Tout proche d’une énorme perf contre Paul, Gasquet rate trois balles de match au Rolex Paris Masters
Le Tricolore a eu trois balles de match dans l’ultime tie-break (0-6, 6-2, 7-6) dont une envolée sur une double faute.
Il va s’en mordre les doigts. Richard Gasquet s’est retrouvé tout proche de réussir l’une des plus grandes performances de sa fin de sa carrière.
Mené 5-2 double-break dans la troisième manche face au 12e joueur mondial, Tommy Paul, Gasquet a eu trois balles de match dans le tie-break décisif pour regagner le deuxième tour du Rolex Paris Masters. L’une d’entre elles, la seule sur son service à 6-5, s’est envolée sur une double faute. L’Américain a finalement eu le dernier mot en trois manches (0-6, 6-2, 7-6 [6]).
Il y avait tout sur le court central de l’Accor Hotel Arena dans cette fin de match. Une ambiance exceptionnelle, des “ola” de plus en plus soutenues, un niveau jeu proche de la perfection côté Gasquet. Tout était réuni pour voir le Tricolore de 37 ans s’offrir sa plus belle victoire sur le circuit depuis Tsitsipas à Stuttgart en juin.
Le renversement de situation avorté avait démarré trente minutes plus tôt. Tommy Paul menait alors 5-2 au troisième et se dirigeait vers une victoire assez étrange après avoir perdu la première manche 6-0. C’est le moment qu’a choisi le Biterrois pour se faire du mal et y croire encore. Il a alors sorti l’un des meilleurs tennis de sa saison, grâce à un revers retrouvé et des coups de patte dont il aura toujours le secret.
Rarement le Tricolore n’avait semblé aussi expressif sur le court, se tournant vers son clan de façon systématique à chaque point important gagné. Gasquet a débreaké deux fois pour repasser devant à 6-5, notamment grâce à un point remporté sur un plongeon. Un plongeon de Richard Gasquet ? Là aussi, à moins que certains souvenirs nous échappent, c’est assez rare pour être souligné.
Un tie-break presque parfait
Un jeu plus que sérieux de Tommy Paul à 6-5, malgré l’immense pression du public parisien, permit à l’Américain de jouer son destin au tie-break. Problème pour lui, Gasquet était toujours dans la zone et distribuait royalement le jeu. Un sublime passing de revers (encore un) lui permit de faire le mini-break à 3-2 et fait chavirer encore plus le court central.
Très vite, il mena 4-2 puis 6-3. Il ne le savait pas encore mais il venait de gagner son dernier point. Avant de jouer sa première balle de match, le Biterrois se replaçait en courant, se servait de l’énergie du public pour aller chercher sa victoire. Les deux premières balles de match furent très bien sauvées par Paul sur son service. Expédiées même.
La pression retomba alors dans le camp de Gasquet qui commit une grossière double-faute. Presque attendu. Sur une dernière faute directe et un service gagnant de l’Américain, le Biterrois quittait le Rolex Paris Masters et confirmait sa méforme en cette fin de saison : sur le circuit principal, il reste sur 10 défaites sur ses 12 derniers matchs en quatre mois et demi.
“Je me suis vu vainqueur. Mais je me suis vu perdant aussi, il faut quand même pas oublier qu’à 5-2 double break contre moi c’était pas la folie. Mais j’ai réussi à remonter en faisant des énormes points et c’est vrai qu’à 6-3 je prends deux gros services qui me font un peu mal parce que j’avais énormément de moral,” a réagi le principal intéressé à l’issue de la rencontre.
“Je me retrouve à 6-5 très très vite et là je fais la double. Avec le stress, tout peut arriver. C’est le tennis, ce n’est pas la première fois, il y avait un énorme public c’était fabuleux. J’aurais forcément aimé gagner mais ce n’est ni la première ni la dernière fois que ça va arriver.”
De son côté, Tommy Paul est presque un miraculé. Sa faculté à résister à cette pression, presque unique à Bercy, où il a dominé Nadal il y a un an, est à souligner. L’Américain se frottera à Botic Van de Zandschulp pour une place en huitièmes de finale, avec des espoirs de qualification pour le ATP Finals intacts. Il se souviendra longtemps de cette victoire arrachée à Gasquet et au public français.
Gasquet est aussi inscrit en double, qu’il disputera à partir de mardi avec Arthur Fils contre la paire française Doumbia/Reboul.