Novak Djokovic en 2021 : meilleur que jamais, au corps à corps avec les records (et il n’est pas rassasié)

Avec trois des quatre tournois du Grand Chelem remportés et la place de numéro un mondial conservée, Novak Djokovic a connu l’une des meilleures années de sa carrière.

Novak Djokovic, 2021 Serbia’s Novak Djokovic celebrates winning his semi final match against Spain’s Rafael Nadal. © AI / Reuters / Panoramic

En 2021, Novak Djokovic a continué de s’affirmer comme le potentiel plus grand joueur de tous les temps, comme le GOAT : déjà, il a terminé l’année numéro un mondial. Une performance qu’il a réalisée pour la septième fois, un record.

Le Serbe de 34 ans a remporté l’Open d’Australie, Roland-Garros et Wimbledon et s’est approché à une victoire près du Grand Chelem calendaire lorsqu’il a atteint la finale de l’US Open. Mais il a échoué face à Daniil Medvedev, qui l’a battu en trois sets pour remporter son premier tournoi majeur.

Djokovic a remporté cinq titres, dont le Rolex Paris Masters et l’ATP 250 de Belgrade, en plus de ses trois Majeurs. A égalité avec Roger Federer et Rafael Nadal avec 20 tournois du Grand Chelem, “Nole” est en parfaite position pour leur passer devant en 2022.

  • Classement de Djokovic fin 2020 : 1
  • Classement de Djokovic fin 2021 : 1
  • Bilan victoires / défaites 2021 : 55 victoires – 7 défaites
  • Titres en 2021 : 5

SA MEILLEURE PERFORMANCE : TERRASSER RAFAEL NADAL EN DEMI-FINALE DE ROLAND-GARROS

Dans une année presque parfaite, les matches-candidats à la meilleure performance de Djokovic ne manquent pas, mais sa victoire contre Rafael Nadal à Roland-Garros dans une demi-finale éreintante, à couper le souffle et à défier les lois de la physique, est sans conteste la meilleure.

Dans le jardin de Nadal, où l’Espagnol a remporté 13 fois le titre, Djokovic est arrivé sans encombres en demi-finale pour affronter son vieil ennemi, qui l’avait battu lors de leur dernière bataille à Rome quelques semaines auparavant et l’avait écrasé écrasé en finale à Roland au mois d’octobre précédent.

Ça, c’était avant. Djokovic a été implacable, brillant, faisant jeu égal avec Nadal du fond, servant mieux, le manœuvrant mieux et le surpassant physiquement. Nadal a terminé le match en boitant. Son pied douloureux a cédé. Certains des échanges étaient fous : de nombreux joueurs et joueuses s’en sont fait l’écho sur les réseaux sociaux pendant le match.

“JUSTE L’UN DE CES SOIRS ET UN DE CES MATCHS DONT TU TE SOUVIENS POUR TOUJOURS.”

Novak Djokovic

“C’est sans aucun doute le meilleur match que j’ai joué ici et dans le top 3 de de ma carrière, si l’on considère la qualité du match, le fait d’affronter mon plus grand rival sur le court où il a tellement dominé ici depuis quinze ans, et l’atmosphère qui était complètement électrique, avec beaucoup de soutien pour les deux joueurs, a déclaré Novak Djokovic après son exploit. Juste incroyable. J’étais très heureux qu’il n’y ait pas de couvre-feu à 23 heures et qu’il y ait une dérogation spéciale pour permettre au public de rester. C’est juste l’un de ces soirs et l’un de ces matchs dont tu souviens pour toujours.”

SON MEILLEUR RÉSULTAT EN GRAND CHELEM : GAGNER ROLAND-GARROS POUR LA DEUXIÈME FOIS

Faites votre choix. D’un neuvième titre record à l’Open d’Australie à un sixième à Wimbledon. Seuls Federer et Sampras ont fait mieux. Mais en termes d’importance, sa victoire contre Stefanos Tsitsipas en finale de Roland-Garros est la plus significative.

