Nicolas Escudé nommé DTN par intérim : Son projet résumé en 7 déclas
Tout juste nommé DTN par intérim, Nicolas Escudé a détaillé son projet ce lundi en point-presse. L’ancien 17e joueur mondial a exposé son plan pour mieux accompagner les joueuses et les joueurs français vers le haut niveau, sans prétendre à pouvoir les amener jusqu’au titre suprême sans que le dernier coup de collier ne vienne d’eux.
Trois jours après sa prise de fonction, Nicolas Escudé a passé son premier grand oral public. Nommé jeudi dernier Directeur Technique National par intérim, avant une décision définitive sur le titulaire de ce poste qui sera prise après Roland-Garros, l’ancien 17e mondial a répondu aux questions des journalistes au cours d’un point-presse de près d’une heure ce lundi midi. Adoubé par Gilles Moretton, nouveau président de la Fédération Française de Tennis –“Je cherchais un patron, avec du charisme et de la volonté, je l’ai trouvé en Nicolas”– et par Arnaud Clément, vice-président en charge du haut niveau, de la formation et de la compétition –“Il colle complètement à nos convictions, ce qui nous importait, c’était d’avoir un DTN qui prenne des décisions et qui ait une vision”, Escudé a détaillé son projet. Qu’il espère pouvoir inscrire dans le temps.
1- “J’arrive avec une certaine philosophie et pas mal de certitudes, mais j’arrive aussi avec beaucoup d’humilité, je suis loin de détenir la vérité absolue”
Escudé succède au poste de DTN à Pierre Cherret, qui était en mission depuis décembre 2017 et qui pourrait rester à la FFT dans un autre rôle. Le natif de Chartres compte bien imposer ses idées. Sans pour autant faire table rase du passé. “On ne va pas repartir d’une feuille blanche”, a assuré Escudé. Ce dernier a répété à maintes reprises qu’il était le représentant d’un projet collectif. “J’écoute beaucoup les équipes déjà en place. J’échange, je pose des questions. Sans parler d’état des lieux, c’est une prise de contact avec tout le tennis français. Pas d’annonces fracassantes dans un premier temps, rien ne sert de se précipiter. (…) Il y a énormément de très bonnes choses dans le tennis français. S’appuyer là-dessus, et venir y mettre ma perception et ma sensibilité. C’est un travail d’équipe. Tout seul, je ne vais pas pouvoir faire grand-chose. Je veux que tout le monde aille dans la même direction.”
2- “Je ne suis que de passage, les fruits de cette politique ne vont pas arriver dans un an ou deux”
Escudé en a bien conscience : son impact dans son rôle de DTN, qu’il occupera à temps plein et pour lequel il abandonnera ses autres activités (directeur du tournoi Challenger de Brest et consultant pour Eurosport, notamment), ne se mesurera pas à court terme. Mais il espère que ce qu’il mettra en place aura un impact sur un temps plus long. “Dans un idéal, je souhaite que ce soit pérennisé. La formation des joueurs, ça prend du temps. C’est une construction de tous les jours, sur des semaines, des mois, des années.”
3- “On était considérés comme la meilleure école de formation au monde. Je mets un point d’honneur sur l’aspect technique chez nos jeunes”
Un aspect primordial dans le projet d’Escudé : la technique individuelle. Pour lui, c’est un domaine où les joueuses et les joueurs français pèchent pour prétendre s’imposer au très haut niveau. “Quand je parle de technique, je ne parle pas de robotisation pour que tout le monde joue de la même façon. Si on est tout le temps au rendez-vous, on est au point techniquement. Je ne veux pas qu’on entraîne nos jeunes avec des carences qui vont les limiter plus tard dans leur carrière.”
4- “Il faut qu’ils comprennent que la dernière marche, c’est eux, pas nous”
Dans la vision d’Escudé, rejoint par Moretton sur ce point, la mission de la Fédération et de la DTN se cantonnent à la formation, puis à un accompagnement par la suite. Pour remporter un Grand Chelem, les joueuses et les joueurs doivent aller chercher ce petit plus nécessaire au fond d’eux-mêmes. “Je parlais de responsabilisation. Les joueuses et joueurs doivent être sensibilisés à ce que sera leur métier plus tard, les sacrifices à faire. Pour arriver tout là-haut, ce sera eux. Notre boulot aura été fait. J’ai souvent entendu des critiques sur la Fédération. Quand on regarde la façon dont ont pu se comporter nos garçons et nos filles, les résultats ne sont pas loin d’être exceptionnels. Oui, il manque le trophée suprême. Mais est-il de notre responsabilité ? Oui, si les choses n’ont pas été bien faites en amont.”
