22 décembre 1977 : Le jour où Roscoe Tanner est devenu le premier tenant du titre à s’incliner au premier tour de l’Open d’Australie
Le 22 décembre 1977, l’Américain Roscoe Tanner devient le premier tenant du titre à s’incliner au premier tour de l’Open d’Australie, battu par le 55e mondial, le Néo-Zélandais Chris Lewis (3-6, 6-3, 6-2, 1-6, 6-4).
Ce qu’il s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Roscoe Tanner, battu par le 55e mondial, le Néo-Zélandais Chris Lewis
Ce jour-là, le 22 décembre 1977, l’Américain Roscoe Tanner devient le premier tenant du titre à s’incliner au premier tour de l’Open d’Australie, battu par le 55e mondial, le Néo-Zélandais Chris Lewis (3-6, 6-3, 6-2, 1-6, 6-4). Le gaucher du Tennessee avait remporté le tournoi le 9 janvier 1977, en battant en finale Guillermo Vilas (6-3, 6-3, 6-3), avant que la direction du tournoi ne décide de changer les dates de l’épreuve et d’organiser un deuxième Open d’Australie en 1977.
Les acteurs : Roscoe Tanner et Chris Lewis
- Roscoe Tanner, le service de gaucher meurtrier
Roscoe Tanner, le premier joueur de l’histoire à se rendre principalement célèbre grâce à un service de gaucher meurtrier, qui lui vaut d’être surnommé « La Fusée », est né en 1951. Il devient professionnel en 1972, et il dispute bientôt sa première finale, à Los Angeles, défait par Stan Smith (6-4, 6-4). En 1974, peu après avoir perdu contre Rod Laver en finale du tournoi de Palm Desert (6-4, 6-2), il remporte son premier titre à Denver, aux dépens d’Arthur Ashe (6-2, 6-4). La même année, il réalise sa première belle performance en Grand Chelem en ralliant les demi-finales de l’US Open (battu par Jimmy Connors, 7-6, 7-6, 6-4). Le même Connors l’élimine en demi-finale de Wimbledon en 1975, et en 1976, c’est Bjorn Borg qui l’empêche d’atteindre la finale au All England Club (6-4, 9-8, 6-4). En janvier 1977, Tanner remporte son premier titre du Grand Chelem, en battant un autre gaucher, Guillermo Vilas, en finale de l’Open d’Australie (6-3, 6-3, 6-3), mais la suite de sa saison n’est pas à la hauteur de ce résultat, avec notamment une défaite au premier tour de Wimbledon (battu par John Lloyd, 3-6, 6-4, 6-4, 8-6).
- Chris Lewis, installé dans le top 100
Le Néo-Zélandais Chris Lewis devient professionnel en 1975, juste après avoir atteint la première place mondiale chez les juniors. Son meilleur résultat en Grand Chelem à ce jour est un troisième tour atteint à Roland-Garros en 1977 (éliminé part Wojtek Fibak, 6-2, 6-3, 3-6, 6-3), et il vient de disputer sa première finale, début décembre, à Adelaide, battu par Tim Gullikson, (3-6, 6-4, 3-6, 6-2, 6-4). À l’entame de l’Open d’Australie, il est 55e mondial.
Le lieu : Melbourne (Australie)
Contrairement aux autres tournois du Grand Chelem, l’Open d’Australie (d’abord appelé Championnat d’Australasie puis Championnat d’Australie) a changé plusieurs fois de lieu au fil des ans. L’épreuve changeait même de ville chaque année avant de s’installer à Melbourne en 1972, et pas moins de cinq villes australiennes l’ont accueillie à au moins trois reprises : Melbourne, Sydney, Adelaide, Brisbane et Perth. Ses dates ont été assez mouvantes également, entre début décembre et fin janvier, faisant de l’Open d’Australie parfois le premier, parfois le dernier Grand Chelem de la saison. À l’époque, la plupart des meilleurs joueurs font l’impasse sur l’épreuve en raison de son éloignement et des prix insuffisants. En 1977, afin d’attirer les meilleurs, les organisateurs ont décidé d’organiser un deuxième tournoi, plus tôt au mois de décembre, afin d’éviter les fêtes de fin d’année.
L’histoire : Le tenant du titre quitte déjà le tournoi, une première dans l’histoire
À l’Open d’Australie 1977, le pari des organisateurs d’organiser un deuxième tournoi avant Noël pour attirer les meilleurs joueurs du monde ne s’est pas avéré payant. Bjorn Borg et Jimmy Connors sont absents, et Guillermo Vilas, finaliste de l’édition précédente, fait lui aussi l’impasse sur le tournoi. Les premières têtes de série sont Vitas Gerulaitis et Roscoe Tanner, suivis par les vétérans australiens Tony Roche et Ken Rosewall (alors âgé de 43 ans).
Dans ces conditions, Tanner, qui avait remporté la première édition 1977 de l’Open d’Australie, a toutes les chances de parvenir à conserver son titre. Sur gazon, son fantastique service de gauche est si dévastateur qu’il semble improbable que quiconque puisse lui poser problème avant les demi-finales.
Tout commence pour le mieux pour « The Rocket » lors de son premier tour face à Chris Lewis, et il remporte la première manche, 6-3. Le Néo-Zélandais, qui vient de disputer sa première finale chez les pros à Adelaide, ne renonce pas, et revient dans le match pour finalement s’imposer en cinq manches (3-6, 6-3, 6-2, 1-6, 6-4). Pour la première fois de l’histoire de l’Open d’Australie, le tenant du titre quitte le tournoi dès le premier tour.
La postérité du moment : Roscoe Tanner, nouvelle finale à Wimbledon en 1979
Chris Lewis ira jusqu’en huitièmes de finale de cet Open d’Australie 1977, éliminé par Bob Giltinan (6-3, 6-3, 7-6). Au cours des années suivantes, Lewis se hissera à la 19e place mondiale, remportant trois titres, mais le sommet de sa carrière sera Wimbledon 1983, où il atteindra la finale, battu par John McEnroe (6-2, 6-2, 6-2).
Roscoe Tanner disputera une nouvelle finale de Grand Chelem à Wimbledon, en 1979. Il s’inclinera en cinq manches face à Bjorn Borg (6-7, 6-1, 3-6, 6-3, 6-4), mais le match marquera les esprits car il sera la première finale diffusée aux États-Unis dans une émission vouée à devenir culte, Breakfast at Wimbledon (Petit-déjeuner à Wimbledon). À l’issue de sa carrière, Tanner deviendra tristement célèbre en raison de ses démêlés avec la justice, qui le conduiront à réaliser plusieurs séjours en prison.