Ashleigh Barty : “Tyz (son coach) est un magicien”
Après sa qualification pour la finale de l’Open d’Australie, Ashleigh Barty a souligné l’apport inestimable de son coach, Craig Tyzzer, dans sa réussite.
Un égocentrisme “Bartyen”.
Non, ce n’est pas une critique. C’est un oxymore. Lorsqu’elle est questionnée sur ses performances, Ashleigh Barty utilise le “nous”. Jamais elle ne dissocie son équipe de sa réussite. Première Australienne qualifiée pour la finale du simple dames de l’Open d’Australie depuis Wendy Turnbull en 1980, la numéro 1 mondiale, 25 ans, est coachée depuis 2016 par Craig Tyzzer. Si, par la variété de son jeu, elle enchante le public grâce à ses coups de raquette magiques sur le court, celui qu’elle surnomme “Tyz” est d’une aide précieuse pour préparer ses tours.
“Tyz est un magicien”, s’est-elle enthousiasmée en conférence de presse après sa victoire 6-1, 6-3 contre Madison Keys en demi-finale. “Il regarde différentes rencontres (de ses adversaires). Les matchs-clefs, récents et anciens, et prépare notre plan, en tenant compte des conditions et autres variables. Il fait tout le boulot, puis je vais juste sur le court pour essayer de m’amuser grâce à lui. Tyz occupe une place importante de ma vie depuis 2016, et même un peu plus parce que nous avions déjà un peu bossé ensemble auparavant. Le travail qu’il a fait pour mettre en place une équipe incroyable autour de nous a vraiment propulsé notre carrière.”
Le fait que je sache tout des autres joueuses ? Tyz en est la raison principale.
Ashleigh Barty
Lorsqu’elle entre dans l’arène, la native d’Ipswich, véritable ordinateur, a déjà toutes les données en tête pour pouvoir répondre aux problèmes posés par l’adversaire. “Le fait que je sois une encyclopédie, que je sache tout des autres joueuses ? Tyz en est la raison principale”, a-t-elle confié devant les journalistes jeudi. “Même si je tiens aussi ça du fait que je sens la balle d’une joueuse quand je l’affronte ou m’entraîne avec elle. Il n’y a plus beaucoup de secrets désormais. Je connais la plupart des joueuses. Mais quand je joue face à quelqu’un que je ne connais pas, je peux totalement me fier à Tyz. Il est le meilleur dans son domaine. Il sait me donner une idée très claire de ce à quoi m’attendre, mais aussi des possibles changements pouvant arriver pendant la partie. Ensuite, c’est à moi de m’adapter.”
Tout en sachant trouver le bon équilibre entre son propre jeu et l’observation de l’opposante. “Je continue à être très concentrée sur moi (pendant un match)”, a-t-elle détaillé. “Je sais que si je fais les bonnes choses de mon côté, je vais gêner mon adversaire. Parfois, c’est bien d’être capable de se focaliser uniquement sur ce que vous avez à faire, et d’autres fois il faut savoir regarder ce qu’il se passe de l’autre côté du filet. Ça permet de changer de perspective, voir le match d’une autre façon. C’est une arme à double lame. Je pense que j’ai été capable d’utiliser les deux durant ma carrière, c’est quelque chose que j’aime faire. Chacun est différent, mais utiliser les deux options m’aide beaucoup à voir les choses de différentes manières.”
Collins est une compétitrice féroce. Elle adore la bagarre, entrer dans la tête de l’adversaire.
Ashleigh Barty
Face à Danielle Collins, 30e du classement WTA, avec qui elle a rendez-vous samedi en finale, Barty affiche un bilan de trois succès pour une défaite. Mais un partout sur dur extérieur, en restant sur une défaite 6-3, 6-4 subie à Adélaïde en février 2021. La première victoire, au passage, de l’Américaine face à une numéro 1 mondiale, en trois tentatives. “C’est une cogneuse exceptionnelle”, a déclaré la surnommée “Ash” au sujet de Collins. “C’est quelqu’un qui se tient sur sa ligne de fond pour contrôler le jeu, et elle peut toucher toutes les zones du court de n’importe où. Le défi sera de la mettre en mauvaise position de frappe. C’est l’une des compétitrices les plus féroces du circuit. Elle adore la bagarre, entrer dans la tête de l’adversaire.”
Élève sérieuse est assidue, Ashleigh Barty arrivera préparée pour l’examen final. “Nous ferons nos devoirs pour trouver le plan à exécuter dimanche”. En cas de victoire, elle deviendra la première Australienne gagnante du simple dames de l’Open d’Australie depuis Chris O’Neil en 1978. Sacrée à Roland-Garros en 2019 et Wimbledon en 2021, elle ferait alors partie – avec Serena Williams, Venus Williams, Naomi Osaka, Angelique Kerber et Kim Clijsters (toujours officiellement sur le circuit) – des joueuses en activité comptant au moins trois titres du Grand Chelem à leurs palmarès.
De quoi renforcer encore un peu plus le pléonasme : “Ashleigh Barty est une championne.”