Osaka parmi les sportifs de l’année : Une reconnaissance spéciale pour tant de raisons
Naomi Osaka a été désigné parmi les Sportifs de l’année de 2020, par Sports Illustrated la semaine dernière. La Japonaise est seulement la cinquième personnalité du tennis à être au palmarès, après Serena Williams, Arthur Ashe, Chris Evert et Billie Jean King.
Naomi Osaka a reçu un hommage particulier ce lundi : figurer parmi les Sportifs de l’année désignés par Sports Illustrated et avoir ainsi l’honneur de la couverture du magazine de sport le plus reconnu aux Etats-Unis. Ce choix a été dicté avant tout par l’implication d’Osaka en dehors du terrain pour protester contre l’injustice sociale, même si ses accomplissements sur le court (un deuxième titre à l’US Open) ont participé à en faire une des personnalités sportives de 2020.
La désignation des Sportifs de l’année par Sports Illustrated s’est imposée, du moins aux Etats-Unis, comme la récompense la plus prestigieuse au fil des années. Elle est décernée à “un athlète ou une équipe dont les performances sur l’année ont incarné au mieux l’esprit sportif et la réussite.” Depuis 2000, Tiger Woods, Tom Brady, Michael Phelps, LeBron James, Peyton Manning et Serena Williams sont sur la liste des personnalités honorées.
“A 23 ans, Naomi est devenue une force sur le court, remportant l’US Open pour la deuxième fois en septembre, après avoir remonté un set contre Victoria Azarenka en finale, a écrit Martina Navratilova dans Sports Illustrated. Mais en 2020, elle est aussi devenue une vraie force en dehors du court aussi. Naomi a pris conscience du pouvoir de la célébrité et a appris à l’utiliser pour parler de grandes causes. Elle s’est servie de sa plateforme pour faire parler des violences policières contre les afro-américains et pour lancer le débat sur la meilleure manière de les combattre.”
Osaka cinquième joueur de tennis à recevoir cet honneur
Seulement quatre joueurs de tennis ont été nommés Sportif de l’année depuis que Sports Illustrated a lancé ce trophée en 1954. Billie Jean King était la première à le recevoir, et aussi la première femme tous sports confondues, en 1972, après avoir décroché trois des quatre titres du Grand Chelem en simples. Chris Evert (1976), Arthur Ashe (1992) et Serena Williams (2015) complètent la liste.
King a d’ailleurs publiquement félicité les vainqueurs du trophée cette année.
Au total, 87 personnalités ou équipes ont été désignés parmi les Sportifs de l’année dans l’histoire de Sports Illustrated. Seulement 12 ne sont pas américains, et seulement 13 sont des femmes. Pour montrer à quel point la présence d’Osaka au palmarès est significative, elle est la première femme non-américaine à recevoir cet honneur.
Osaka, haut les masques
La Japonaise fait partie d’un quintet de sportifs récompensés cette année (LeBron James, la joueuse de WNBA Breanna Stewart, et les joueurs de NFL Patrick Mahomes et Laurent Duvernay-Tardif). Ils ont tous en commun de s’être engagés pour combattre l’injustice sociale ou faire avancer la lutte contre la pandémie de coronavirus. Osaka a initié le mouvement de boycott d’événements sportifs majeurs, pour mettre en la lumière sur les questions de justice sociale et réclamer l’égalité raciale, en annonçant avant la demi-finale de Cincinnati qu’elle n’entrerait pas sur le terrain. Par son initiative, le tournoi entier s’est arrêté pendant une journée. En NBA, les Milwaukee Bucks ont boycotté un match de play-offs et la phase finale s’est arrêtée pendant 72 heures.
Osaka a continué ses actions à l’US Open. Elle y a porté des masques sur lesquels étaient inscrits les noms de personnes issues de minorités tuées en raison de leur couleur de peau. Un pour chaque match de son parcours jusqu’au titre (Breonna Taylor, Elijah McClain, Ahmaud Arbery, Trayvon Martin, George Floyd, Philando Castile et Tamir Rice). La numéro 3 mondiale en avait préparé sept, au cas où elle atteindrait la finale, et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Comme si c’était écrit.