Protocoles Covid-19 : Les quatre situations inquiétantes pour les joueurs avant Roland-Garros
Avec le début de Roland-Garros dimanche à Paris, de nombreux joueurs ont exprimé leur inquiétude concernant les protocoles Covid-19 et le risque que quelque chose tourne mal. Tennis Majors se penche sur quatre grandes questions par rapport à des situations ayant déjà eu lieu.
Roland-Garros se lance ce dimanche, quatre mois plus tard que d’habitude, et avec une interrogation de taille : comment le tournoi va-t-il se dérouler, dans un contexte de recrudescence du Covid-19 en France ?
Le succès de l’US Open – où seul Benoît Paire a été testé positif au coronavirus – a été un soulagement pour les organisateurs et les joueurs. Mais alors que tout le circuit arrive petit à petit à Paris, la confusion et la peur semblent encore régner autour de ce qui se passera si un ou une participant(e) est testé(e) positif(ve).
De Simona Halep à Benoît Paire, d’Alizé Cornet à Milos Raonic, de nombreux joueurs et joueuses ont déjà exprimé leur inquiétude quant à leur sécurité et leur capacité à disputer le Majeur francilien.
Voici quatre exemples de raisons pour lesquelles les joueurs sont craintifs.
1. Ce qui est arrivé à Benoît Paire à Hambourg
Un petit rappel : Benoît Paire a été testé positif à la veille de l’US Open et a été retiré du tournoi. Conformément aux protocoles de l’État, il a dû séjourner dans un hôtel de New York pendant dix jours. Lorsqu’il est arrivé à Rome, il a dit avoir été testé négatif, mais quand le Français a atterri à Hambourg, il a assuré avoir été testé positif, et ce à deux reprises. Finalement, Paire a été autorisé à jouer son match à Hambourg, avant d’abandonner au cours de la partie.
La grande question : Comment est-il possible de jouer si l’on est testé positif ?
Les médecins allemands ont décidé que Benoît Paire pouvait jouer car il n’était « plus contagieux ». Un troisième test s’est par ailleurs avéré négatif. Après toutes ces péripéties, Paire est, à juste titre, épuisé et dans l’incompréhension.
« Chaque nuit, je vais dormir et ils me disent peut-être que tu es positif, peut-être que tu es négatif, peut-être que tu peux jouer, peut-être que tu ne peux pas. La seule chose que je veux, c’est finir la saison et rentrer chez moi », a-t-il déclaré mercredi à Hambourg.
2. Qu’est-il arrivé à Damir Dzumhur à Roland-Garros ?
Damir Dzhumhur se préparait à disputer les qualifications à Roland-Garros lorsqu’on l’a informé que son entraîneur avait été testé positif et que, comme il avait eu des contacts étroits avec lui, il ne pourrait donc pas jouer. Dzumhur a affirmé que son entraîneur Peter Popovic avait déjà contracté le virus et avait donc encore des anticorps dans son système. Ce qui aurait engendré, selon le Bosnien, un test faux-positif. Dzumhur envisagerait d’intenter une action en justice.
La grande question : Les joueurs peuvent-ils être sûrs de la validité d’un test ?
La règle elle-même est assez simple. Quiconque est testé positif au virus à Roland-Garros ne pourra pas participer au tournoi. De plus, si, par exemple, l’entraîneur d’un joueur est testé positif et qu’il a été en contact étroit avec lui, il ne pourra pas jouer. C’est ce qui est arrivé à un certain nombre de joueurs lors des qualifications pour Roland-Garros.
Les joueurs sont contrôlés à leur arrivée à Paris et doivent attendre à l’hôtel jusqu’à ce qu’ils obtiennent le résultat dans les 24 heures. Ensuite, ils seront testés à nouveau deux jours plus tard et, s’ils poursuivent leur route dans le tournoi, ils seront testés tous les quatre ou cinq jours.
3. Que s’est-il passé avec Alexander Zverev et Adrian Mannarino à l’US Open ?
Scène rocambolesque à Flushing Meadows. Au troisième tour de l’US Open, le début du match entre l’Allemand et le Français a été retardé de plusieurs heures, les organisateurs se bousculant pour essayer de comprendre les nouveaux protocoles publiés par l’État de New York, qui, cet après-midi-là, était en train de modifier les règlementations sanitaires concernant le Covid-19. Finalement, Mannarino, qui avait été soumis à des protocoles stricts parce qu’il avait été en contact avec Benoît Paire, avait été autorisé à jouer. Il n’était certes pas favori, mais l’incertitude n’a manifestement aidé personne.
La grande question : Qui décide qui peut jouer ?
Dans le cas de Roland-Garros, les règles sont fixées en collaboration avec la ville de Paris. Les joueurs sont informés de toutes les règlementations et rien ne devrait changer.
4. Qu’est-il arrivé à la paire de double Kristina Mladenovic et Timea Babos à l’US Open ?
Kristina Mladenovic et Timea Babos étaient les têtes de série n°1 du double féminin et avaient déjà joué un match au moment où elles ont été contraintes de faire une pause juste avant de disputer le deuxième tour à Flushing Meadows. En raison du changement de juridiction sur les règles, il a été décidé que Mladenovic devait s’isoler dans son hôtel. La Française avait déjà été placée sous un protocole strict après avoir été en contact avec Benoît Paire avant le début du tournoi. Mais ayant été initialement autorisée à jouer, on lui a ensuite dit qu’elle ne pouvait plus revenir sur le court.
La grande question : Les règles sont-elles appliquées de manière cohérente ?
L’USTA a déclaré qu’Adrian Mannarino avait été autorisé à jouer ce jour-là car, officiellement, le changement de juridiction devait s’effectuer le soir-même. C’est pourquoi Mladenovic et Babos, qui devaient jouer le lendemain, n’ont finalement pas été autorisées à continuer le tournoi. L’entraîneur de Dzumhur, Peter Popovic, a déclaré cette semaine qu’il pensait que les « grands joueurs » seraient traités différemment.
« Je pense que si Rafael Nadal était dans notre situation, il aurait droit à un deuxième ou un troisième test pour vérifier, a-t-il dit. Nous sommes donc vraiment dégoûtés par ce qui nous arrive. Nous partons avec un goût amer. Damir était juste en dehors du tableau final, à deux ou trois places près. »
Ce sont autant de questions qui pourront être débattues au cours de la prochaine quinzaine et tous les joueurs, les officiels et toutes les personnes liées au tournoi doivent faire acte de foi, dans une certaine mesure, en faisant confiance aux protocoles et en acceptant les règles. La seule chose dont on peut être sûr, c’est que tout le monde croise les doigts.