Roger Federer, sur la façon dont la Laver Cup a dépassé ses attentes, et sur un éventuel poste de capitaine
Depuis sa création en 2017, la Laver Cup a captivé les fans et connecté les générations de ce sport d’une manière unique et convaincante. Avec le soutien de Roger Federer, il n’est pas surprenant qu’elle continue de prospérer.
Roger Federer, Laver Cup 2022 – © Antoine Couvercelle / Panoramic
Roger Federer et la Laver Cup. Les deux noms vont de pair, et cette corrélation est probablement la principale raison pour laquelle l’événement est passé de niche à incontournable au cours des six saisons depuis ses débuts en 2017.
Ce qui a commencé comme une idée de Federer et de son agent Tony Godsick, de la matière à réflexion lors d’un long trajet pendant le swing asiatique, s’est transformé en un mélange parfait, et parfaitement convaincant, de vedettes, de nostalgie et de rivalité qui captive le monde du tennis chaque automne.
Alors que nous pensions en avoir assez du tennis après trois tournois du Grand Chelem en l’espace de trois mois, avec en point d’orgue l’électrisant mais épuisant US Open, nous sommes aspirés par le je ne sais quoi de la Laver Cup et plongeons tête la première dans un week-end plein de drames, de tournées de stars et de coaching comme nous n’en avons jamais vu auparavant.
L’engagement de Federer a permis de faire passer le message : La Laver Cup est un événement de tennis qui vaut la peine d’être suivi. Ajoutez à cela Rafael Nadal, Novak Djokovic et d’autres joueurs de haut niveau, tous ravis de participer à un événement aussi unique, et vous obtenez un héritage qui s’enrichit d’année en année.
Peut-être qu’un jour, je serai le capitaine de l’équipe. Il n’y a rien de prévu pour l’instant, mais je pense que ce serait très bien
Roger Federer
Il sera difficile d’égaler la Laver Cup de l’année dernière, qui a vu la retraite officielle de Federer dans l’un des moments les plus émouvants que le sport ait jamais connu. Des images indélébiles de Nadal et Federer en train de sangloter et de se tenir la main ont inondé les réseaux sociaux et l’événement est devenu viral.
Cette année, il est impossible d’égaler ce moment emblématique, mais Federer est à Vancouver, déterminé à faire de ce tournoi une expérience merveilleuse pour les fans comme pour les joueurs. Cette année sera un test important pour l’événement, qui manque décidément de grands noms par rapport aux versions précédentes. L’événement peut-il tenir le coup avec Federer jouant un rôle de soutien, ses jours de jeu étant désormais derrière lui ? Depuis 2017, les fans font la queue pour voir Federer participer. Continueront-ils à faire la queue juste pour le voir dans n’importe quel rôle ?
FEDERER COMME CAPITAINE ? LES CHANCES SONT BONNES…
Et pour ceux qui ne se lassent pas de Federer, il y a d’autres bonnes nouvelles. Il semble de plus en plus ouvert à l’idée de remplacer le grand Bjorn Borg en tant que capitaine.
“J’aime être dans la sphère du tennis. Peut-être qu’un jour, je serai le capitaine de l’équipe. Il n’y a rien de prévu pour l’instant, mais je pense que ce serait très bien” a anticipé le Suisse.
En effet, c’est une bonne chose. Et certainement bon pour la fréquentation, bien que la Laver Cup ne semble pas avoir besoin d’aide pour cela.cLa particularité de la Laver Cup (et la raison pour laquelle les fans se précipitent pour acheter des billets) est qu’elle comble parfaitement le fossé entre les générations de légendes du tennis : elle porte le nom de Laver, est dirigée par Borg et McEnroe, est jouée par la nouvelle génération et est soutenue de tout cœur par eux tous.
Cela faisait partie du plan de Federer et Godsick depuis le début.
L’ÉVOLUTION DE LA LAVER CUP, AU-DELÀ DES ATTENTES DE FEDERER
“Nous avons commencé à discuter du fait qu’il serait formidable de réunir les meilleurs joueurs et d’avoir un endroit où les anciens grands joueurs pourraient se retrouver et jouer un rôle”, a expliqué Federer dans une interview publiée sur le site Internet de la Laver Cup mercredi.
“Pour moi, cela a dépassé toutes mes espérances. Je n’ai jamais pensé que j’allais jouer à Genève [et] c’est évidemment un peu nostalgique pour moi de prendre ma retraite à l’O2, où j’ai joué beaucoup de mes matches.
“Voir la camaraderie, les gens de différents pays qui se retrouvent dans une équipe, comme moi et Rafa ou moi et Novak, a été merveilleux… Voir le plaisir et la joie que Borg et McEnroe ont apportés aux équipes mais aussi à quel point ils aiment leur rôle a été formidable.”
Encore mieux ? Il ne s’agit que de trois jours, ce qui n’empiète pas trop sur le calendrier de l’ATP et n’exige pas trop des joueurs à un stade de la saison où il est primordial d’économiser l’énergie.
La Laver Cup est une compétition, mais c’est aussi une fête. C’est l’occasion de se recueillir sur l’autel du tennis d’hier et d’aujourd’hui, et de voir les meilleurs joueurs du circuit dans des villes où ils ont rarement été vus auparavant. Boston, Chicago et Vancouver viennent à l’esprit. Des villes sportives passionnées qui meurent d’envie de rendre hommage à Federer et de voir les meilleures stars d’aujourd’hui de près dans un environnement convivial pour les fans.
“Si l’on regarde les dernières éditions, elles se sont toutes déroulées à guichets fermés et ont toutes été très amusantes. Ce qui est vraiment important pour moi, c’est que les joueurs repartent avec beaucoup d’informations dans leur sac à dos et qu’ils puissent les appliquer dans leur pratique quotidienne, leur vie quotidienne sur un court de tennis et se rappeler à la Laver Cup qu’ils ont appris quelque chose de John McEnroe ou de Bjorn Borg, ou en parlant à Rafa ou à moi ou à Novak ou à Laver”. Des conseils de Roger Federer, les jeunes joueurs en prendraient tous les jours.
