Le titre, une première victoire sur Medvedev et un “best ranking” : jackpot pour Sinner à Pékin
Très solide et juste tactiquement, Jannik Sinner a décroché sa première victoire sur Daniil Medvedev 7-6(2), 7-6(2) pour triompher à Pékin ce mercredi. L’Italien, quasiment qualifié pour le Masters va s’installer à la 4eme place mondiale.
Après sa victoire en demi-finale sur le n°2 mondial Carlos Alcaraz, Jannik Sinner n’avait pas hésité à avouer qu’il n’était pas spécialement ravi à l’idée de retrouver en finale Daniil Medvedev, un joueur contre lequel il s’était incliné six fois sur six, dont deux fois en finale cette année à Rotterdam et Miami. Mais l’Italien a changé tout ça d’un coup et peut-être aussi le cours de sa carrière, ce mercredi, en s’imposant 7-6(2), 7-6(2) face au Russe pour remporter à Pékin le neuvième titre de sa carrière.
Assuré de devenir numéro 4 mondial quelle que soit l’issue de la finale et d’égaler ainsi le meilleur classement ATP jamais atteint par un joueur italien (Adriano Panatta avait également été quatrième en 1976), Jannik Sinner a au passage quasiment validé mathématiquement sa qualification pour le Masters de fin d’année, même s’il lui manque encore 30 petits points pour cela.
S’il avait remporté le Masters 1 000 de Toronto cet été, il y a lieu de penser que ce tournoi de Pékin reste à ce jour son plus beau titre, vu la densité du tableau. Et vu la manière dont il y est parvenu en épinglant donc coup sur coup le numéro 2 mondial Carlos Alcaraz en demi-finale (7-6 [4], 6-1) et le numéro 3 Daniil Medvedev en finale. Un enchaînement qu’il n’était pas parvenu à faire cette année à Miami, où il avait également battu l’Espagnol en demies.
Parfois décrié pour son absence de plan B, Sinner a fait l’étalage cette fois de sa justesse tactique pour prendre enfin le meilleur sur sa bête noire russe. Plus porté vers le filet que d’habitude – une tactique qui commence décidément à être éprouvée contre Medvedev… -, il y a connu un joli taux de réussite malgré un nombre anormalement élevé de smashes ratés, notamment un “tout fait” sur une balle de 5-3 au premier set qu’il aurait pu regretter.
Mais le Transalpin n’a jamais cillé et n’est jamais sorti de son schéma. Finalement, hormis cet horrible “Djokosmash”, il n’a connu qu’une seule frayeur, lorsqu’il a dû sauver lui-même la première balle de break du match, à 2-2 dans le premier set. Il l’a fait, avec le concours de Medvedev. Par la suite, il n’a plus jamais été mis en danger sur ses jeux de service, déroulant la plupart du temps son engagement là où son adversaire peinait davantage sur le sien (5 balles de break à écarter pour Medvedev).
Le Russe, auteur pourtant d’un départ canon au service (87% de premières balles dans le premier set), a craqué lors du premier tie break en commettant une double faute qui a semblé enrailler la machine. Dans le deuxième set, son pourcentage a baissé de manière drastique (59%), à l’image de son niveau de jeu en général. Un vrai coup d’arrêt, contrastant avec son éblouissante démonstration en demi-finale contre Alexander Zverev.
La prestation de Jannik Sinner n’y est il est vrai pas pour rien. A 22 ans, l’Italien s’installe désormais pour de bon parmi ce gotha des meilleurs joueurs du monde où il est attendu depuis longtemps. Même si l’heure n’est pas au relâchement puisque l’attend en fin de semaine une entrée en lice face à Marcors Giron au Masters 1 000 de Shanghai.