A Melbourne, Naomi Osaka retrouve le sourire et le montre
Facilement qualifiée pour le deuxième tour de l’Open d’Australie, Naomi Osaka a fait part, lundi, de son bonheur d’être de retour sur le circuit et de prendre du plaisir.
Open d’Australie 2022 | Tableau | Programme
Il n’y a pas si longtemps, Naomi Osaka snobait les conférences de presse d’après-match ou, quand elle y prenait part, elle était peu bavarde ou ne pouvait retenir ses larmes. Ce temps est-il révolu ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, la Japonaise, qui a débuté la défense de son titre à l’Open d’Australie par un succès aisé (6-3, 6-3) contre Camila Osorio Serrano, avait le sourire devant les journalistes, lundi. Et était particulièrement loquace et pertinente.
Notamment lorsqu’un journaliste lui a fait part d’un post Instagram qu’elle aurait supprimé quelques minutes plus tard, où elle disait ne pas se soucier de ce que les gens pensaient d’elle. “J’ai vraiment l’impression qu’au point où j’en suis dans ma carrière, qui n’est pas si longue que ça, j’ai été un peu trop préoccupée par le fait d’essayer de faire mes preuves, etc. Vous m’avez vu traverser toute cette phase.”
Osaka est longuement revenue sur ce nouvel état d’esprit qui semble l’habiter. Elle le dit et le répète, elle est heureuse et prend du plaisir sur le court. ” Je veux juste m’amuser, avant tout. Je ne peux pas m’attendre à gagner tous les matchs, mais j’attends de moi que je m’amuse et que je me lance des défis”, a-t-elle déclaré, après avoir félicité la Colombienne pour son match et son état d’esprit.
Déjà, lors du media day, samedi, l’ancienne numéro un mondiale avait déclaré aborder ce Grand Chelem d’une manière “un peu différente des précédents”. “J’essaie juste de m’amuser avec mon équipe. Beaucoup de joueuses aimeraient être dans la position dans laquelle je suis en ce moment, car être dans le tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem est vraiment une prouesse.”
“Après Roland-Garros, j’ai eu l’impression que tout le monde me jugeait.”
Naomi Osaka
Voir la lauréate de quatre Grands Chelems heureuse et souriante n’a rien d’anecdotique, après la très difficile saison qu’elle a traversée. Ce n’était pas le cas à Roland-Garros, l’an dernier, où elle avait déclaré forfait avant son deuxième tour quelques jours après avoir annoncé boycotter les conférences de presse pour préserver sa santé mentale. “Après Roland-Garros, j’ai eu l’impression que tout le monde me jugeait. C’est un peu bizarre quand vous entrez dans un stade pour jouer et que vous êtes préoccupée par le regard des autres. Je ne suis pas sûr de l’avoir bien expliqué.”
Le déclic a eu lieu, dit-elle, après l’US Open, où elle avait pris la porte dès le troisième tour, battue par la future finaliste, Leylah Fernandez. “J’étais assise chez moi et je me demandais ce que je voulais faire à l’avenir. Je sentais qu’il y avait encore tellement de choses que je voulais faire dans le tennis. Je n’ai pas joué à Wimbledon depuis deux ou trois ans. Je veux y retourner et vivre cette expérience. C’est un peu comme un travail inachevé. Mais je sais aussi que tout ne peut pas être parfait tout le temps. J’accepte le fait que j’aurai des creux, et je dois trouver un moyen de les surmonter.”
Elle se confie dans un journal intime
Puis lors de l’intersaison, Osaka a remarqué que ce sport lui manquait. “J’ai senti que je voulais rejouer au tennis. D’habitude, cela semble un peu automatique, comme si nous, les joueurs de tennis, faisions une petite pause, puis nous recommençons immédiatement l’intersaison. Pour moi, je suis revenue quand j’en avais vraiment envie. A ce stade de ma vie, je suis ici parce que je veux être ici et parce que je trouve ça amusant. Autant en profiter tant que je le peux encore.”
“Mieux dans sa peau”, “plus égoïste, mais de manière positive”, la 14e mondiale pourrait bien de nouveau fouler de nouveau la Rod Laver Arena, où elle n’a plus perdu depuis le 24 janvier 2020, et où elle s’y sent bien. “Je suis fière d’avoir une telle série de victoires sur ce court que j’apprécie.” Ce deuxième tour, elle le disputera mercredi contre Madison Brengle (54e) qui a remporté un drôle de match (6-1, 0-6, 5-0, ab.) contre l’Ukrainienne Dayana Yastremska (144e). D’ici là, Naomi Osaka aura continué de remplir son journal intime de ses pensées, chaque jour. Souvent dans sa chambre d’hôtel, où elle a installé des bougies et de l’encens.