Spectacle, remontées et top 100 en vue : Paris déjà réussi pour Hugo Gaston
Seul des sept Français en lice à s’être s’extirpé des qualifications du Rolex Paris Masters, Hugo Gaston a multiplié les miracles et assuré le spectacle, face à Kevin Anderson puis Lorenzo Musetti, pour arriver à ses fins. Mais ça valait le coup de s’arracher…
Deux balles de match sauvées face à Kevin Anderson à 5-3 au troisième set, samedi. Un set et un break de retard face à Lorenzo Musetti, dimanche. Le moins que l’on puisse dire est que Hugo Gaston n’a pas ménagé ses efforts pour obtenir, de haute lutte et de haut vol, la qualification pour le tableau final du Rolex Paris Masters 2021, s’imposant finalement 7-6(13), 2-6, 7-6(1) face au Sud-Africain et 3-6, 6-3, 6-4, face à l’Italien.
Mais ça valait le coup de s’accrocher. Pour le spectacle, déjà. Parce que le Toulousain a globalement évolué à un très haut niveau, dans son registre imprévisible et spectaculaire à la fois, obtenant deux vraies victoires référence dans sa carrière, au-delà bien sûr de son périple à Roland-Garros 2020 (huitième de finale), sorti de nulle part. Il a surtout signé un résultat qui pourrait – on le saura bientôt – lui garantir une place dans le tableau de l’Open d’Australie 2022. Quant à la question du top 100, elle sera définitivement réglée si Gaston franchit son premier tour.
“Je suis très content de mon évolution, de mon niveau de jeu et de la manière dont je gère des matches, a commenté le jamais très loquace Toulousain, beaucoup plus expressif raquette en main que devant les micros. Musetti, je le connais bien depuis les juniors. C’est un joueur qui varie très bien le jeu. Mon plan était de le faire déjouer, le priver de temps. Au final, j’ai fait très peu de fautes tout en étant assez agressif.”
Créativité et pragmatisme, ce subtil équilibre à trouver
L’œil pétillant et le sourire aux lèvres disaient le reste. Voilà Hugo Gaston en passe de réussir le pari qu’il s’était fixé pour cette fin de saison : intégrer le top 100, ou a minima s’en rapprocher le plus possible pour s’assurer d’intégrer les tableaux de Grand Chelem l’an prochain. Pour cela, il s’était lancé dans une longue et fructueuse campagne automnale de Challengers sur terre battue (deux finales et deux demi-finales). Mais son parcours ici viendra rappeler qu’il est bien autre chose qu’un terrien. Plutôt un joueur polyvalent, capable de tout, du meilleur mais aussi du pire, encore, parfois.
Ce week-end encore, tout n’a pas été parfait. Face à Anderson, il a servi un total de 16 doubles fautes bien intrigant pour un joueur de sa taille (1,73 m), qui soigne normalement son pourcentage. Face à Musetti, il a parfois abusé de ses amorties qui sont certes son fonds de commerce, mais qui s’avèrent beaucoup moins efficaces en indoor. “Hugo a parfois encore tendance à s’enfermer dans une créativité stérile, il faut qu’il conserve cette créativité mais tout en y mettant plus de pragmatisme, lâchait son entraîneur Marc Barbier. Il doit par ailleurs devenir plus pro-actif, ne pas attendre d’être bousculé pour réagir. Ce sont les prochains caps à passer.”
Mais, par moments, Hugo Gaston a montré un niveau de jeu vraiment enchanteur durant ces qualifications, en tout cas tout à fait digne de son Roland-Garros 2020. Reste maintenant à voir comment il digèrera physiquement et mentalement ces efforts, surtout après une aussi longe saison. Mais quoi qu’il en soit, son Paris est déjà réussi.