Ruud : “Federer et Wawrinka m’ont aidé à comprendre qu’il n’était pas nécessaire d’être issu d’un grand pays de tennis pour briller sur la scène internationale.”
Dans l’Equipe Magazine, Casper Ruud a évoqué la difficulté qu’il a eu de croire en ses rêves venant d’un petit pays de tennis. Federer et Wawrinka l’ont aidé à le faire.
Lors d’une interview accordé à l’Equipe Magazine ce samedi, Casper Ruud, un peu comme l’avait fait Iga Swiatek dans The Players Tribune, a évoqué, lors d’une interview pour l’Equipe, la difficulté qu’il peut y avoir à se créer un mental de champion et à vraiment croire en son rêve de devenir tennisman professionnel lorsque l’on est issu d’un pays (la Norvège en l’occurence pour lui) qui n’a pas une grande histoire de tennis derrière lui ni de grands champions auxquels se référer.
“La Norvège n’a pas une grande histoire de tennis, hormis les pages qu’a pu écrire mon père (Christian Ruud, ancien 39e joueur mondial). Mais il a commencé trop tôt pour que je puisse me rappeler de lui en tant que joueur. J’ai assisté à certains de ses tournois quand j’étais bébé mais je n’ai aucun souvenir de l’avoir vu jouer. Il a été le seul, dans mon pays, à avoir percé au plus haut niveau.”
“J’ai donc toujours regardé des joueurs étrangers, espagnols ou américains, gagner des tournois, et ce n’était pas facile de m’imaginer à leur place. Mais Roger Federer et Stan Wawrinka m’ont vraiment aidé à comprendre qu’il n’était pas nécessaire d’être issu d’un grand pays de tennis pour briller sur la scène internationale. Certes, il m’a été compliqué de croire qu’un petit gars comme moi, de Norvège, pouvait performer sur les plus grands tournois du monde, mais, au final, quand tu atteins le top 50 ou le top 20, peu importe d’où tu viens.”
L’idole de Ruud reste Nadal
En Suisse avant Federer et Wawrinka, deux joueurs avaient tout de même réussi à rallier le top 10 du classement ATP, Jakob Hlasek, 7e en 1989 et Marc Rosset, 9e en 1995.
Casper Ruud s’est donc inspiré des deux seuls joueurs suisses ayant remporté des tournois du Grand Chelem (chez les hommes) mais son idole principale reste Rafael Nadal. Il lui a d’ailleurs été demandé ce qu’il piquerait à l’Espagnol s’il en avait la possibilité :
“Sûrement la détermination physique et mentale qu’il met dans ses matches, qu’il porte à son niveau le plus extrême. Il y aurait tellement à prendre de lui, mais disons sa capacité à ne jamais baisser les bras dans les situations les plus compliquées et à revenir en selle. Vous pouvez tourner la question dans tous les sens, c’est une qualité qu’il possède plus que n’importe quel autre joueur présent sur le circuit.”
Je ne dirais pas que c’était une grande humiliation, mais il (Rafael Nadal) m’était vraiment très supérieur
Casper Ruud
L’une des nombreuses qualités du taureau de Manacor, qui a fait mal au Norvégien en finale de Roland Garros en 2022. Une première expérience à ce stade d’un Grand Chelem (avant l’US Open trois mois plus tard) dans laquelle beaucoup de choses ont manqué au joueur de 24 ans, de son propre aveu.
” Le score était sec (victoire de Rafael Nadal 6-3, 6-3, 6-0), je n’ai pas vraiment eu ma chance, mais peut-être que le score n’a pas non plus reflété l’intensité de nos échanges. J’ai tout donné, mais ce n’était pas suffisant pour battre Rafa, ce n’était même pas assez pour être proche de son niveau. Que faire ? Ce n’était pas la première fois que quelqu’un s’inclinait en trois sets en finale de Roland-Garros face à lui. Je ne dirais pas que c’était une grande humiliation, mais il m’était vraiment très supérieur. Il avait plus de niveau, plus d’expérience et plus de confiance sur le court ce jour-là, je n’avais pas les armes.”
Casper Ruud, qui attaquera l’Open d’Australie 2023 mardi contre le Tchèque Tomas Machac, était forfait à Melbourne l’an dernier. Il n’aura donc aucun point à défendre cette année et pourrait devenir numéro 1 mondial s’il gagne le titre ou s’il perd en finale contre un adversaire autre que Stefanos Tsitsipas.