Flamboyant et toujours calme : Musetti sidère Alcaraz et décroche le premier titre de sa carrière
Lorenzo Musetti a décroché à Hambourg le premier titre de sa carrière, après une finale flamboyante contre Carlos Alcaraz (6-4, 6-7, 6-4). L’Italien de 20 ans n’a jamais perdu son sang-froid.
Il y a des jours où il faut garder la tête froide. Maîtriser ses nerfs. Ne jamais paniquer même lorsque votre premier titre en carrière vous tend les bras. Lorenzo Musetti a suivi cette ligne directrice.
Il aura eu besoin de six balles de match, avec au bout une immense bonheur. L’Italien a décroché, dimanche à 20 ans, le premier titre de sa carrière à Hambourg face à Carlos Alcaraz, un an plus jeune que lui.
Musetti a livré le plus beau match de sa carrière. Il lui a bien fallu ça pour battre un joueur qui, jusque là, n’avait jamais perdu en quatorze matchs de tournois ATP 500. L’histoire de la victoire de Musetti est aussi celle d’Alcaraz : l’Italien a empêché l’Espagnol de remporter un cinquième titre cette année.
« Je n’ai pas les mots, je suis en train de rêver, a-t-il soufflé au micro. J’ai vécu une montage russe d’émotions. La clé, c’était de rester calme. D’être patient. Je dois avouer que ce n’était pas simple avec toutes les balles de match que j’ai manquées. »
Ce Musetti-là a joué sans complexe. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a décroché la première manche. Il a saisi chaque opportunité. Une première balle de break, dès le premier service d’Alcaraz ? Concrétisée. Une deuxième, après que l’Espagnol ait débreaké ? Concrétisée de nouveau. Musetti a saisi chacune de ses chances.
Même physionomie en début de deuxième manche. Sur le premier service d’Alcaraz, Musetti s’est procuré une première balle de break. Cette fois-ci, Alcaraz a sauvé la première. Pas la deuxième. L’Italien, n°61 mondial avant cette finale, a pu démontrer à Hambourg toute l’étendue de sa palette, à 3-1 : service proche des 200 km/h, coup droit pour déstabiliser Alcaraz, amortie. Bluffant.
Alcaraz a, lui, commencé à montrer une pointe d’agacement après une nouvelle balle envoyée dans le filet (4-2). L’Espagnol a commis 20 fautes directes lors des deux premières manches.
Quand Musetti garde son sang-froid, Alcaraz s’énerve
Alors que Musetti est resté serein au moment de servir pour le match (5-4), Alcaraz est sorti de ses gongs. L’une de ses amorties a bien touché deux fois la terre battue, mais Musetti a repris la balle et a remporté le point. Grand moment d’agacement. L’Espagnol est venu se plaindre, de longues minutes, à l’arbitre française Aurélie Tourte. Mais la décision n’a jamais été corrigée.
Cet agacement, cette envie de se rebeller, l’a finalement remis dans son match. Dans la foulée, Alcaraz a sauvé deux premières balles de match ! Il a débreaké, jusqu’à faire plonger la rencontre dans un tie-break brûlant, notamment pour Musetti, qui jouait là pour son premier titre. La pression des grands moments. L’Italien a obtenu trois nouvelles balles de match : toutes sauvées par Alcaraz. Jusqu’à ce que l’Espagnol empoche la manche.
Les deux joueurs ont encore augmenté leur niveau dans le set final. Un set qui a vu les rallies se multiplier. Musetti n’a trouvé la faille qu’en toute fin de manche. Le match semblait alors se diriger vers un nouveau jeu décisif.
Sur la dernière mise en jeu d’Alcaraz, Musetti a enchaîné deux coups droits fatals. Alcaraz, lui, a offert le titre sur une énième faute directe. « Je ne peux pas décrire toutes mes émotions », a lancé l’Italien après la rencontre. Il sera 31e mondial, lundi.