Coupe Davis : Un bilan positif mais des soucis à régler pour Piqué
Alors que la première phase finale de la Coupe Davis à Madrid va connaître son épilogue ce dimanche, Gerard Piqué s’est présenté face à la presse pour en tirer un bilan qu’il voit positif non sans cacher quelques couacs au niveau de l’organisation.
La Coupe Davis a vécu sa révolution en demi-teinte. Cette première phase finale à 18 équipes organisée à la Caja Magica de Madrid a reçu beaucoup de critiques tant au niveau de la programmation que des tribunes copieusement vides lors de certaines rencontres. A quelques heures de la finale, le président de Kosmos, nouveau grand ordonnateur de la Coupe Davis, Gerard Piqué, s’est présenté face à la presse pour tirer un bilan de cette semaine. Et le footballeur du FC Barcelone ne s’en cache pas, il y a des problèmes à régler avant la deuxième édition en novembre 2020. « Il est évident que nous avons certains problèmes à régler. Le plus important est celui qui touche la programmation et les horaires des journées, assure l’homme d’affaires. Nous nous attendions à voir certaines rencontres terminer tard, mais pas à quatre heures du matin. Lors de cette journée, toutes les rencontres ont été plus longues que prévu et il va nous falloir être plus créatifs à l’avenir. Ce n’est pas un problème insoluble mais c’est quelque chose auquel nous devons réfléchir. » Une des solutions pour éviter des rencontres se terminant au petit matin, c’est l’utilisation d’un quatrième court et, pour Gerard Piqué, c’est une éventualité qui est au cœur des réflexions. « Construire un quatrième court ici, à la Caja Magica, ou utiliser le Wizink Center, c’est du pareil au même. Les deux options sont sur la table, assure le Catalan. Nous demanderons l’avis des joueurs puisque leur avis est ce qui compte le plus pour nous et afin de savoir ce qu’ils veulent et ce qu’ils préfèrent. »
Piqué veut discuter avec l’ATP
L’autre souci lié à cette nouvelle formule de la Coupe Davis, c’est l’arrivée au calendrier en 2020 de l’ATP Cup, dont la première édition aura lieu dans six semaines en Australie. La coexistence des deux compétitions, au format relativement similaire, n’est pas l’idéal selon Gerard Piqué, qui veut ouvrir la porte à l’ATP. Une main tendue qui, face au remue-ménages à la tête de l’institution gérant le tennis professionnel masculin, est restée lettre morte. « C’est quelque chose qui est sur la table. Durant l’année passée, nous avons essayé de nous asseoir avec l’ATP et il est évident que la situation autour de l’ancien président n’était pas l’idéal pour cela et essayer de trouver un accord, assure le président de Kosmos. Il y a eu du changement et c’est pour cela que nous espérons encore discuter avec eux. Je pense qu’à l’avenir, tant à l’ITF que chez Kosmos, nous sommes ouverts à l’idée de discuter avec eux pour arriver à trouver un accord et créer une compétition unique. Cela permettrait de créer une super-événement long de deux semaines et essayer d’avoir la meilleure date dans le calendrier. » Une idée qui, selon Gerard Piqué, a l’aval de joueurs comme Novak Djokovic et Rafael Nadal, qui ont pris part cette semaine à la Coupe Davis. « Durant cette semaine, les numéros 1 et 2 mondiaux que sont Rafael Nadal et Novak Djokovic, ont affirmé qu’ils souhaitaient la même chose, assure le joueur du Barça. Un seul événement et, si possible, le programmer en septembre pendant deux semaines. Je pense que ce serait le mieux pour le tennis. Cela n’a aucun sens d’avoir deux compétitions qui se ressemblent tellement. Et c’est cela que nous nous dirigeons. J’espère que nous aurons quelque chose à annoncer à terme. »
Piqué veut récupérer la case de la Laver Cup
Or, programmer la Coupe Davis en septembre, si possible après l’US Open, ça risque de faire grincer des dents du côté de Roger Federer. Car cette case du calendrier est occupée depuis 2017 par sa Laver Cup, dont le succès populaire est grandissant chaque année. « On a essayé de s’asseoir autour de la table. J’ai discuté avec son agent Tony Godsick. On a envoyé une lettre. Et je ne sais pas ce qui s’est passé, mais tout d’un coup, on n’entendait plus la même chose que ce que l’on s’était dit au préalable, a résumé Gerard Piqué. Roger préfère ne pas disputer la Coupe Davis, même si pour l’instant la Suisse ne pouvait pas prétendre à la qualification. C’est OK. Je le comprends. La Laver Cup, c’est son bébé, il veut la protéger. Nous, on essaie de faire du mieux que l’on peut pour développer la Coupe Davis. » Une nouvelle formule qui n’a pas déplacé les foules, mis à part les matchs de l’Espagne qui ont été très rapidement à guichet fermé. Une situation qui, si elle désole de nombreux joueurs, n’inquiète pas le président de Kosmos. « C’était la première fois. Les gens ne savaient pas à quoi s’attendre et vont pouvoir se décider pour l’année prochaine, espère Gerard Piqué. Ils savent maintenant quel genre d’événement on peut créer. Pour le quart de finale France-Serbie, le stade était plein… » Un succès qu’il l’assure, existe également à la télévision, surtout en Espagne et via les réseaux sociaux. « Ça été incroyable en Espagne. Les audiences ont parfois dépassé celles de certains matches de football, s’est enthousiasmé le Catalan. Et ici, c’est quelque chose ! Pour les autres chiffres, je ne les ai pas. Attendons que la finale se joue. Ça a très bien marché sur les réseaux sociaux, bien mieux que lors des éditions précédentes. » Reste que cette première édition est loin d’être un succès total et corriger le tir pour l’édition 2020 demandera du travail.