Nadal sort vainqueur d’un gros test face à Sinner à Rome
Après un gros combat, Rafael Nadal est venu à bout de Jannik Sinner pour son entrée en lice dans le Masters 1000 de Rome. Victoire 7-5, 6-4 en 2h10.
Bonnes pour le chien. C’est tout ce qu’il reste à faire des balles du match entre Rafael Nadal et Jannik Sinner au deuxième tour du Masters 1000 de Rome. Pendant 2h10, les deux hommes ont semblé jouer avec le marteau de Thor en guise de raquette. Se défiant la majeure partie du temps en cadence, l’Espagnol et l’Italien ont donné l’impression de vouloir faire des trous dans le court jusqu’à pouvoir y faire un golf. Malmené, secoué par les coups de butoirs de son adversaire, Nadal a très souvent été derrière au score avant de parvenir à s’en sortir 7-5 6-4.
“Je ne sais pas si c’est l’expérience qui a fait la différence, a répondu, à la sortie du terrain, le Majorquin en quête d’un 10e sacre dans la capitale italienne. Parfois, on dit que l’expérience a joué, d’autres fois on met en avant l’insouciance et la fougue de la jeunesse comme qualité pour gagner. C’était une rencontre très difficile. Il fait déjà partie des meilleurs du monde, et c’est toujours très compliqué de l’affronter. »
Comme à Roland, Sinner a fait la course en tête
Avant ce mercredi, Nadal et Sinner s’étaient affrontés une fois : en quart de finale de Roland-Garros 2020. Bien que vainqueur 7-5, 6-4, 6-1, “l’ogre de l’ocre” avait été mené 6-5 break contre lui dans la manche initiale, puis 3-1 dans la seconde. Sur la brique pilée romaine, le même genre de scénario s’est répété. Cédant son engagement d’entrée puis à 2-2, l’Ibérique est toutefois parvenu à débreaker dans la foulée à chaque fois. Et, comme à Paris l’an passé, il a porté l’estocade en fin de round. Après avoir eu trois balles de sets consécutives à 5-4, globalement brillamment sauvées par Sinner, “le taureau de Manacor” a finalement conclu l’affaire 7-5 sur sa septième occasion.
Pas de quoi annihiler les velléités adverses. Distancé dès l’entame du second acte – 1-3 contre lui -, Nadal a dû continuer à produire un excellent tennis pour s’épargner un troisième set. S’il a pour habitude d’utiliser son coup droit dans la diagonale pour axer le jeu sur le revers de ses opposants droitiers en les forçant à frapper au-dessus de l’épaule avec son (sur)lift, l’Ibérique a, cette fois, plus varié les zones en phase d’attente. Malin. Très à l’aise en coup droit, son jeune rival du jour l’est encore plus en revers. Capable de taper très fort en prenant la balle au sommet du rebond, et de trouver des trajectoires plongeantes courtes croisées, Sinner n’a jamais refusé le bras de fer.
Nadal s’est particulièrement méfié du revers de Sinner
S’envoyant d’énormes gifles tout au long du duel, les deux acteurs ont aussi ganté leurs mains de fer dans du velours pour distiller plusieurs amorties touchées par la grâce. Malgré des failles au filet avec seulement deux points glanés en dix montées, le lance-missile transalpin s’est montré impressionnant pour tenir jusqu’à 4-3 service à suivre. Là, face à un Nadal de ce niveau, il a dû mettre genou à terre. Enlevant les trois derniers jeu de la partie, le champion aux 13 Roland-Garros a bouclé une prestation très solide sur sa troisième balle de match. Avec un classique : le coup de fusil long de ligne.
“Il a un super coup droit, et un super revers, a analysé Nadal en conférence de presse. J’ai bien tenu ma ligne sans trop reculer, sinon, face à lui, vous êtes mort. J’ai lâché quelques très bons coups droits croisés courts pour éviter qu’il soit en position idéale sur son gros revers. Je suis allé sur le court avec une grande estime de son jeu, en m’attachant à rester concentré à chaque instant. Sinon, je ne m’en serais pas sorti. »
Au prochain tour, le numéro trois mondial affrontera Denis Shapovalov. Dans leur face-à-face, Rafael Nadal mène deux succès à un, et un à zéro sur terre battue. Certes, l’ocre n’est pas la meilleure surface du Canadien, mais sa capacité à faire parler la poudre laisse envisager un choc alléchant en huitièmes de finale. Une affiche qui a du chien.