Pour Medvedev, « il y a une très forte culture du sport en France »… Vraiment ?

Daniil Medvedev, opposé ce soir à Arthur Fils en quart de finale du Masters 1 000 d’Indian Wells, a expliqué dans une interview à l’Equipe avoir trouvé une très forte culture du sport en France, pays où il vit depuis son adolescence. On entend pourtant souvent le contraire.

Arthur Fils Daniil Medvedev Vienne 2023 poignée de mains © psnewz

Daniil Medvedev, ce n’est pas nouveau, manie comme personne l’art du contre-pied. Le plus francophile des joueurs russes, qui sera opposé au dernier Français en lice, Arthur Fils, ce jeudi soir en quart de finale du BNP Paribas Open, en a encore fait la démonstration à l’occasion d’une interview à l’Equipe dans laquelle il raconte son rapport à la France, pays où il est arrivé à l’adolescence pour parfaite sa formation au sein de l’Elite Tennis Center, à Cannes.

Dans cette interview, le double finaliste sortant du Masters 1 000 californien explique avoir choisi la France « parce que dans le sport, le travail y est très professionnel, alors qu’en Russie, pour je ne sais quelle raison, c’est plus relax. Je me souviens que dès le premier entraînement, après 30 minutes, j’étais mort tellement l’intensité était élevée. Jamais je n’avais travaillé à ce point pendant une heure ou deux, au taquet, sur chaque point. La France m’a apporté cette rigueur de travail dans le tennis. »

Venant d’un joueur russe, le compliment vaut son prix. Dans l’ère Open, le tennis russe a en effet décroché 13 Grands Chelems (huit chez les filles grâce à Maria Sharapova, Svetlana Kuznetsova et Anastasia Myskina, cinq chez les garçons grâce à Yevgeny Kafelnikov, Marat Safin et Medvedev) ; dans le même intervalle, la France n’en a remporté que six (cinq chez les filles avec Mary Pierce, Amélie Mauresmo et Martin Bartoli, un seul chez les hommes avec Yannick Noah). Difficile de croire qu’on ne s’entraîne pas bien en Russie, même si beaucoup de ces champions précités se sont expatriés à l’étranger.

Pour Medvedev, qui vit désormais à Monte Carlo et parle français couramment, c’est surtout la culture du sport, d’une manière générale, qui fait la différence. « Vous, les Français, il ne faut pas le cacher, vous êtes très bons dans tous les sports », déclare ainsi l’ancien numéro 1 mondial et vainqueur de l’US Open 2021. « Surtout pour un pays assez petit en comparaison avec d’autres géants comme la Russie, la Chine ou les États-Unis. Il y a une culture du sport très forte en France. On voit des gens de 70 ans faire des marathons, des joggers sur la Promenade des Anglais, j’aime bien ça. »

Vous, les Français, il ne faut pas le cacher, vous êtes très bons dans tous les sports.

Là encore, un compliment agréable à entendre alors qu’on entend très souvent le contraire. Dans une autre interview accordée récemment au podcast « Pause », Richard Gasquet déplorait par exemple le manque de culture sportive dans le système scolaire en France, notamment par rapport aux pays anglo-saxons. La preuve une nouvelle fois que tout est question d’angle de vue, finalement.

Daniil Medvedev, qui a perdu les deux dernières finales d’Indian Wells face à Carlos Alcaraz, va tenter face à Arthur Fils d’atteindre sa première demi-finale en Masters 1 000 depuis Miami 2024. Les deux hommes se sont affrontés une fois, à Vienne en 2023, pour un succès aisé en deux sets du Russe. Mais Fils n’avait que 19 ans.

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