plus longtemps possible parce que je ne veux pas trop penser. Mais disons qu’en moyenne, c’est environ une heure avant. Aujourd’hui, j’étais au restaurant pour vérifier sur quel court jouaient mes amis Mahut et Roger-Vasselin. En regardant l’écran, j’ai vu mon match. Je me suis dit : “Wow, maintenant je sais” (sourire). Les situations sont toujours différentes” a expliqué le Tricolore.
Encore plus insolite. Au tour précédent, c’est son chauffeur qui lui a appris qui il allait affronter : “Hier, le chauffeur qui m’a conduit le matin voulait juste être gentil et me dire bonne chance contre M. Munar. Je n’ai pas besoin de savoir. Les gens ne savent pas vraiment. Parfois, ce n’est pas grave”
Une préparation propre à ses sensations
C’est une habitude pour beaucoup de joueurs : avant d’affronter un profil particulier, certains aiment s’y préparer dès l’entraînement. C’est le cas d’une grande majorité de joueurs droitiers qui aiment se frotter à un gaucher. Adrian Mannarino ne croit pas du tout à cette méthode.
“Je ne pense pas avoir besoin de me préparer spécialement pour ce genre de match. Beaucoup de joueurs aiment jouer avec un gaucher avant de jouer un gaucher, s’entraîner avec un droitier avant de jouer un droitier. Je pense que c’est de la foutaise. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai du mal à trouver des partenaires parce que les gens sont vraiment, vraiment intenses dans leur préparation”
“Pour moi, ça n’a pas vraiment d’importance. Hier, j’étais tout simplement trop fatigué. J’ai joué 15 minutes avec mon entraîneur. J’ai dit : “Non, je ne veux rien de plus, j’ai joué suffisamment de tennis ces derniers jours. Je pense que le plus important maintenant est de récupérer, de me sentir bien et de me préparer sur le court. C’est le plus important.”
En quittant la conférence de presse, aucune question donc sur le futur adversaire d’Adrian Mannarino, pour ne pas casser les habitudes du Tricolore. Novak Djokovic se présentera face à lui dimanche, probablement sur la Rod Laver Arena. Quand il l’apprendra, Mannarino devra mettre en place une tactique différente : il a perdu ses quatre confrontations face au Serbe.