Pourquoi la bataille pour la place de N.1 mondial sera si ouverte en 2021
La Race ATP est dominée par Stefanos Tsitsipas, devant Andrey Rublev, et le début de cette saison particulière laisse à penser que la place de N.1 mondial pourrait être particulièrement disputée. Une bataille intense qui pourrait durer jusqu’en fin d’année.
Quand il est question de prédire le joueur qui sera numéro 1 mondial en fin de saison, pendant la dernière décennie, vous aviez globalement une chance sur deux. Du côté pile, Novak Djokovic. Du côté face, Rafael Nadal. A l’exception d’Andy Murray en 2016, le Serbe (six fois) ou l’Espagnol (quatre, en plus de 2008) ont toujours bouclé l’année au sommet du classement depuis 2010.
La plupart du temps, c’était une évidence dès le mois d’avril. L’Open d’Australie, que Djokovic a remporté neuf fois, a le plus souvent donné le ton, alors qu’Indian Wells et Miami, puis Monte-Carlo, offraient jusqu’à 3 000 points à quiconque réussissant à enchaîner.
Les choses ne bougeront pas au classement ATP dans un futur proche. Avec 3 000 points d’avance en tête du classement, Djokovic devrait y rester pendant un moment, et la prolongation du classement sur deux ans, en raison de la pandémie de Coronavirus, signifie qu’il faudra encore plus de temps pour le bouleverser. Au moins jusqu’à ce que le classement soit de nouveau calculé sur 52 semaines, ce que l’ATP espère remettre en place, mais pas avant le 9 août 2021, au plus tôt.
Cependant, le fait que le Masters 1000 d’Indian Wells ne se soit pas tenu en mars et l’absence de Djokovic et de Nadal au Masters 1000 de Miami ont rabattu les cartes. D’autres joueurs ont saisi cette opportunité et la liste des prétendants à la place de N.1 mondial en fin de saison est plus longue que d’habitude.
Tsitsipas leader qui ne veut pas laisser la place
Grâce à sa victoire à Monte-Carlo, son premier titre en Masters 1000, Stefanos Tsitsipas, 5e au classement, est leader de la Race ATP, qui comptabilise les points remportés sur l’année civile. C’est ce classement qui détermine les huit qualifiés pour le Masters, qui se déroulera à Turin cette année.
Les 1 000 points obtenus par Tsitsipas à Monte-Carlo l’ont permis de dépasser l’homme qu’il y a battu en finale, Andrey Rublev. Djokovic suit à la troisième place, Daniil Medvedev est quatrième et d’autres noms inattendus à ce niveau complètent le Top 8 (Hubert Hurkacz, Aslan Karatsev, Jannik Sinner, Alexander Zverev). En l’état, Nadal n’est que 18e, même si les gros tournois à venir sur terre battue, à Madrid, à Rome et surtout à Roland-Garros, où 2 000 points seront à la clé pour le vainqueur, devraient lui donner l’opportunité de grimper rapidement au classement.
La Race ATP se confond habituellement avec le classement ATP en fin de saison. Mais en cette saison particulière, il est possible que ce ne soit pas le cas cette année, en raison des modifications apportées au mode de classement. Ce qui rend les prédictions encore plus compliquées.
Pour l’instant, Tsitsipas est en tête de la Race et il s’y sent bien.
“Etre premier de la Race, c’est très important pour toi et je pense que je peux en tirer avantage, le voir comme une source de motivation supplémentaire, a expliqué Tsitsipas mardi à Barcelone. Je vais chercher à m’en servir et continuer à engranger des points semaine après semaine.”
Le Big 3 a autre chose en tête que la première place
Avant même la pandémie, le Big 3 (Djokovic, Nadal et Roger Federer, par ordre actuel de classement) se focalisait déjà davantage sur les tournois du Grand Chelem, au détriment de tournois moins prestigieux du circuit et des points qui vont habituellement avec.
Après avoir gagné à Melbourne pour la neuvième fois, Djokovic a porté son total de titres en Grand Chelem à 18, deux de moins que Federer et Nadal, et a annoncé son intention de chasser ce record, tout en trouvant un meilleur équilibre entre sa vie de famille et la vie sur le circuit. C’est ainsi que Djokovic a zappé Miami.
Federer, qui est revenu à la compétition en mars après 13 mois d’absence, en raison de deux opérations au genou, a manqué Miami et ne rejouera pas avant le mois prochain à Genève. Il jouera ensuite à Roland-Garros, avec Wimbledon, qu’il a remporté huit fois, comme objectif principal affiché publiquement.
Même Nadal, qui a déclaré forfait pour Miami pour se remettre de douleurs dorsales, a avoué mardi qu’à bientôt 35 ans, en juin, gagner ou pas tous les tournois sur terre battue n’était sa préoccupation première, du moment qu’il peut atteindre son top à Roland-Garros, où il a gagné treize titres.
Les deux dernières finales de Masters 1000, à Miami et à Monte-Carlo, ont sacrés des joueurs qui n’avaient jamais gagné dans cette catégorie. Il est probable que ce soit encore le cas en 2021, les patrons du circuit étant plus précautionneux dans leurs choix de tournois, en particulier avec la perspective d’un tournoi olympique à disputer en plus des tournois habituels.
Au début de chaque année, Federer disait habituellement que gagner Wimbledon et être N.1 étaient ses objectifs principaux, Djokovic et Nadal visaient aussi la première place mondiale. Mais avec la montée en puissance de la nouvelle génération, cette année pourrait être un tournant.