“C’est une bonne année” – Mpetshi Perricard, 205e en janvier, s’offre Rune pour viser un deuxième titre en 2024
Giovanni Mpetshi Perricard a gagné deux sets à zéro (7-6 ⁶, 6-4) face à Holger Rune samedi, pour rejoindre Ben Shelton en finale de l’ATP 500 de Bâle.
Il a le gabarit d’un poids lourd – 2,03 m et plus d’un quintal, comme l’a confié son coach dans L’Équipe et contrairement au 98 kg indiqués sur sa fiche ATP –, mais il semble avoir la carrure d’un tout terrain. Après un titre sur la terre battue de lyon, sa ville natale, fin mai pour ouvrir son palmarès, puis un huitième de finale sur le gazon de Wimbledon, Giovanni Mpetshi Perricard s’est qualifié pour la finale sur le dur intérieur de Bâle.
Pour atteindre la deuxième de sa carrière sur le circuit principal, la première en ATP 500, le colosse français s’est imposé face Holger Rune, tête de série numéro 4 et 14e joueur mondial. Victoire 7-6⁶, 6-4 ce samedi.
Au passage, le Tricolore de 21 ans – tombeur du double tenant du titre, Félix Auger-Aliassime, 19e mondial, deux tours plus tôt – s’est offert son quatrième top 20. En égalant sa meilleure perf’, qui datait du tournoi du Queen’s où il était venu à bout du 14e mondial de l’époque : Ben Shelton, son adversaire pour le sacre, dimanche, en Suisse.
Je ne le montre pas, mais à l’intérieur je suis traversé par beaucoup d’émotions.
Giovanni Mpetshi Perricard
“Comment je fais pour rester si calme ? C’est une impression, parce que je ne le montre pas, mais à l’intérieur je suis traversé par beaucoup d’émotions dans les moments tendus ou compliqués”, a répondu le protégé d’Emmanuel Planque lors de l’interview sur le court. “Mais j’arrive à bien gérer ça depuis le début de la semaine. Holger (Rune) a fait un très bon match, il a bien relancé, il m’a gêné avec son retour, mais j’ai réussi à bien gérer au service.”
Visage aussi illisible qu’une bûche, comme à son habitude, Mpetshi Perricard a joué dans sa filière. En faisant tomber la foudre au service, tout en sachant varier directions et effets pour rester difficile à anticiper, et en cherchant, à l’échange, à agresser son adversaire dès que possible pour lui faire ressentir une pression constante.
Résultat, après avoir écarté une balle de set à 6-5 dans le jeu décisif – au cours duquel il a fait pétarader un ace à 235 km/h sur second service, à 4-4 -, il a empoché la première manche sur une double faute. Alors qu’aucune balle de break n’avait été concédée, et qu’aucun point de service n’avait été perdu auparavant dans le tie-break.
Aucune balle de break concédée par Mpetshi Perricard
Sur sa lancée, Mpteshi Perricard a pris l’engagement de son rival du jour dès l’entame du second round. En profitant d’erreurs – dont la deuxième et dernière double faute de Rune dans cette rencontre – et d’un peu de réussite : un revers qui a pris la bande pour se muer en coup injouable sur la balle de break.
Impérial au service et sur ses deuxièmes frappes, “GMP” a tranquillement conservé son avance jusqu’au bout d’un match globalement verrouillé par les serveurs : 12 points perdus par le Lyonnais sur ses mises en jeu (33/38 en première balle, 87 % ; 18/25 en deuxième, 72 %) ; 12 par le Danois (25/31, 81 % ; 22/28, 79 %).
205e mondiale en début de saison, Mpetshi Perricard, actuellement 50e après avoir été 44e en juillet, est assuré d’améliorer son meilleur classement lundi, en atteignant au minimum le 37e rang. “Oui, c’est une bonne année”, a-t-il sobrement répondu à l’intervieweur lui ayant rappelé sa progression. “J’ai eu petit coup dur après Wimbledon (deux victoires et huit défaites avant d’arriver à Bâle, ndlr), ça fait du bien de refaire une finale. On a bossé très dur avec mon coach. Ça paye, mais ce n’est pas fini, il reste la finale.”
La clef du match ? Ce sera le retour.
Giovanni Mpetshi Perricard, avant la finale contre Ben Shelton
Pour soulever le trophée, il lui faudra sortir vainqueur d’un duel de serveur surpuissants, capables d’atteindre les 240 km/h, face Ben Shelton, tête de série numéro 6 et actuel 22e de la hiérarchie planétaire.
“La clef du match ? Ce sera le retour”, a analysé Mpetshi Perricard avant de retrouver le tombeur de son compère Arthur Fils. “Son service m’avait posé beaucoup de soucis sur gazon (au Queen’s). Mais je pense avoir les armes pour rivaliser.”
En juin, lors de leur seule et unique empoignade, Giovanni Mpesthi Perricard s’était imposé 6-3, 7-6³ contre Ben Shelton.
L’autre demi-finale à Bâle (ATP 500, Halle Saint-Jacques, dur, 2.385.100 EUR) :
- Ben Shelton – Arthur Fils (N.7) : 6-3, 7-6 [9]