ATP – Simon : « Ca devient le cirque ! »
Interrogé par nos confrères d’Eurosport, Gilles Simon pousse un coup de gueule contre l’évolution du tennis. Le Niçois regrette notamment que le souhait en haut lieu soit de réduire de plus en plus la durée des matchs.
Les sets des matchs de NextGen joués en quatre jeux, la Coupe Davis qui passe à une phase finale en une semaine avec des matchs en trois manches avec jeu décisif dans toute les manches, les finales de Masters 1 000 jadis au meilleur des trois sets passées depuis un moment à des rencontres en trois sets dans le pire des cas ou encore les changements de réglementation pour éviter des matchs à rallonge dans les tournois du Grand Chelem, le tennis d’aujourd’hui tend de plus en plus à la jouer courte durée, quitte à ne pas donner beaucoup de spectacle à des fans habitués parfois à des marathons certes interminables mais faisant la beauté et les grands moments du sport. Une petite révolution qui ne plait pas du tout à Gilles Simon (34 ans). Le Niçois fait partie des derniers rescapés de la vieille école et ne voit pas du tout d’un bon œil cette évolution de son sport. Lui qui n’est pas du genre à traîner devant les micros a donc pris le temps récemment de s’arrêter devant celui de nos confrères d’Eurosport pour faire part de son mécontentement, et de son inquiétude. « Je ne sais pas quand et comment c’est arrivé, mais il se trouve que le tennis est devenu trop long pour les gens. Alors on change, parce que c’est à la mode, et on fait de plus en plus court, déplorait entre deux rencontres d’interclubs le vétéran français, qui étrennera des galons de capitaine pour la première fois de sa carrière à l’occasion de la première ATP Cup en janvier prochain. »
Simon : « Le spectateur, soit tu cèdes à son caprice, soit tu l’éduques »
Pour Simon, le plus grave n’est pas que les dirigeants du tennis mondial aient en tête de raccourcir la durée des matchs ou des compétitions, mais qu’ils pensent à le faire parce que la nouvelle génération n’a pas la patience de regarder les rencontres jusqu’au bout ou se lasse dès que cela traîne trop. Une aberration pour « notre Gilou national », certain que c’est le spectateur qui devrait s’adapter au tennis et non l’inverse. « Bientôt, on va nous demander de jouer en quarante minutes, comme une série télé, au motif que les jeunes ne peuvent plus rester trois heures devant la télé. Mais le spectateur, soit tu cèdes à son caprice, soit tu l’éduques. Nous, ça fait un bon moment qu’on a choisi de céder à son caprice. Et ça devient le cirque, à tous les niveaux. » Un coup de gueule qui ne devrait malheureusement pas être suivi d’effet. Car ça aussi, c’est tendance.