Auger-Aliassime : “Je ne peux pas être sur le fil comme ça”
Après les forfaits de Matteo Berrettini et Marin Cilic, le bas de tableau de Wimbledon a perdu un autre de ses outsiders : Felix Auger-Alissime. Le Canadien s’est cassé la tête et le jeu sur le service de Maxime Cressy.
Le piège s’est refermé mardi sur le Wimbledon de Felix Auger-Aliassime. Le Canadien restait sur une superbe série en Grand Chelem. Un quart de finale à Wimbledon et une demi-finale de l’US Open 2021, un quart cette année en Australie et un huitième-de-finales en cinq sets, à Paris, face à Rafael Nadal. Au All England, Club, il a vu ses ambitions de premier triomphe en Grand Chelem douchées par le service de Maxime Cressy (6-7, 6-4, 7-6, 7-6), 45e mondial à 25 ans, en pleine ascension et récent finaliste à Eastbourne.
Auger-Aliassime : “A moi de devenir meilleur”
Evidemment, on avait tous vu venir le traquenard pour le Canadien et lui aussi : mais être sur ses gardes n’a pas suffi. “C’est très décevant, c’est certain”, a-t-il confié après la rencontre, visage fermé mais déjà dans l’analyse. “Je dois accepter la réalité : j’ai perdu et je ne peux plus rien y faire. J’avais de plus grandes ambitions ici évidemment mais si je veux un jour gagner un de ces grands tournois, je vais devoir trouver comment battre ce type de joueurs, et beaucoup d’autres qui seront sur ma route. A moi de devenir meilleur.”
Tout autant que la défaite, Auger-Aliassime retient qu’il lui reste un cap à passer en Grand Chelem pour un jour aller au bout : se sortir quoi qu’il arrive de ces matches en trouvant plus de marge. ”Ce match s’est joué sur quelques points, mais je ne peux pas toujours me retrouver à jouer sur le fil comme ça, explique-t-il. Je dois trouver une manière de gagner de manière plus confortable même contre des joueurs qui possèdent, comme lui, de très bonnes qualités. J’espère qu’il sera tête de série l’année prochaine. Comme ça je n’aurais pas à le jouer au premier tour.”
J’espère qu’il sera tête de série l’année prochaine. Comme ça je n’aurais pas à le jouer au premier tour.
Felix Auger-Aliassime
Comment aurait-il pu s’en sortir face à Cressy ? Comment pourrait-il s’éviter ce type de désillusions à l’avenir ? Sans doute en se trouvant, si ce n’est le retour d’un Novak Djokovic, au moins une qualité de relance plus régulière et solide qui lui aurait par exemple permis, mardi, de chaparder des points précieux ici et là dans les jeux décisifs. Cressy, impressionnant en première balle comme en seconde, a également eu des nerfs d’acier tout au long du match.
“Sa qualité de service est impressionnante”, a dû constater “FAA”. “J’ai joué contre Isner, Raonic et Opelka : il est définitivement au même niveau qu’eux, souligne le Canadien. Il vaut bien mieux que son classement. Il n’y a pas beaucoup d’échanges. Quand il y en a un de long, tu ne sais plus trop quoi faire. Il a aussi saisi sa chance sur les points importants. Il s’est montré plus courageux que moi. Le troisième set aurait pu faire une grande différence. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même d’avoir commis cette double-faute sur la balle de set. C’est difficile. Je n’ai pas réussi à trouver la solution. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre.”
Cressy vaut bien mieux que son classement
Felix Auger-Aliassime
Auger-Aliassime : “Pas besoin d’en faire une grosse histoire”
Ne comptez pas sur Auger-Aliassime en revanche pour ruminer ce Wimbledon 2022 déjà terminé. Inscrit prochainement à Newport et Los Cabos, il a de l’énergie à revendre. Il ne remettra pas tout en question a cause d’une défaite. “J’ai fait de mon mieux, je ne peux pas vraiment avoir de regrets, souffle le 9e mondial. Ce n’est pas la première fois que je vis une situation comme ça. Je vais en profiter pour m’entraîner en vue du tournoi de Newport. J’espère ensuite bien jouer à Montréal et Cincinnati, et arriver en bonne forme à l’US Open. J’étais préparé à jouer deux semaines ici donc je suis en forme, je ne me sens pas fatigué.”
S’il ne sait pas s’il regardera la suite de Wimbledon (à part les demi-finales et la finale), Auger-Aliassime n’entend pas pour autant passer deux semaine se morfondre. “Je ne suis pas content mais demain je serai normal. La vie continue. Avec les années, j’apprends aussi que même si je veux toujours gagner, je passe vite à autre chose quand je perds. Il n’y a pas besoin d’en faire une grosse histoire.” On saura à l’US Open si Cressy a juste été un accident de parcours ou s’il aura mis un vilain grain dans la si prometteuse machine canadienne.