Un patron à réaction : Sinner déboulonne Djokovic en finale à Shanghai et reprend sa main-mise sur le circuit

Récemment battu en finale à Pékin par Carlos Alcaraz, Jannik Sinner a réaffirmé son statut de numéro 1 mondial en enlevant le Masters 1 000 de Shanghai aux dépens de Novak Djokovic, ce dimanche (7-6, 6-3).

Sinner Djokovic Shanghai ceremony © Andy Wong/AP/SIPA

“Chacun est à sa place, il n’y a pas de mystère” (vous êtes un.e ancien.ne si vous l’avez). Si Jannik Sinner avait vu sa place de numéro 1 mondial ébranlée par sa récente défaite en finale à Pékin face à Carlos Alcaraz, l’Italien a réaffirmé son autorité de la plus magistrale des manières en remportant ce dimanche le Masters 1 000 de Shanghai au terme d’une campagne quasiment parfaite – un seul set concédé – conclue par une démonstration finale face à Novak Djokovic, battu 7-6(4), 6-3 en 1h37 sans avoir obtenu la moindre balle de break, une rareté chez lui.

Tous derrière et lui devant, donc. Le roi du dur, le roi tout court, a repris sa marche impériale sur le circuit en terrassant Novak Djokovic pour la quatrième fois en cinq matches, depuis un an. Une série loin d’être anodine qui dit aussi beaucoup du terrain perdu par le GOAT serbe, cette saison, sur une jeunesse triomphante qui lui aura coupé l’herbe sous les pieds de tous les plus grands rendez-vous cette saison, hormis les Jeux Olympiques, son seul titre en 2024 – pas des moindres, certes.

La chose est suffisamment rare pour être soulignée, mais Djokovic a fait ses 37 ans lors d’une finale où, après un premier set équilibré qui aurait pu tout aussi bien tourner dans son sens, a perdu un peu de sa flamme lors d’un deuxième set où il a semblé rapidement résigné. Comme s’il ne faisait pas suffisamment confiance à son corps mis à l’épreuve à Shanghai – il a joué avec un bandage de protection à son ménisque opéré cette saison et fait appel au kiné lors de sa demi-finale contre Taylor Fritz – pour être capable de renverser la situation.

Le Serbe n’a eu qu’une seule véritable ouverture dans cette finale. Lorsqu’il a mené 5-4 dans le premier set, 0-30 sur le service de Sinner. Plus d’un se serait liquéfié à la place de l’Italien. Celui-ci a alors, au contraire, claqué deux grosses premières fort bienvenues pour se tirer de ce mauvais pas, avant de dominer un inévitable “tie break” entre les deux boss de la discipline.

La manière dont il l’a négocié à la perfection, à l’inverse d’un Djokovic qui s’est pris les pieds dans le tapis en tentant en vain de venir brouiller les cartes au filet, est également révélatrice sur l’emprise qui est la sienne sur le circuit, y compris face à l’homme capable d’aspirer le cerveau de n’importe quel adversaire. Sauf le sien.

Djoko se heurte au mur du 100

Sur un plan purement technique, c’est sans doute là que Novak a perdu le match, dans ces petites scories commises au filet, à l’image de cette volée de revers manquée qui lui a valu de se retrouver confronté aux deux premières (et deux seules) balles de break de la partie, à 2-1, 15-40 dans le deuxième set. Un coup droit gagnant lui a sifflé aux oreilles sur la deuxième, réduisant à néant ses espoirs. Dans ses excès de précipitation, le Serbe avait surtout trahi ses manquements du moment, qu’on ne lui souhaite pas rédhibitoires, sous peine de voir le patronat du tennis mondial lui échapper irrémédiablement dans les prochains mois.

Ne soyons toutefois pas trop pessimistes pour lui. Novak Djokovic s’est certes heurté au mur du 100, un nombre de titres qu’il serait devenu le troisième joueur à atteindre dans l’ère Open, après Jimmy Connors (109) et Roger Federer (103), s’il n’avait pas concédé ce dimanche sa première défaite en finale à Shanghai. Mais vu son niveau moyen encore démontré sur sa semaine (pardon, sa dizaine), il y a peu de chances que son compteur reste bloqué ad vitam eternam sur le chiffre 99. D’autant que sa campagne chinoise a sérieusement boosté ses chances de qualification pour le Masters, l’un de ses territoires de chasse préférés.

face à Djokovic, mais aussi sous les yeux d’alcaraz et federer

En attendant, les honneurs chiffrés de ce dimanche seront pour Jannik Sinner, devenu à 23 ans le plus jeune vainqueur du Masters 1000 de Shanghai, le quatrième Masters 1 000 de sa carrière, le troisième cette saison (après Miami et Cincinnati) et le deuxième consécutif, doublé qui n’était plus arrivé sur le circuit depuis l’enchaînement Cincinnati-Rome de Novak Djokovic en 2020, lors d’une année au calendrier chamboulé par le Covid.

Au total de cette saison 2024 décidément stratosphérique, Sinner décroche son septième titre, tout en rappelant qu’il n’a JAMAIS perdu avant les quarts de finale d’un tournoi, et a TOUJOURS gagné au moins un set sur l’ensemble de ses 71 matches disputés. Face à Novak Djokovic, et sous les yeux de Roger Federer mais aussi (plus étonnamment) de Carlos Alcaraz, resté à Shanghai malgré son faux-pas en quarts face à Tomas Machac, il ne pouvait y avoir meilleure audience pour réaffirmer l’autorité de son règne.

People in this post

Your comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *