Sans repère et sevré de victoire, le Djokovic version 2022 a du mal à retrouver le rythme
Novak Djokovic a commis 51 fautes directes lors de sa défaite au deuxième tour du Masters 1000 de Monte-Carlo. Le Serbe peine à retrouver sa confiance.
Vous ne rêvez pas, Novak Djokovic n’a pas disputé une seule demi-finale depuis le début de la saison 2022, après trois mois et demi de compétition. C’est la première fois que cela lui arrive depuis 2018. Sauf que dans la situation actuelle, le numéro un mondial n’a joué que deux tournois, pour seulement deux victoires. Ce mardi, il a chuté dès son entrée en lice à Monte-Carlo face à Alejandro Davidovich Fokina. Compliqué de retrouver confiance en son jeu sans enchaîner les matchs et les succès comme il a l’habitude de le faire.
C’est la plus grande victoire de la carrière de l’Espagnol, qui nous a raconté son histoire dans le dernier numéro de Major Talk avec Alizé Lim.
Dès le début de la partie à Monte-Carlo, Novak Djokovic a semblé lent sur ses jambes et a laissé le contrôle du jeu à son jeune adversaire. Peu à l’aise au service sur un court Rainier III il faut avouer très venteux, le numéro un mondial a souffert au service avec seulement 38% de points remportés derrière sa seconde.
Beaucoup de déchet également dans le jeu de Novak Djokovic, qui a commis 16 fautes directes pour seulement 8 coups gagnants dans le premier acte. Un mauvais ratio, surtout pour un joueur de son calibre. À la surprise générale, le Serbe s’est retrouvé mené 4-1 double break. Et malgré un sursaut d’orgueil pour recoller à 4-3, il s’est effondré derrière en perdant cinq jeux consécutifs pour se retrouver à 3-6, 0-3.
Djokovic a surtout pu compter sur son adversaire pour revenir
Voir Novak Djokovic malmené face à un adversaire contre qui il n’avait perdu que sept jeux lors de leur deux premiers affrontements en 2021, un exemple de plus que le Serbe version 2022 n’arrive pas encore à se régler en match. Son manque de compétition s’est cruellement fait ressentir, à un moment de l’année où Djokovic compte habituellement entre dix et vingt rencontres à son actif – et un ou deux trophées minimum…
Mais le numéro un mondial n’a joué qu’un tournoi avant le Masters 1000 de Monte-Carlo, à Dubaï, pour un bilan de deux victoires pour une défaite. Pas de quoi se construire une confiance, même quand on s’appelle Novak Djokovic. Heureusement pour lui, dans la deuxième manche, il a pu compter sur Alejandro Davidovich Fokina, qui a commencé à légèrement dégoupiller alors qu’il menait 6-3, 3-0.
Novak Djokovic est parvenu à remporter cinq des six jeux suivants pour se retrouver à 5-4 service à suivre, bien aidé par trois doubles fautes consécutives de Davidovich Fokina. Habituellement clinique dans ses moments-là, surtout face à un adversaire plus faible sur le papier, le Serbe a laissé l’Espagnol revenir et le pousser à jouer un tie-break. Un jeu décisif que le numéro un mondial a remporté sur le fil, 7 points à 5, après un magnifique passing de coup droit. L’un des premiers points de la rencontre où on a cru voir le « vrai » Djokovic.
Première défaite d’entrée en Masters 1000 depuis 2018
L’éclaircie dans le jeu du numéro un mondial n’a pas duré très longtemps. Agressé d’entrée de troisième manche par un Davidovich Fokina très entreprenant, Novak Djokovic a tout de suite cédé sa mise en jeu pour permettre à l’Espagnol de se détacher 2-0 puis 5-1 double break !
Le Serbe a bien tenté de se rebeller et a obtenu des balles de debreak mais avec les armes du jour, ça n’a pas suffi. Tête basse et auteur de 51 fautes directes sur l’ensemble de la partie, Novak Djokovic a sombré dans cette ultime manche et a perdu son deuxième match de la saison. Il a concédé huit breaks, chiffre rarissime dans le tennis masculin, plus encore avec un joueur du Top 10. C’est la première fois depuis 2018 qu’il s’incline dès son entrée en lice en Masters 1000, c’était à Rome.
Deux victoires, deux défaites et aucune demi-finale au compteur, c’est le bilan inédit et inquiétant du numéro un mondial en 2022. « Reprendre la compétition après trois mois sans jouer, c’est difficile, même pour Novak Djokovic » avait expliqué Patrick Mouratoglou dans notre dernier épisode de l’Oeil du Coach. La preuve ce mardi à Monte-Carlo.