Tsitsipas, n°1 mondial 2021, compte bien s’habituer aux sommets
Vainqueur de Monte Carlo et finaliste émérite à Barcelone, Stefanos Tsitsipas, le leader actuel de la Race, compte bien enfoncer le clou lors du Masters 1 000 de Madrid, dont il est le finaliste sortant.
On avait quitté Stefanos Tsitsipas effondré après sa finale mémorable de Barcelone perdue face à Rafael Nadal après avoir eu une balle de match. On l’a retrouvé conquérant et décidé, six jours plus tard, à Madrid, où le Grec a clairement affiché ses ambitions avant ce tournoi dont il est le finaliste sortant – c’était en 2019 – face à Novak Djokovic.
“Je ne vais pas vous mentir, j’aimerais faire au moins aussi bien qu’en 2019. J’ai un œil, aussi, sur la place de n°4 mondial. Je ne crois pas que ce soit un objectif irréalisable.”
Ce sera même pour lui l’un des enjeux importants avant Roland-Garros, où Tsitsipas, actuellement numéro 5, n’est pas à l’abri de retrouver Rafael Nadal dès les quarts de finale s’il ne progresse pas d’au moins un échelon d’ici là.
Malgré le gel du classement qui rend les progressions difficiles, c’est, en effet, un objectif réalisable. Tsitsipas est à moins de 400 points de Dominic Thiem, qui s’apprête à faire son retour à Madrid. Sachant que le Masters 1000 de Rome se profile ensuite, il a la possibilité arithmétique de refaire son retard.
L’objectif de Tsitsipas : “Top 3 à la fin de l’année”
S’il veut prendre des points à l’Autrichien dans la capitale espagnole, le joueur âgé de 22 ans devra y faire un gros résultat. Rappelons la règle “spéciale Covid” du classement ATP : pour tous les tournois qui n’ont pas pu être joués en 2020 à cause de la situation sanitaire (c’est le cas de Madrid), les joueurs ont l’assurance de conserver un an de plus 50% de leurs points acquis en 2019.
Tsitsipas, qui a marqué 600 points avec sa finale il y a deux ans, a donc l’assurance de garder au moins 300 points jusqu’en 2022. Sauf, bien sûr, s’il en marque davantage cette année : et pour en marquer davantage, il lui faudrait atteindre au moins les demi-finales, ce qui rapporterait 360 points (sachant que Thiem, lui, était demi-finaliste en 2019).
Rien d’infaisable pour le Grec, au sommet de sa forme, même s’il pourrait avoir une entrée en lice compliquée face à Nikoloz Basilashvili, si le Géorgien reste sur sa lancée de Munich où il est en finale cette semaine.
Après quoi, Tsitsipas, qui est placé dans le bas du tableau, jouerait théoriquement Félix Auger-Aliassime, Diego Schwartzman et Daniil Medvedev en demies. On en est loin, bien sûr. Mais il est fort probable que le protégé de l’académie Mouratoglou ait dans un coin de son esprit l’idée de retrouver en finale un certain Rafael Nadal, dans des conditions en altitude qui lui sont peut-être plus favorables puisqu’il l’avait d’ailleurs battu il y a deux ans en demi-finales.
“Ce que j’aurais pu mieux faire contre Nadal…”
Tout le monde retient plutôt le dernier duel entre les deux hommes, la semaine dernière, à Barcelone. Tsitsipas, qui s’annonce en l’état actuel des choses comme le principal challenger de l’ogre espagnol en vue de Roland-Garros – même si beaucoup d’eau risque de couler sous les ponts d’ici là –, a passé un long moment à ruminer sa défaite. Mais aussi, à l’analyser.
The moment @RafaelNadal won his 12th Barcelona title! 🏆
The Spaniard ends Tsitsipas’ winning streak 6-4 6-7(6) 7-5.#BCNOpenBS pic.twitter.com/DKUyI1h7le
— Tennis TV (@TennisTV) April 25, 2021
“Il y a certaines choses que j’aurais pu mieux faire contre Rafa. Je me suis trouvé un peu passif par moments, j’aurais pu prendre davantage ma chance et tenter plus de choses pour le surprendre. Il y a quelques secteurs du jeu où je peux encore améliorer, comme mon pourcentage de 1ères balles et de points gagnés au filet. Ce sont sur ces petits détails que je focaliserai mon attention à Madrid : être globalement plus agressif et plus complet.”
Avec, on l’a dit, un œil sur le classement, à court terme mais aussi à plus long terme. Il n’a échappé à personne que Stefanos Tsitsipas est actuellement le leader de la Race. L’intéressé, lui, l’a bien noté et s’en déclare particulièrement heureux.
“Être leader de la Race, c’est très important pour moi, et j’ai à cœur de poursuivre sur ce rythme. Finir l’année dans le top 3, ce serait un bon objectif.”
Cela passe par un carton plein sur terre battue, peut-être finalement la surface la plus favorable à son jeu. Surtout à Madrid, où l’altitude modérée (600 mètres), qui contribue à accélérer le jeu, est une alliée pour les joueurs puissants et offensifs.