“J’ai fourni tous les documents” : l’incompréhension de Djokovic à l’aéroport de Melbourne
La justice australienne a ordonné ce lundi la libération de Djokovic, une semaine avant le début de l’Open d’Australie. Lors de l’audience au tribunal fédéral, les parties ont rendu publique la retranscription de l’interrogatoire du n°1 mondial à son arrivée à l’aéroport, mercredi.
Cinq jours fous, et ce n’est pas terminé pour Novak Djokovic. Arrivé à l’aéroport de Melbourne mercredi dernier, une “exemption” en poche malgré sa non-vaccination, Djokovic a ensuite vu son visa annulé par les autorités australiennes. Menace d’expulsion, manifestations à Melbourne et à Belgrade : le Djoko-fiasco possède, depuis que le Premier ministre Scott Morrison s’est étonné de son exemption, une dimension politique.
Lundi, la Justice australienne a donné lieu à un jugement en sa faveur, lui permettant de quitter l’hôtel dans lequel il était retenu depuis le 6 janvier. L’Open d’Australie, lui, débute dans une semaine. Mais le ministre de l’Immigration, Alex Hawke, peut toujours décider d’expulser le numéro un mondial. Sa décision devrait être connue d’ici mardi.
Lors de l’audience de ce lundi au tribunal de Melbourne, les parties ont rendu publique la retranscription de l’interrogatoire de Djokovic par les services de la police aux frontières, la Border Force, dans la nuit du 5 au 6 janvier, à son arrivée à l’aéroport.
“Je ne comprends vraiment pas ce que vous voulez que je vous fournisse d’autre, s’est d’abord étonné le numéro un mondial, alors qu’on lui refusait l’entrée sur le territoire australien. J’ai fourni tous les documents que Tennis Australia (la fédération australienne de tennis) et le gouvernement victorien m’ont demandé.”
Djokovic est alors privé de téléphone. La discussion avec le représentant de la loi se poursuit :
– Border Force : “Etes-vous vacciné contre le Covid-19 ?”
– Djokovic : “Je ne suis pas vacciné”
– Border Force : “Avez-vous déjà eu le Covid ?”
– Djokovic : “Oui. J’ai eu le Covid deux fois. En juin 2020, et plus récemment car j’ai été testé positif le 16 décembre 2021.”
Djokovic : “Vous me donnez 20 minutes pour fournir des informations supplémentaires que je n’ai pas”
Selon les documents fournis à la Cour par les avocats de Djokovic, le numéro un mondial a bien été testé positif le 16 décembre. Il avait reçu son résultat le jour même. Le Serbe était pourtant apparu publiquement le lendemain, non masqué, au milieu d’enfants.
Un dialogue de sourds s’impose alors à l’aéroport. « Je suis arrivé ici grâce à ces documents, sinon je n’aurais pas été autorisé à entrer, tente d’expliquer Djokovic. Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous ne m’autorisez pas à entrer dans votre pays. J’ai attendu quatre heures et je n’arrive toujours pas à comprendre quelle est la raison principale.”
Djokovic refuse de signer l’avis d’annulation de son visa. Le représentant de la loi victorien lui assure alors qu’une “infection antérieure au Covid-19 n’est pas considérée comme une contre-indication médicale à la vaccination contre le Covid-19, en Australie.” Djokovic ne peut donc pas entrer sur le territoire. A moins de fournir de nouveaux documents. “Donc vous me donnez légalement 20 minutes pour essayer de fournir des informations supplémentaires que je n’ai pas, à 4 heures du matin ? Je n’ai aucun autre papier à vous fournir”, lance Djokovic.
Au petit matin, Djokovic est emmené au Park Hotel, où d’autres réfugiés sont retenus. “Qu’est-ce que cet homme aurait pu faire de plus ?”, a souligné le juge Anthony Kelly, lundi, lors de l’audience qui a rendu un premier jugement favorable au Serbe. Mais ces “cinq jours fous” ne sont définitivement pas terminés.