Dimitrov : “Tout ce qui vient maintenant pour moi, c’est du pur bonus”
En pleine seconde jeunesse, Grigor Dimitrov, 33 ans, réussit l’une des meilleures saisons de sa carrière.
Il est centenaire, mais encore en pleine forme. Vainqueur de Zizou Bergs – match commencé samedi et terminé ce lundi en raison de la pluie – pour son entrée en lice à Shanghai, Grigor Dimitrov dispute son 100e Masters 1000.
“Sérieusement ? Wow, ça fait beaucoup”, a-t-il réagit en conférence de presse quand la statistique lui a été dévoilée. “Tout ce qui vient maintenant pour moi, c’est du pur bonus. L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises au fil des ans, c’est apprécier ce que je fais (jouer au tennis).”
Le Bulgare, 33 ans depuis mai, a roulé sa bosse sur le circuit. Il a disputé son premier match ATP en 2008. C’était en tant que wild card sur le gazon de s’Hertogenbosch, pour une défaite contre Igor Andreev, à 17printemps, quelques semaines avant de remporter Wimbledon junior face à Henri Kontinen, futur numéro 1 mondial en double. L’un de ses deux titres du Grand Chelem dans cette catégorie, avec l’US Open cette même année.
Dimitrov, jeune homme de 33 ans
“Cette longévité – ça fait 16 ans que je suis sur le circuit – quand vous regardez en arrière, ça vous frappe, d’une bonne façon”, s’est exprimé l’ancien numéro 3 de la hiérarchie planétaire. “Et tout d’un coup, vous remontez trop loin dans le passé, donc j’essaie de ne pas trop y penser. Surtout à ce stade de ma carrière, parce que, ne nous voilons pas la face, je suis plus proche de la fin que du début.”
Certes. Mais au regard des performances de Stan Wawrinka – devenu le troisième homme le plus âgé de l’histoire à gagner un match en Masters 1000 – ou encore Gaël Monfils, respectivement 39 et 38 balais, sans parler de celles de Novak Djokovic, 37 ans, Dimitrov pourrait encore avoir quelques belles années devant lui.
D’autant plus que, malgré un covid l’ayant frappé au point de le coucher en 2020 – trois kilogrammes de muscle perdus, hospitalisation –, il a su se rebâtir, pierre après pierre, une caisse physique à rendre jaloux des rivaux bien plus jeunes.
Je pense qu’il me reste encore beaucoup de tennis en moi.
Grigor Dimitrov
Le 1er mars, il a retrouvé un top 10 dont il était sorti en novembre 2018 un an après le plus beau trophée de sa carrière : le Masters. Son dernier titre en date jusqu’au tournoi de Brisbane en janvier dernier, pour confirmer l’ascension entamée fin 2023 avec, entre autres, une demi-finale au Masters 1000 de Shanghai – en éliminant Carlos Alcaraz – puis une finale lors de celui de Paris-Bercy.
En 2024, le natif d’Haskovo a retrouvé les quarts de finale de Grand Chelem pour la première fois depuis l’Open d’Australie 2021, en atteignant ce stade de la compétition à Roland-Garros – seul Majeur où il n’y était pas encore parvenu – et à l’US Open. De quoi en disputer deux au cours d’une même saison pour la deuxième fois de sa carrière, après 2014.
“Je pense qu’il me reste encore beaucoup de tennis en moi”, a confié celui qui s’est aussi hissé en finale du Masters 1000 de Miami, en s’offrant à nouveau Alcaraz. “C’est plus une question de gestion désormais, et de comment je vais me mettre en situation de vivre un moment de pure joie chaque fois que j’entre sur le court, de ne pas trop penser au résultat. C’est très difficile parce que, en jouant très bien, en étant top 10 etc, vous en voulez plus.”
Gagner un titre du Grand Chelem : la dernière pièce de son puzzle
Avec, peut-être, dans un coin de la tête l’ambition de s’offrir une place éternelle dans l’histoire du tennis en allant chercher le Graal. “Maintenant, (mon objectif), c’est de gagner un titre du Grand Chelem”, nous avait confié l’homme aux trois demi-finales de cette ampleur – Wimbledon 2014, Open d’Australie 2017, US Open 2019 – dans Major Talk fin 2021. “Une fois que tu as été si proche d’un but ultime, c’est toujours ce qui va te hanter après.”
“Je dirais que c’est probablement la dernière pièce du puzzle pour moi”, a-t-il complété. “Remporter un (titre du) Grand Chelem, ce serait une manière de me sentir légitime. Je n’ai jamais voulu le voir de cette façon, parce que ce n’est pas le mieux pour l’estime de soi, mais c’est aussi ce qui maintient la flamme en moi.”
Une flamme qui a contribué à sa renaissance. Au point, peut-être, de n’avoir jamais été aussi chaud. Après avoir fait des étincelles à Brisbane pour soulever à nouveau un trophée, le 9e de sa carrière sur le circuit principal, le phœnix d’Haskovo avait déclaré : “Je pense être un meilleur joueur qu’en 2017”. L’année de son apogée, marquée par son sacre au Masters suivie d’une 3e place mondiale.