Félix Auger-Aliassime et la barrière des Masters 1000
Félix Auger-Aliassime n’a disputé qu’une seule demi-finale en Masters 1000 dans sa carrière, en 2019 à Miami.
C’est l’homme en forme de cette fin de saison ! Avec trois titres lors des trois dernières semaines, à Florence (ATP 250), Anvers (ATP 250) et Bâle (ATP 500), et 13 victoires consécutives sur le circuit ATP (sans compter un succès contre Djokovic à la Laver Cup), Félix Auger-Aliassime est le joueur ayant remporté le plus de matchs depuis la fin de l’US Open.
En 2022, le Canadien a surtout débloqué son compteur en s’offrant le premier titre de sa carrière à Rotterdam (ATP 500) avant de continuer sa moisson en cette fin d’année avec trois nouveaux trophées. Un cap important pour le joueur de 22 ans qui avait perdu ses huit premières finales au cours des trois dernières années.
Longtemps considéré comme « maudit », Félix Auger-Aliassime a finalement eu le déclic cette saison et sait désormais comment gagner des titres sur le circuit ATP. Vainqueur en ATP 250 et 500, le Canadien n’a encore jamais réussi à reproduire ce genre de performance en Masters 1000, lui qui pourtant s’est habitué aux deuxièmes semaines de Grand Chelem (demies à Wimbledon 2021 et à l’US Open 2021, quart de finale à l’Open d’Australie 2022).
Un coup d’éclat en 2019 à Miami, puis plus rien
Il avait pourtant envoyé un message fort à la planète tennis lors du Masters 1000 de Miami en 2019. Alors âgé de seulement 18 ans, FAA était devenu le plus jeune joueur dans l’histoire du tournoi à se hisser en demi-finale. Il avait échoué aux portes de la finale face à John Isner. Depuis, le natif de Montréal n’a plus atteint de dernier carré en Masters 1000.
Ses meilleurs résultats sont des quarts de finale, à Madrid, Rome, Montréal et Cincinnati, tous en 2022. En Masters 1000, Félix Auger-Aliassime est encore trop irrégulier. Son ratio dans cette catégorie de tournoi est tout juste positif cette année (8 victoires, 7 défaites) comme sur l’ensemble de sa carrière (30 victoires, 29 défaites).
Interrogé sur ses résultats en Masters 1000 par Tennis Majors lors de l’Open 13 cette année après la première grosse série de sa carrière (quart à l’Open d’Australie, premier titre à Rotterdam et finale à Marseille), Félix Auger-Aliassime a conscience qu’il doit mieux faire au plus haut niveau, mais sait aussi qu’il faut être patient et que les résultats finiront par arriver.
« Je dois faire des choix de calendrier stratégiques, maintenant que j’ai gagné au niveau ATP 500. Je veux mieux jouer que l’an dernier dans les Masters 1000. Déjà trois ans, le temps passe vite mais je n’ai aucun regret. Je ne changerais rien à ce que j’ai fait. Je ne me demande jamais si je suis content de mon rythme de progression. Tout ce que je veux, à la fin de ma carrière, c’est ne pas avoir de regret. »
Quand tout est aligné, que je suis bien physiquement, émotionnellement, tennistiquement, je peux rivaliser avec n’importe qui.
Félix Auger-Aliassime
« Mon classement évolue avec mon niveau de jeu, je n’ai jamais eu une année moins bonne que la précédente. J’aurais aimé gagner tous les matches tous les matches et toutes les finales, mais dans la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut. J’ai zéro regret, j’ai toujours fait l’effort, j’ai toujours fidèle à moi-même, tous les jours, je n’ai aucun regret. Arrivera ce qui arrivera. »
Désormais huitième mondial, il affirmait viser le Top 5 pour l’hiver 2023. « Chaque place est vraiment difficile à prendre maintenant, chaque joueur devant moi est un grand joueur. J’ai ma place parmi les meilleurs, j’en suis convaincu. Quand tout est aligné, que je suis bien physiquement, émotionnellement, tennistiquement, je peux rivaliser avec n’importe qui. J’espère encore aller un peu plus haut. Quand je reviendrai à Marseille en 2023, j’espère être dans les cinq. »
Pour la première fois de sa jeune carrière, Félix Auger-Aliassime va jouer un Masters 1000 dans la peau d’un sérieux outsider pour la victoire finale, voire dans la peau d’un favori. Il est l’homme à battre au Rolex Paris Masters. Il débutera le tournoi mercredi face à Mikael Ymer, 74e mondial – bizarrement sur le court n°1, une incongruité due à la victoire de Gilles Simon sur Andy Murray qui rend inéluctable la programmation du Français sur le central. Le début d’une semaine qui pourrait le faire changer de dimension s’il s’impose dimanche, mais la route vers les sommets est encore longue.