5- “Plus on a de joueuses et de joueurs, plus on se donne de chances qu’il y en ait un qui aille au bout”
Là encore, Moretton et Escudé se retrouvent : la Fédération était devenue trop sélective, trop vite, en privilégiant les profils ayant débuté le tennis très jeune et ayant beaucoup d’heures de pratique derrière eux, sans laisser la porte ouverte à d’autres qui pourraient émerger plus tard. “Il faut remettre du volume en bas”, souhaite Escudé. Pour qui les résultats chez les jeunes ne doivent “pas être un critère de sélection”. “C’est une étape. La compétition va servir à mettre en application tout ce qui est travaillé à l’entraînement. Etre les champions du monde minimes, cadets ou juniors, très bien. Mais ce qui m’intéresse, c’est qu’il y en ait qui gagne le grand tableau de Roland-Garros.”
6- “Je reste persuadé qu’il y a des passerelles possibles entre les académies privées et la Fédération”
L’émergence des académies privées a en partie bouleversé le paysage du tennis ces dernières années et participe à la nouvelle donne qui contraint la FFT à inventer “un nouveau modèle de DTN”, selon le souhait exprimé par Moretton. Escudé veut trouver des façons de mettre le public et le privé au travail ensemble. “On ne va pas être là à travailler contre l’académie de Tsonga et Ascione, de Patrick Mouratoglou ou de Jean-René Lisnard. Les intérêts ne sont pas les mêmes, il y a une dimension business qui n’a pas lieu d’être chez nous. Mais les passerelles, j’en vois plein.”
7- “Le mental, un secteur capital dans le haut niveau”
Longtemps négligé, comme Escudé l’a reconnu lui-même, avouant qu’il n’y avait été sensibilisé qu’après sa carrière de joueur, l’aspect mental s’impose comme incontournable. L’homme de 44 ans, vainqueur de la Coupe Davis en 2001, veut en faire une priorité de son mandat. “C’est un secteur capital dans le haut niveau. C’est en train de se démocratiser en France, tous sports confondus. Chaque joueur, chaque individu est différent. Pour certains, ça va être du travail avec un psy, d’autres de la préparation mentale ou du yoga. Il faut mener un travail dès le plus jeune âge, les sensibiliser à ça, à leur faire toucher du doigt l’importance de ce domaine. Il y aura une cellule sur cet aspect.”
J aurais aimé voir un formateur ,un enseignant avec une vision et un back ground fourni ..un CTR par exemple ou un parcours de club au haut niveau..
Ou pourquoi pas une cellule différente rassemblant des compétences , une sorte de COMEX de la DTN qui réunirait toutes les compétences du mini tennis jusqu’à Roland Garros
Richard/Ex BE2
#tennisclubdeplaisir
Bravo pour vos idées, vos envies, peut-être votre rêve pour le tennis français.
Je vous rejoins sur cette culture à tout donner pour les meilleurs de chaque catégorie, qui à mon sens n’amène pas grand chose, si ce n’est des bons secondes série voir première série si ils ou elles vont au bout. Leur mental, leur physique est mis à rude épreuve et souvent ils sont entraînés de la même manière alors que nous sommes tous différents, mentalement, physiquement, techniquement, ne serait ce que par la latéralité, taille, relâchement etc …
Les passerelles avec les structures privées c’est bien mais n’oubliez pas que ces structures ont un coût qui créees déjà une sélection. Pour mon cas personnel, n’ayant pas les moyens ou la confiance (manière d’entraîner) dans ces structures, je préfère gérer, entraîner, programmer ….. Mon Beau fils.
N’oubliez pas ces Joueurs qui ne peuvent évoluer dans des structures !!
Sportivement
Colosio stephane.