14 janvier 2002 : le jour où Stefan Koubek est revenu de l’enfer contre Cyril Saulnier
Le 14 janvier 2002, Stefan Koubek, mené deux sets à zéro et 4-1 par Cyril Saulnier au premier tour de l’Open d’Australie, parvient à l’emporter et réalise l’une des plus incroyables remontées de l’histoire.
Ce qu’il s’est passé ce jour-là : Un renversement insensé
Ce jour-là, le 14 janvier 2002, au premier tour de l’Open d’Australie, Stefan Koubek vient à bout du Français Cyril Saulnier après avoir été mené 6-0, 6-1, 4-1 et 15-40. L’Autrichien écarte deux balles de match pour finalement s’imposer 0-6, 1-6, 7-6, 6-4, 8-6, avant de poursuivre sa route jusqu’en quarts de finale, obtenant ainsi le meilleur résultat de sa carrière en Grand Chelem.
Les acteurs : Stefan Koubek et Cyril Saulnier
- Stefan Koubek, numéro un autrichien
Stefan Koubek, gaucher muni d’un revers à deux mains, est né en Autriche en 1977. Il fait son entrée dans le top 100 à la fin de l’année 1998, et remporte son premier titre en 1999, à Atlanta (en battant Sébastien Grosjean en finale, 6-2, 6-1). Cette année-là, il atteint également les huitièmes de finale de Roland-Garros (battu par Alex Corretja, 6-2, 6-3, 7-5), et il termine la saison au 46e rang mondial. En 2000, il remporte un deuxième titre, à Delray Beach (en battant Alex Calatrava, 6-1, 4-6, 6-4) et atteint le 13 mars le meilleur classement de sa carrière, 20e mondial. En 2001, il est proche de quitter le top 100, mais en octobre, en atteignant les demi-finales à Vienne, battant au passage le numéro 12 mondial Roger Federer (7-6, 7-5), il remonte à la 65e place du classement ATP.
- Cyril Saulnier, numéro 12 français
Cyril Saulnier, né en 1975, est devenu pro en 1996. Jusqu’à présent, son meilleur classement est la 111e place mondiale, en février 2001. Le Français a remporté son seul match en Grand Chelem en 2000, à l’US Open, en battant Attila Savolt (6-3, 7-5, 6-3) avant de s’incliner face à Magnus Norman (6-3, 6-4, 6-3). Au début de l’Open d’Australie 2002, il est 153e mondial.
Le lieu : Melbourne
Contrairement aux autres tournois du Grand Chelem, l’Open d’Australie (d’abord appelé Championnat d’Australasie puis Championnat d’Australie) a changé plusieurs fois de lieu au fil des ans. L’épreuve changeait même de ville chaque année avant de s’installer à Melbourne en 1972, et pas moins de cinq villes australiennes l’ont accueillie à au moins trois reprises : Melbourne, Sydney, Adelaide, Brisbane et Perth. Ses dates ont été assez mouvantes également, entre début décembre et fin janvier, faisant de l’Open d’Australie parfois le premier, parfois le dernier Grand Chelem de la saison.
Jusqu’en 1982, la plupart des meilleurs joueurs font l’impasse sur l’épreuve en raison de son éloignement et des prix insuffisants, mais à partir de la victoire de Mats Wilander, la dynamique change. Pour rendre le tournoi plus attractif, le comité du tournoi déploie d’énormes efforts qui mènent au déménagement de l’épreuve vers un nouveau site, Flinders Park (qui sera plus tard renommé Melbourne Park), à l’abandon du gazon pour des courts en dur, et à la construction du premier court central doté d’un toit rétractable. La dotation augmente également, et il ne faut alors que quelques années pour que l’Open d’Australie devienne le Grand Chelem préféré de nombreux joueurs.
L’histoire : Saulnier s’est effondré
Stefan Koubek part largement favori de son premier tour de l’Open d’Australie 2002 qui l’oppose au Français Cyril Saulnier, 153e mondial. Malgré une saison 2001 décevante, il a tout de même paru retrouver la forme en fin d’année, demi-finaliste à Vienne et quart-finaliste à Saint-Pétersbourg. Son adversaire, qui n’a jamais dépassé le de deuxième tour d’un tournoi du Grand Chelem, a dû s’extraire des qualifications, éliminant Robert Kendrick au tour qualificatif (6-4, 6-4).
Cependant, lorsque le match débute, il n’y a qu’un seul joueur sur le court, et ce n’est pas Koubek. De fait, l’Autrichien est si transparent qu’il se retrouve mené 6-0, 6-1, 4-1, 15-40 sur son service. Sa situation semble alors vraiment désespérée, mais il sauve ces deux balles de break et remonte petit à petit dans cette troisième manche. “Dans ma tête, j’était déjà à moitié dans l’avion”, confiera-t-il à Der Standard en 2019. Non sans avoir écarté deux balles de match, le gaucher empoche le troisième set et finit par s’imposer, 0-6, 1-6, 7-6, 6-4, 8-6, réalisant ainsi l’une des plus incroyables remontées de l’histoire du tennis. « J’ai encore certains échanges en tête, il faut un peu de chance. »
La postérité du moment : Koubek atteindra les quarts de finale, sa meilleure performance en Grand Chelem
Au tour suivant, Koubek remontera à nouveau un handicap de deux manches à zéro pour éliminer l’Américain James Blake (4-6, 2-6, 6-4, 6-1, 6-2). Éliminé seulement en quarts de finale par Jiri Novak (6-2, 6-3, 6-2), l’Autrichien obtiendra le meilleur résultat en Grand Chelem de sa carrière. Connu pour avoir été disqualifié à trois reprises au cours de sa carrière, il prendra sa retraite en 2011.
Cyril Saulnier montera jusqu’à la 48e place mondiale en 2005, après avoir disputé la seule finale ATP de sa carrière à San Jose (battu par Andy Roddick, 6-0, 6-4).