Non seulement il a dû revenir de deux sets à zéro pour s’imposer 6-7 (6), 2-6, 6-3, 6-2, 6-4. Mais ce succès renversant lui a également permis de remporter les quatre titres du Grand Chelem au moins deux fois, ce que seuls les Australiens Rod Laver et Roy Emerson avaient accompli auparavant.

“Je suis très fier d’avoir réalisé cette performance. Faire partie de l’histoire du sport qui me fait vibrer et que j’aime de tout mon cœur est très inspirant et épanouissant pour moi. Je ne pourrais pas être plus heureux et plus satisfait que de ce genre de scénario au cours des dernières 48 heures. Je la classe probablement parmi les trois meilleures prouesses que j’ai vécues comme joueur de tennis.” Un titre qui le plaçait encore en course pour le Grand Chelem calendaire.

SON MEILLEUR MOMENT DE LA SAISON : SON VINGTIEME TITRE DU GRAND CHELEM A WIMBLEDON

Cela peut paraître étrange, mais Djokovic n’était pas à son meilleur niveau en Australie ou à Wimbledon. A Londres, malgré la pression croissante pour rester en course pour le Grand Chelem calendaire, Djokovic s’est accroché, perdant son premier set du tournoi contre le Britannique Jack Draper avant de se défaire de tous ses adversaires en trois manches, dont Denis Shapovalov en demi-finale, pour rallier la finale.

Sa victoire face à Matteo Berrettini, où il a remonté un set de retard pour s’imposer en quatre manches (6-7, 6-4, 6-4, 6-3), lui a permis de remporter un vingtième titre du Grand Chelem, le plaçant aux côtés de Federer et de Nadal. Un exploit phénoménal quand on sait qu’il a joué toute sa carrière à la même époque que ses deux plus grands rivaux.

Le fait d’égaler la marque de Federer et Nadal est un exploit colossal pour Djokovic, qui a élevé son statut dans le jeu encore plus haut et a poussé beaucoup de gens à avancer qu’il est le GOAT.

“Je me considère comme le meilleur et je crois que je suis le meilleur, sinon je ne parlerais pas avec assurance de gagner des Grands Chelems et d’entrer dans l’histoire”, a déclaré Djokovic.

“Je me considère comme le meilleur et je crois que je suis le meilleur”

Novak Djokovic

“Mais que je sois le plus grand de tous les temps ou non, je laisse ce débat à d’autres personnes. J’ai déjà dit qu’il était très difficile de comparer les époques du tennis. Nous avons des raquettes, des technologies, des balles et des courts différents. Les conditions dans lesquelles nous jouons sont complètement différentes, il est donc très difficile de comparer le tennis, disons, d’il y a 50 ans à celui d’aujourd’hui.”

PIRE MOMENT DE SA SAISON : SA DEFAITE EN FINALE DE L’US OPEN CONTRE MEDVEDEV

Jusqu’en 2021, aucun homme n’avait réussi à remporter les trois premiers Grands Chelems de l’année depuis Rod Laver, qui avait remporté le deuxième Grand Chelem calendaire en 1969. Le mythique Australien, qui a réalisé l’incroyable exploit pour la première fois en 1962, était présent à New York pour assister à la quête de Djokovic pour le rejoindre dans le groupe des plus grands. Malgré toute la pression, il semblait que Djokovic allait réussir l’impossible.

Battu par Alexander Zverev en demi-finale des Jeux Olympiques – ce qui a mis fin à ses chances de réaliser le Golden Slam – Djokovic avait l’air fatigué, ce qui est compréhensible, mais sa détermination n’a pas baissé, perdant trois fois le premier set avant d’atteindre le dernier carré. En demi-finale, il a eu besoin de toute son énergie pour se défaire d’un excellent Alexander Zverev et lorsqu’il est arrivé en finale, il s’est retrouvé face à Daniil Mevdedev, l’homme qu’il avait battu en finale de l’Open d’Australie.

