Khachanov s’impose à Zhuhai et remporte son premier titre depuis 2018
Karen Khachanov a gagné la finale à Zhuhai (7-6 [2], 6-1) mardi face à Yoshihito Nishioka.
4 novembre 2018 : deux mois après une bataille de 4h23 perdue contre Rafael Nadal à l’US Open, Karen Khachanov, 22 ans, remporte le Masters 1000 de Paris-Bercy en s’offrant Novak Djokovic. Son quatrième titre sur le circuit principal, le troisième cette année-là.
Des résultats brillants laissant présager un avenir lumineux. Mais le ciel s’est finalement couvert pour le Russe. Certes, il est resté un joueur très solide, au point de disputer deux demi-finales de Grand Chelem : à l’US Open 2022 et à l’Open d’Australie 2023. Mais il n’est pas parvenu à s’installer durablement dans le top 10. Et depuis son exploit parisien, il n’avait plus soulevé de trophée en simple.
Dès la première fois que j’ai joué contre toi, c’était du ping-pong
Karen Khachanov
Ce mardi, sur le dur de l’ATP 250 de Zhuhai, le joueur de 27 ans a mis fin à la disette. Tête de série numéro 1 du tournoi, le grand gaillard de 1,98 m a tenu son rang en s’imposant 7-6² 6-1en 1h43 face à Yoshihito Nishioka, 46e mondial. La veille du 27e anniversaire du gaucher japonais au gabarit plus réduit, 1,70 m.
“Je ne savais pas que c’était ton anniversaire demain, j’aurais joué différemment sinon”, a plaisanté Khachanov lors de la remise des prix. “Dès la première fois que j’ai joué contre toi, il avait fallu tellement courir. C’était gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite… Du tennis de table. J’ai gardé ça en tête. Et c’est toujours un plaisir de jouer contre toi, tu es l’un des gars les plus agréables du circuit.”
Kachanov a usé Nishioka
Et au jeu du tennis debout sur la table – comme dirait Coluche – le 15e du classement ATP a fini par éreinter son adversaire. Tentant d’imposer sa puissance à un opposant se basant sur un coup droit lifté, bombé, pour faire durer les échanges et un rervers percutant, complètement à plat, pour contrer, Khachanov a mené 4-2 avant de perdre son break d’avance à 4-3.
Mené 2-1, mini-break, dans le tie-break, “KK” a aligné six points consécutifs pour empocher la première manche. Et commencer à prendre un ascendant décisif. Après une longue pause vestiaire prise par les deux joueurs, le Russe a réussi le meilleur départ. Au point d’aligner douze points consécutifs de 1-1, 40-30 sur son engagement à 4-1, 0-40 sur celui de Nishioka.
J’ai mis toute mon énergie, mais je n’ai pas pu te battre.
Yoshihito Nishioka
A force de cavaler, qui plus est dans des conditions humides, pour renvoyer les coups de bûcheron de Khachanov, la mobylette de Mie a fini complètement à sec. Jusqu’à en être régulièrement à bout de souffle, mains sur les genoux, entre les échanges dès les premiers jeux du deuxième round.
“J’ai mis toute mon énergie, mais je n’ai pas pu te battre”, a déclaré Nishioka, qui s’est amusé du micro trop haut pour lui lors de la cérémonie. “J’ai tout donné, donc je n’ai pas de regret. Et j’ai eu une belle semaine”, a ajouté celui qui a éliminé Terrence Atmane, Lloyd Harris, Jean-Lennard Struff, tête de série numéro 3, et Aslan Karatsev.
Khachanov n’avait joué qu’un match en onze semaines avant Zhuhai
Après des mois de galère en raison d’une fracture au sacrum et une autre à l’os pubien, Karen Khachanov a signé son retour aux affaires. Écarté du circuit après son quart de finale de Roland-Garros perdu en quatre manches contre Novak Djokovic, il avait repris la compétition sept semaines plus tard, à l’US Open. Pas encore prêt, il était tombé d’entrée contre Michael Mmoh. Dès son deuxième tournoi de reprise, le voilà avec un trophée, le cinquième de sa carrière en simple sur le circuit principal.
“Après trois mois sans jouer (seulement un match, à l’US Open, en deux mois et trois semaines avant Zhuhai), cette victoire est spéciale pour moi”, a-t-il déclaré. “Je la dédie à famille.” Peut-être pas aussi spéciale que son précédent titre, mais elle va lui permettre de grimper à la 14e place du classement ATP. À six rangs de son meilleur classement, et à trois de celui qu’il occupait après son exploit de Bercy.