Andreeva, le privilège d’avoir piétiné son idole : “J’ai décidé de jouer et je l’ai très bien fait”
La Russe n’a mis que 54 minutes pour largement dominer Ons Jabeur, 6e joueuse mondiale (6-0, 6-2), au deuxième tour de l’Open d’Australie.
Elle a seulement 16 ans mais Mirra Andreeva se souviendra longtemps que sa jeune carrière a débuté par une performance époustouflante. Sur la Rod Laver Arena, la Russe a mis à terre Ons Jabeur, 6e joueuse mondiale, en 54 minutes et en lui laissant seulement deux jeux (6-0, 6-2). Avant la rencontre, la Tunisienne avait fait un cauchemar prémonitoire : “Je suis peut-être son idole mais elle voudra rentrer sur le court et me botter le cul, c’est sûr.” Elle avait vu parfaitement juste.
Son idole, Andreeva, 47e au classement WTA, l’a regardé dans les yeux pendant deux sets. Pas impressionnée une seconde par son adversaire, elle a réalisé le match parfait et fait basculer la nervosité dans le camp de la Tunisienne. Presque impensable avant la rencontre. Jabeur a déjà joué trois finales en Grand Chelem, Andreeva rentrait sur le court pour la 11e fois seulement en Majeur.
Pendant moins d’une heure, cela ne s’est pas vu. Même si, en conférence de presse, la Russe a avoué qu’elle ne maîtrisait pas totalement ses émotions avant d’entrer sur le court : “J’étais très nerveuse avant le match, mais j’ai vu qu’elle l’était aussi. Cela m’a aidée parce que je sais que je ne suis pas la seule à être nerveuse avant un match. J’ai décidé de prendre du plaisir, parce que c’est la Rod Laver Arena, je joue contre la personne que j’aime. J’ai décidé de jouer, et je pense que je l’ai très bien fait (sourire)”, a analysé plein de justesse la principale intéressée.
La pression de la Rod Laver Arena ? La pépite de 16 ans avait déjà foulé le court central l’an passé en finale de l’Open d’Australie junior, où elle s’était inclinée. Elle y est retournée sans appréhension : “Quand j’ai vu que je jouais sur Rod Laver, je me suis dit que cette fois-ci, je devais saisir ma chance et gagner sur le grand terrain pour la première fois, et c’est ce que j’ai fait”. Graine de championne.
“J’admire sa façon d’être sur et en dehors du court”
Malgré les 13 ans qui séparent les deux joueuses, leur complicité était belle à voir au moment de la poignée de mains. Le sourire furtif de Jabeur, évidemment très déçue du déroulé de la rencontre, en était la preuve. “Après le match, elle est venue me voir et m’a souhaité bonne chance”, a avoué Andreeva. Un geste loin d’être surprenant chez la Tunisienne.
Symboliquement élue “Ministre du bonheur” en Tunisie, Jabeur est particulièrement appréciée par les autres joueuses sur le circuit. Son fair-play légendaire et son sourire permanent ont fait craquer sa très jeune adversaire.
“J’admire sa façon d’être sur le terrain et en dehors. Elle est si gentille. Je sais juste qu’elle est ce qu’elle est et qu’elle ne changera jamais. C’est ce que j’aime chez elle” a conclu celle qui affrontera Diane Parry pour viser les huitièmes de finale à Melbourne, les deuxièmes de sa carrière en Grand Chelem. L’ambition est déjà tenace : “J’ai 16 ans et mon objectif est d’aller de plus en plus haut, toujours plus haut.”