Mais cette fois, avec toute la tension, l’attente et les kilomètres dans les jambes, Djokovic n’avait plus rien. Le Serbe a été battu à la régulière (6-4, 6-4, 6-4). Mais alors que le match lui échappait, Djokovic s’est assis sur sa chaise en essayant en vain de retenir ses larmes, pour recevoir peut-être le meilleur accueil du public qu’il ait jamais eu dans sa vie. Cela ne l’a pas empêché de perdre, mais ce sentiment est resté longtemps après la fin du match.

“Bien sûr, une partie de moi est très triste”, a-t-il déclaré. “Cette défaite est difficile à avaler, compte tenu de tout ce qui était en jeu. Mais d’un autre côté, ici à New Yotk, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti dans ma vie. Le public m’a fait sentir très spécial. Ils m’ont agréablement surpris. Je ne m’attendais à rien, mais le soutien, l’énergie et l’amour que j’ai reçu de la foule est quelque chose dont je me souviendrai pour toujours.

“C’est la raison pour laquelle j’ai pleuré au moment du changement de côté. L’émotion, l’énergie étaient si fortes. Je veux dire, c’est aussi fort que de gagner 21 tournois du Grand Chelem. C’est ce que j’ai ressenti, honnêtement. Ils ont touché mon cœur, honnêtement. Bien sûr, à la fin de la journée, vous voulez gagner. Vous êtes un athlète professionnel. C’est le genre de moments que vous chérissez. Ce sont des liens que vous établissez avec des gens qui dureront très longtemps.”

DJOKOVIC HORS DU COURT : L’AMBIGUITÉ AUTOUR DE SA VACCINATION CONTRE LE COVID

Novak Djokovic a suscité de nombreux commentaires en 2021 avec son ambiguïté sur sa potentielle vaccination contre le Covid-19. Le numéro un mondial a déclaré qu’il pensait que se faire vacciner était un choix personnel et a refusé de dire s’il le ferait, même s’il en avait besoin pour jouer à l’Open d’Australie, où les joueurs devront être entièrement vaccinés pour participer, à moins qu’ils ne disposent d’une exemption médicale valide.

Djokovic par Djokovic : “Une année phénoménale”

“C’était une superbe saison, sans aucun doute. Je veux dire, je n’ai pas joué beaucoup de tournois, mais j’ai quand même réussi à terminer l’année à la première place pour la septième fois, j’ai battu les records de numéro 1 en fin d’année, de numéro 1 historique (en nombre de semaines), j’ai gagné trois des quatre Grands Chelems. L’année a été phénoménale. J’aurais peut-être pu faire mieux dans d’autres tournois. Mais dans l’ensemble, j’ai très bien terminé la saison avec un titre à Paris et des demi-finales (aux ATP Finals).”

L’avis de Tennis Majors : Une saison presque parfaite

Après son nouveau sacre en Australie en 2021, Djokovic a déclaré qu’il avait l’intention de se concentrer sur les tournois du Grand Chelem et de poursuivre Federer et Nadal. Battre l’Espagnol sur la voie du titre à Roland-Garros a été un grand pas en avant et, à l’aube de 2022, il semble parfaitement placé pour devancer ses deux plus grands rivaux.

Sa défaite aux Jeux Olympiques a été une déception et celle de l’US Open a été dure à encaisser. A bientôt 35 ans, les signes de déclin sont absents de sa saison, même si à l’évidence le facteur physique commence à entrer en ligne de compte. Et même si la logique voudrait qu’une autre année comme 2021 soit improbable en 2022, Djokovic reste le numéro un mondial, le favori de tous les événements auxquels il participe, à l’exception peut-être de Roland-Garros. En tant que spécialiste de ce sport, il sait que Rod Laver n’a jamais atteint une autre finale de chelem après 1969. Mais Djokovic ne connaîtra sûrement pas le même sort.

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