Santé, vie sans tennis, rivalité avec Federer et Djokovic : Nadal donne de ses nouvelles
L’Espagnol s’est exprimé lundi soir, en recevant le « Trofeo Extraordinario » du 77e « Gran Gala » de Mundo Deportivo.
« Petite mort ». La fin d’une carrière a souvent été qualifiée ainsi par les sportifs professionnels. Éternel dans l’histoire du tennis, Rafael Nadal a vécu son passage dans l’au-delà avec tranquillité.
En plus d’avoir amassé assez de trophées pour rendre Charon heureux, l’Espagnol a traversé le Styx en paix. Après avoir sué sang et eau pour tenter de revenir à un très haut niveau, son corps lui a répondu de façon impérieuse qu’il n’en était plus capable. Que l’heure était venue. De quoi faciliter l’acceptation.
Honoré lors d’une soirée de gala organisée par le quotidien sportif transpyrénéen Mundo deportivo au Palais des congrès de Barcelone lundi soir, l’homme aux 22 titres du Grand Chelem a manié le micro et répondu à quelques questions.
Les dernières année de ma carrière ont été difficiles (à cause des blessures), ça aide au fait que ça (le tennis professionnel) ne me manque pas tellement.
« Je m’adapte aux nouvelles facettes de ma vie », a-t-il déclaré. « Les dernières années de ma carrière ont été difficiles (à cause des blessures), ça aide au fait que ça (le tennis professionnel) ne me manque pas tellement. Je n’ai pris ma retraite que trois mois en arrière seulement, pas un an, donc je ne peux pas encore l’affirmer de manière totalement sûre, mais pour l’instant je le vis bien. »
Après avoir maintes fois répété qu’il n’était plus en mesure de s’entraîner de façon idéale à cause des douleurs, le gaucher des Baléares s’est exprimé sur son quotidien. Et, heureusement pour lui, les coups infligés par le temps et l’intensité extrême du haut niveau ne l’ont pas laissé dans un état de sac de frappe saccagé par Francis Ngannou.
Contrairement à un Juan Martín del Potro dont le quotidien est devenu une épreuve de souffrance, le Majorquin s’est montré rassurant. « Je ressens un peu de douleur, mais je ne pousse plus trop la machine », a-t-il souri. « Maintenant, je vis en ayant seulement un tout petit peu mal, ce qui est très important pou moi. Pouvoir monter et descendre les escaliers normalement, vivre sans trop de douleur, c’est un progrès essentiel. »
L’importance de sa rivalité avec Federer et Djokovic
Roger Federer, lui aussi, a rangé les raquettes avant d’être forcé de les utiliser comme béquilles. En conservant des séquelles. Une fois retiré des cours, le monument Suisse a expliqué toujours souffrir de son genou et continuer à travailler dessus afin, entre autres, de pouvoir s’adonner à l’un de ses autres plaisirs : le ski.
Si les montagnes Nadal et Federer ont fini si érodées, c’est aussi parce qu’elles se sont longtemps balancées des coups de piolets pour essayer de se gravir l’une l’autre. Tout comme avec le mont Novak Djokovic.
« Difficile de choisir », a répondu le Majorquin de 38 ans à la question de l’identité de son rival le plus coriace. « Ma carrière est liée à ces deux-là (Federer et Djokovic). Nous nous sommes poussés les uns les autres à devenir meilleurs. C’est vrai que nous nous sommes enlevés des titres les uns aux autres, mais il faut aussi dire que sans les deux autres chacun de nous n’aurait pas accompli autant. »
Nous nous sommes poussés jusqu’à nos limites sur tous les plans. Physiquement, ça nous a fait mal.
« Nous nous sommes poussés jusqu’à nos limites sur tous les plans », a-t-il ajouté. « Physiquement, ça nous a fait mal, mais en ce qui concerne le tennis et le mental, ça nous a permis d’atteindre un niveau d’exigence supérieur, et c’est aussi la raison pour laquelle nous avons eu des carrières aussi longues. » Au point de faire vivre un calvaire à plusieurs générations d’adversaires.
Entre le premier titre du Grand Chelem de Rafael Nadal, Roland-Garros 2005, et le denier match officiel de Roger Federer, quart de finale de Wimbledon 2021, seulement cinq hommes non membres du Big 3 on touché le Graal. Del Potro (US Open 2009), Andy Murray (US Open 2012, Wimbledon 2013 et 2016), Stan Wawrinka (Open d’Australie 2014, Roland-Garros 2015, US Open 2016), Marin Čilić (US Open 2014) et Dominic Thiem (US Open 2020).
Sur cette période, seuls 8 trophées sur 66 disputés en Majeurs ont échappé au monstre « Fedalovic ». Un cerbère – « inversé », qui a gardé les portes du paradis et non celles des enfers – dont l’une des trois têtes a encore les crocs.