Tsitsipas confirme : Philippoussis revient bien, Papa prend une pause
Stefanos Tsitsipas a décidé de ne plus être en ce moment coaché par son père, et a de nouveau engagé Mark Philippoussis.
Il ne pouvait en rester qu’un. En Mai, Apostolos Tsitsipas avait comme toujours gagné cette bataille et Mark Philippoussis avait quitté l’équipe et son rôle de deuxième coach ou de consultant, ce n’était pas très clair. Mais en Août, c’est l’Australien qui a repris la main et avec un résultat que plus personne n’osait imaginer sur le circuit : Stefanos Tsitsipas a pour le moment écarté son père du rôle de coach principal pour y installer l’ex 8e joueur mondial et double finaliste en Grand Chelem (US Open 1998, Wimbledon 2003).
Alors que Carlos Alcaraz a pris la main sur la nouvelle vague, Tsitsipas a eu finalement trop d’ambition pour ne pas sentir qu’il lui fallait un électrochoc pour ne pas décrocher du wagon de tête. Le finaliste de l’Open d’Australie 2023 et de Roland-Garros 2021 a donc fait la seule chose qui pouvait avoir cet effet : il a écarté son père. Un père qui a toujours pris presque plus de place que le fils et dont ce dernier n’a jamais réussi à se libérer pour aller voir si, sans lui, il pouvait toucher de plus hauts sommets.
Ce père, aussi, qui ne peut pas contrôler ses émotions dans le box des joueurs. Mettre papa de côté – pour combien de temps ? – c’est le grand acte de courage et la grande prise de risque de Tsitsipas qui n’a jamais rien connu d’autre que la férule paternelle même s’il pouvait compter aussi sur le soutien insubmersible de Patrick Mouratoglou.
Titré la semaine passée à Los Cabos avec Philippoussis à ses côtés, le Grec a donc annoncé ce changement de taille avant son entrée en lice au Masters 1000 de Toronto. “Mon père, je lui donne un peu de repos. Il n’a pas arrêté depuis que j’ai douze ans alors je pense que pour lui c’est très bon pour sa santé de s’éloigner un peu et de recharger les batteries.” On notera, comme souvent dans ces cas-là, l’importance de la diplomatie.
Mais ce tact n’empêche ensuite pas Tsitsipas d’aller droit au but. Il a besoin d’air. “Les parents peuvent parfois déborder d’émotions, et je le comprends complètement. J’imagine bien, sans être parent moi-même, que ça peut être difficile de voir son enfant souffrir sur le court. J’aime mon père, je veux qu’il continue de faire partie de cette aventure construite ensemble donc ce n’est pas qu’il s’en va car il continue de suivre le chemin avec nous.” Mais de loin.
Enfin pour le moment car Tsitsipas laisse une porte ouverte pour que son père rejoigne l’équipe de temps en temps sur quelques semaines ici et là. Pas facile d’assumer et/ou de vouloir couper le cordon complètement. Retour donc de Philippoussis dont les liens avec la Grèce sont un fil rouge agréable pour le clan et qui a surtout aussi fait carrière avec un revers à une main et un jeu agressif, comme Tsitsipas. L’Australien a également pour lui une personnalité plus discrète et beaucoup moins dans le conflit qu’Apostolos Tsitsipas.
L’actuel 4e joueur mondial a besoin de retrouver du calme dans son entourage sportif et de tout simplement tenter autre chose. Perdre deux finales de Grand Chelem, pour un caractère comme Tsitsipas, c’est deux de trop déjà. “Il est temps d’explorer des choses nouvelles et j’ai envie d’en apprendre le plus possible afin de tirer tout le potentiel de ma carrière parce que parfois j’ai l’impression de ne pas avancer. Mark m’a beaucoup aidé, beaucoup soutenu même quand les gens ne le voyaient pas. Je voulais aussi avoir un ancien joueur dans mon équipe car c’est quelque chose qui, je pense, m’a manqué dans le passé.”