Les revendications de Djokovic balayées par l’état de Victoria
Novak Djokovic a envoyé une lettre au directeur de l’Open d’Australie, Craig Tiley, pour essayer d’améliorer la vie des joueurs en quarantaine stricte à Melbourne. Mais les propositions du Serbe ont été refusées.
Il a dégainé rapidement, peut-être un peu trop. Selon le média espagnol Punto de Break, le numéro un mondial Novak Djokovic a envoyé dimanche une lettre au directeur de l’Open d’Australie, Craig Tiley, demandant, ou, comme certains l’ont dit, “exigeant”, des conditions améliorées pour les 72 joueurs qui subissent la quarantaine stricte de deux semaines à Melbourne.
Parmi ses souhaits figurent :
- La mise à disposition de matériel de fitness et d’entraînement dans toutes les salles ;
- Une nourriture du standing du niveau du tournoi et d’un athlète d’élite ;
- La réduction des jours d’isolement pour les joueurs concernés, en effectuant davantage de tests qui confirment que tous sont négatifs ;
- La permission de rendre visite à l’entraîneur ou le préparateur physique, à condition que tous deux aient passé le test PCR ;
- Si la proposition précédente a le feu vert, que le joueur et son entraîneur se trouvent tous deux au même étage de l’hôtel ;
- Déplacer le plus grand nombre possible de joueurs dans des maisons privées avec un terrain pour s’entraîner.
Refus catégorique de l’Etat de Victoria
La plupart des souhaits de Djokovic n’ont pas été pas exaucés par les autorités locales. Tennis Australia a seulement fourni des vélos elliptiques et des équipements de fitness aux chambres des joueurs – qui devaient les monter eux-mêmes. L’État de Victoria a constamment mis en œuvre certains des protocoles les plus sévères du monde entier depuis le début de la pandémie de coronavirus au printemps dernier, et le gouvernement n’est pas prêt de se relâcher maintenant. Selon les médias locaux, Emma Cassar, commissaire de la quarantaine de Victoria, s’est empressée de rejeter les demandes de Djokovic.
Brett Sutton, le responsable de la santé publique de Victoria, aurait déclaré :
“Tout le monde trouve la quarantaine difficile, mais les victoriens l’ont surmontée autant que n’importe qui dans le monde…. Les victoriens l’ont fait avec fermeté et ils n’attendent pas de règles spéciales pour les autres.”
Le premier ministre australien Scott Morrison a été plus elliptique encore :
“Je pense qu’il est temps que les gens suivent les règles, fassent leur quarantaine, puis jouent au tennis,”
Mais il existe des règles “spéciales” pour les joueurs qui ne sont pas à Melbourne. Djokovic et les trois autres meilleurs joueurs des circuits ATP et WTA sont à Adélaïde et peuvent s’entraîner tous les jours avec des partenaires d’entraînement désignés.
Une stratégie de communication pour Djokovic ?
Sur Twitter, Stan Wawrinka a réagit de manière ironique à la lettre que Djokovic aurait adressée à Craig Tiley : “(Il a envoyé cette lettre) depuis Adélaïde ? Ahhahah”.
Depuis Adélaïde ? Ahhahah
— Stanislas Wawrinka (@stanwawrinka) January 17, 2021
Que les demandes de Djokovic soient satisfaites ou non (et il semble bien qu’elles ne le seront pas), ce geste peut être un coup de publicité efficace pour la nouvelle Association des joueurs de tennis professionnels. La PTPA est une union de joueurs fondée par Djokovic lors du dernier US Open, après sa démission du Conseil des joueurs de l’ATP.
Son principal objectif avec la PTPA est de permettre aux joueurs, hommes et femmes, d’être mieux représentés, tout en gagnant plus d’argent, non seulement en haut du classement mais surtout plus bas. Djokovic savait probablement que ses demandes seraient refusées, mais sa lettre indique qu’il fait pression pour les joueurs moins bien classés.
Contrairement à ce que le PTPA vise en fin de compte, la dynamique actuelle à Adélaïde et Melbourne est tout sauf une égalité de traitement. Et d’après la réponse à la lettre de Djokovic, il semble que l’inégalité – et les deux semaines de quarantaine stricte – va se poursuivre.