“On peut en avoir sept, je n’en voulais qu’un”: Roddick et les regrets éternels de Wimbledon
Dans une longue interview accordée à GQ, l’Américain revient sur ses finales perdues à Wimbledon et son rapport à Roger Federer.
Le magnifique perdant. Ce surnom se prête plutôt bien à Andy Roddick si l’on regarde son palmarès à Wimbledon. L’Américain y a atteint trois fois la finale, trois face au même adversaire, le Suisse Roger Federer qui l’a privé d’au moins sept Majeurs si l’on compte leurs confrontations à partir des demi-finales dans ces tournois.
Dans une longue interview accordée à GQ, l’ancien numéro un mondial, resté tout en haut de la hiérarchie pendant 13 semaines, est revenu sur son rapport avec Federer, qui l’a battu 21 fois en 24 rencontres et comment il s’est construit grâce à ses affrontements contre lui.
“J’aime Roger. Je l’aime vraiment. Je l’aime en tant qu’être humain. Mais j’emmerde Roger. Pour moi, c’était comme le ciel. Vous ne le regardez pas toujours, mais vous savez qu’il est là” se rappelle le vainqueur de l’US Open en 2003. Plus généralement, le natif du Nebraska reconnaît qu’il s’était mis une pression monstre pour venir à bout du Big Three : “À un moment donné, c’est peut-être passé du défi à l’obsession”, reconnaît le principal intéressé.
Il a plutôt validé ce challenge face à Novak Djokovic : il est devant 5-4 dans leurs oppositions. C’est un peu moins vrai face à Rafael Nadal contre qui il n’a remporté que trois rencontres en dix confrontations.
Wimbledon, le grand regret de sa carrière
“Il est certain qu’il aurait gagné cinq Majeurs en plus s’il avait joué quelques années plus tôt”. Les mots sont signés de Jim Courier, son compatriote vainqueur de quatre tournois du Grand Chelem une dizaine d’années avant les finales de Wimbledon perdues par Andy Roddick.
À 40 ans, l’ancien joueur américain est ravi de l’héritage qu’il aura laissé sur le circuit et auprès de son public, pour qui il était très important : “J’aime à penser que j’ai réussi à me dépasser suffisamment pour construire ce pont avec les fans de toute façon” se félicite encore celui qui sera resté douze ans sur le circuit professionnel (2000-2012).
Mais il est toujours difficile d’évacuer cette frustration à Wimbledon, celle de ne pas avoir profité de ses trois finales pour rafler au moins une fois le titre : “Si j’avais gagné Wimbledon, je ne pense pas que j’aurais un seul regret. Je ne suis pas déçu de ne pas avoir gagné dix tournois du Grand Chelem. Je suis déçu de ne pas avoir gagné Wimbledon. On peut en avoir sept. Je n’en voulais qu’un” regrette Andy Roddick. Malheureusement pour lui, Roger Federer est passé par là.