Humbert, une 100e victoire en poche et la pression derrière lui à Paris : “Je me sens beaucoup plus à l’aise sur le circuit”
Le Tricolore, premier qualifié français au second tour, vient d’empocher sa 100e victoire sur le circuit. Il sera numéro un français à l’issue du tournoi.
Ugo Humbert – Rolex Paris Masters 2023 © Chryslene Caillaud / Panoramic
Une 100e victoire sur le circuit, une potentielle place de meilleur joueur français à l’issue du tournoi et un premier succès tricolore dans ce Rolex Paris Masters, ça valait bien un immense sourire d’Ugo Humbert à son arrivée en conférence de presse. Le contraste est marquant avec Arthur Fils, présent à la même place deux heures plus tôt et qui ne savourait pas du tout le moment, défait par Daniel Altmaier (6-2, 6-4).
Trente minutes plus tôt, Humbert venait de conclure un match parfaitement maîtrisé face à Marcos Giron (6-4, 6-3). Plus que celui de la semaine passée à Bâle face au même adversaire où il avait dû sauver une balle de match. “J’ai fait le job, je suis content de mon premier match” s’est-il contenté d’exprimer en conférence de presse. Sobre et efficace, comme sa qualification.
Depuis sa victoire face à Andrey Rublev à Pékin, le 30 septembre dernier, le Messin semble habiter d’une confiance assez inédite, d’un relâchement qu’on lui avait peu connu depuis le début de sa carrière. Quart de finaliste à Shanghai, demi-finaliste à Bâle, il enchaîne dans son coin, sans trop faire parler de lui. À Paris, il ne s’est jamais senti aussi bien dans la tête. Surtout quand il se souvient de sa première année à Bercy en 2018 où il s’était incliné face à Adrian Mannarino lors de son entrée en lice.
“Je me sens beaucoup plus à l’aise sur le circuit. Je me suis fait la réflexion parce que la première année où je suis arrivé, j’étais super stressé. Tu vas jouer sur le Central, il y a du monde, beaucoup de bruit, ce n’est pas facile. Là, j’arrive à construire mon truc, à être dans ma bulle. J’ai beaucoup progressé là-dedans. Je suis super content parce que ce n’est pas facile à maîtriser” se réjouit-il.
Pas de pression supplémentaire avec l’hécatombe tricolore
Grâce à cette victoire, Ugo Humbert a aussi débloqué le compteur tricolore après six défaites de ses compatriotes (Muller, Mannarino, Van Assche, Gasquet, Bonzi, Fils). Évidemment au courant de cette série noire, le protégé de Jérémy Chardy ne s’est pas mis de pression supplémentaire.
“Non, cela ne change rien. Je fais mon truc depuis un an. J’essaie déjà de me concentrer sur ce que j’ai à faire. Je trouve que je le fais plutôt bien. Il n’y a pas de pression. J’essaie simplement de faire mon max. Je suis quasiment à mon meilleur classement. J’ai bien joué ces dernières semaines. Ce sont deux tournois que j’aime beaucoup en France, avec Metz par la suite. C’est du bonus pour moi. Je suis très relax par rapport à cela” a t-il expliqué.
Les autre tricolores, Ugo Humbert les aura tous dans le rétroviseur à l’issue de ce Rolex Paris Masters (sauf si Monfils va au bout). Provisoirement 22e mondial, le joueur de 25 ans voit d’un très bon oeil cette “rivalité” entre Arthur Fils, Adrian Mannarino et lui-même pour la place de numéro un français.
“L’histoire est belle, déjà. Elle est déjà très belle même si je finis numéro 2. Je suis déjà super satisfait de tout ce qui se passe en ce moment, de tout ce que j’ai mis en place. Ce serait beau de pouvoir finir numéro 1. Forcément, j’y pense aussi. Manna est très solide. Arthur joue aussi très bien. Il y a une émulation positive entre nous, trois générations différentes. On se tire vers le haut, c’est top.”
En parlant de pression, celle-ci sera sur les épaules d’Alexander Zverev au prochain tour, s’il veut s’assurer une qualification pour le Masters de Turin (12-19 novembre). Cela tombe bien, Humbert l’a déjà battu en 2021 à Halle, sur gazon, au cours de leur unique confrontation. “Je me rappelle qu’il servait vraiment très bien, en première et en seconde. Il m’avait fait un super match au service. Il va falloir être solide dès que j’ai des opportunités, essayer d’aller les chercher.” Mais aussi aller chercher le public parisien dont il aura grand besoin.
