Monfils : “Rivaliser avec les meilleurs dans des stades pleins, c’est ce qui me motive à rester en forme”
Si le tennis n’est plus sa priorité numéro 1, Gaël Monfils, 38 ans, entend bien continuer à pouvoir bousculer les cadors du circuit encore quelques temps.
39 ans et 189 jours. Un âge canonique pour le sport de haut niveau, mais il n’utilise pas encore sa raquette comme canne. Loin de là. Ce jeudi, au premier tour à Shanghai, Stan Wawrinka s’est imposé 7-6², 7-6⁶ face à Giovanni Mpetshi Perricard.
De quoi faire de lui le troisième “papy” le plus âgé à remporter un match en Masters 1000 depuis la création de cette catégorie – ayant changé de nom entretemps – en 1990. Derrière Jimmy Connors (39 ans et 192 jours, au début du tournoi comme précisé par Jeu Set et Maths, à Miami en 1992) et Ivo Karlović (40 ans et 7 jours, Indian Wells 2019).
Je ne vis plus uniquement pour le tennis, je veux être présent pour ma fille et ma femme.
Gaël Monfils
La veille, Gaël Monfils avait pris la septième place de ce classement des anciens, juste derrière Roger Federer et devant le compatriote Gilles Simon. En venant à bout de Damir Dzumhur – 6-4, 6-3 – sur le dur extérieur de la plus grande ville de Chine. À 38 ans, depuis le 1er septembre, en étant à un stade de sa vie où sa carrière se sportif de haut niveau a reculé dans la hiérarchie de ses priorités.
“Je ne vis plus uniquement pour le tennis désormais”, a-t-il expliqué en zone mixte après sa victoire. “J’ai une fille, je veux être un bon père et faire aux mieux pour ajuster mon calendrier afin d’être présent pour ma famille. Ma priorité, c’est d’être là pour ma fille, ma femme (Elina Svitolina) et prendre du plaisir à m’entraîner, à pratiquer mon sport avec moins de pression.”
Profiter des matchs contre des grands noms devant des tribunes remplies
Gaël Monfils
Ne vous méprenez pas : il n’a pas pour autant cessé de se fixer des objectifs. Certes, réaliste, en adéquation avec son niveau actuel et le poids des ans, il les a revus à la baisse par rapport à sa jeunesse passée. Mais, il n’a pas perdu l’envie de se mesurer aux cadors du moment. En trouvant du positif quant à sa situation actuelle.
“Je veux gagner autant de matchs que possible”, a assuré celui qui s’est offert Carlos Alcaraz à Cincinnati cet été. “Les gens pensent que c’est un petit objectif, mais non. Être encore capable de remporter des rencontres, rester affûté, être prêt pour les gros matchs, c’est un but conséquent. Je suis moins bien classé (46e), mais ça me va, parce que ça me permet d’avoir des duels contre des grands noms dès les premiers tours, pour profiter de ces opportunités devant des tribunes remplies.”
Je suis plus qu’heureux de pouvoir profiter de la fin de ma carrière en même temps que lui (Stan Wawrinka).
Gaël Monfils
“Et je ne veux pas seulement affronter ces gars, je veux rivaliser avec eux”, a ajouté l’ancien 6e mondial, programmé face à la tête de série numéro 22, Sebastián Báez, au deuxième tour à Shanghai. “Même si je ne gagne pas, je veux être en mesure de les bousculer. C’est un peu comme une superbe dernière danse ; pouvoir tenir ces gars-là, c’est ce qui continue à me motiver, à me pousser à rester en forme.”
En profitant, aussi, des vieux compères du circuit. “C’est incroyable de passer du temps avec Stan (Wawrinka)”, s’est-il réjoui. “On a commencé ensemble, on va probablement finir ensemble. Il est un peu plus vieux que moi, je peux m’appuyer sur lui. C’est une légende. Rien qu’être au stade avec lui, c’est un privilège. Avoir cette longue et super relation, c’est unique. Je suis plus qu’heureux de pouvoir profiter de la fin de ma carrière en même temps que lui.”