Alcaraz ne sait plus perdre (ou presque) et son sourire semble éternel : à Nice, le premier match du jour d’après
L’Espagnol était de retour à la compétition, à la Hopman Cup, après sa victoire à Wimbledon face à Novak Djokovic, mais aussi à l’entraînement. Il n’avait pas touché une raquette depuis.
Carlos Alcaraz le rabâche sans cesse : le plaisir de jouer et le sourire sur le court passent avant tout. Son sacre à Wimbledon ne changera sûrement pas le personnage. C’est avec une immense banane que l’Espagnol s’est présenté lors d’un “pool interview” (semblable à une zone mixte) ce vendredi matin aux alentours de 10h45 devant une vingtaine de journalistes. Celle-ci marquait son entrée en lice à la Hopman Cup avec l’Espagne face à la Belgique.
Après son arrivée à Nice la veille, le joueur de 20 ans vivait son premier jour de reprise avec le tennis après son triomphe à Wimbledon et le premier match du jour d’après. Celui de la plus grande victoire de sa carrière.
En huit minutes top chrono, il a rappelé à quel point il n’avait pas encore réalisé la portée de son succès londonien, qu’il l’avait célébré en toute discrétion et qu’il était très heureux d’être à Nice où il ferait de son mieux pour bien figurer à la Hopman Cup avec sa compatriote Rebeka Masarova.
“L’objectif principal de ma fin d’année est avant tout l’US Open” a tout de même rappelé celui qui n’a touché à aucune raquette depuis son coup droit victorieux à 5-4 40-30 dimanche dans le cinquième set.
Après avoir expédié tous ses impératifs médias et signé quelques photos, le double vainqueur en Grand Chelem s’est dirigé vers le court central pour retoucher à la raquette. Après des exercices physiques, Alcaraz a tapé la balle avec Jonathan Eysseric, sparring-partner de l’Espagnol le temps de quelques échanges, et s’est montré très affûté sur sa surface favorite.
Il n’avait pas joué sur terre battue depuis sa défaite en demi-finales à Roland-Garros face à Novak Djokovic. Une fois son entraînement terminé, il a regagné son hôtel sur la promenade des Anglais, déjeuné avant de s’échauffer pour préparer son match d’ouverture face à David Goffin, prévu à 18 heures. Après son premier titre du Grand Chelem en 2022 à l’US Open, Alcaraz avait déjà affronté le Belge lors de son tournoi de retour (sans compter la Coupe Davis) à Noursoultan. Il s’était incliné.
Une sécurité renforcée au NLTC et beaucoup de monde pour voir Alcaraz
Aux alentours de 18h15, Carlos Alcaraz a fait son retour au Nice Lawn Tennis Center. Si l’engouement danois avait impressionné au cours des deux premiers jours, celui autour de l’Espagnol est un cran au-dessus. Des barrières ont même été installées entre l’entrée sur le site et l’accès au court central pour accueillir le prodige espagnol.
“C’est un peu plus démesuré en terme de sécurité mais c’est le vainqueur de Wimbledon et le numéro un mondial. On a voulu faire les choses bien” a tenu à rappeler Philippe Weiss, directeur opérationnel du tournoi. Alcaraz a fait des déçus au moment de surgir sur l’allée principale : les enfants qui attendaient désespérément un autographe sur leur grande balle jaune n’ont pas eu ce qu’ils souhaitaient.
Si le taux de remplissage était de 73% sur le court central jeudi (sur une capacité de 4000 places), celui-ci a aisément dépassé les 80% ce vendredi. Quelques drapeaux espagnols étaient visibles en tribunes mais beaucoup moins que ceux des Danois les deux jours précédents.
Malmené et tout proche de la défaite, Alcaraz s’en est sorti
Cinq jours seulement après son triomphe à Londres, le gamin d’El Pamar n’espérait pas grand chose sportivement de cette sortie niçoise. Pourtant, son match d’ouverture face à David Goffin, remporté en trois manches (4-6, 6-4, 10-8) a confirmé une réalité de plus en plus systématique : Carlos Alcaraz refuse de perdre. Mal embarqué dans cette rencontre, mené un set zéro puis 4-0 dans le super tie-break décisif, l’Espagnol s’en est sorti comme souvent.
L’histoire retiendra que le point d’après la balle de match victorieuse face à Novak Djokovic a été une double faute. Si l’enjeu sportif est quasi nul à la Hopman Cup, “Carlitos” est apparu déterminé, concentré, agacé par moments et aussi très expressif avec son clan, amputé de Juan Carlos Ferrero.
Alcaraz a récité une partition pas toujours accordée avec des grosses fautes en coup droit et une réussite discutable sur ses tentatives d’amorties. Mené 4-3 avec un break de retard dans le deuxième set, il a haussé son niveau de jeu et montré à quel point le niveau entre les deux joueurs est à des années lumières quand il le décide. Grâce à trois jeux de suite remportés, l’Espagnol s’est adjugé la seconde manche pour s’offrir un super tie-break décisif dans lequel il a été derrière souvent (4-0 puis 8-7) avant de faire céder le Belge.
“C’est un plaisir de jouer à Nice, je n’étais jamais venu ici. J’ai essayé de vous proposer un beau tennis. Heureux d’être de retour sur la terre battue, j’adore cette surface”, s’est félicité le vainqueur du jour au micro de Marc Maury, speaker du tournoi. En simple, si l’on met de côté sa défaite à Roland-Garros, Carlos Alcaraz est sur une série de 18 victoires consécutives.
Une première en double mixte et un résultat anecdotique
“Nous n’avons pas l’habitude de jouer avec une femme, vous savez, en double mixte, dans un tournoi mixte” s’impatientait presque Carlos Alcaraz devant les médias ce vendredi matin. Pour la première fois de sa carrière, l’Espagnol a débuté une rencontre avec une partenaire. Aux alentours de 21h30, avec Rebeka Masarova, ils sont entrés sur le court devant une foule moins nombreuse mais toujours autant en délire.
L’Espagnol n’a pas empêché la défaite de son équipe face à la Belgique (après la défaite en simple de sa partenaire face à Elise Mertens). Les deux compatriotes se sont inclinés en deux manches (6-3, 6-1) et devront absolument battre la Croatie samedi pour espérer jouer la finale le lendemain.
La dernière victoire de l’Espagne en Hopman Cup remonte à 2012 avec la paire Verdasco/Medina. En se couchant ce vendredi soir, Carlos Alcaraz ne pensera sans doute pas à la victoire finale dimanche mais sa haine de la défaite pourrait permettre à son pays d’aller jusqu’au bout. Surtout dans une compétition où le divertissement et le loisir priment. L’Espagnol et son sourire éternel en savent quelque chose.