Tsitsipas : “Je travaille pour ramener le service-volée dans mon jeu”
Pour s’imposer face à Daniil Medvedev mercredi en phase de poule du Masters, Stefanos Tsitsipas a régulièrement utilisé le service-volée.
204 points joués, 45 montées tentées. Soit 22,06% des échanges. Pour vaincre Daniil Medvedev au bout du suspense – 6-3, 6-7¹¹, 7-6¹ – mercredi soir au Masters, Stefanos Tsitsipas s’est rué au filet. Avec 80% de réussite (36/45).
Sur une surface aussi rapide – “la plus rapide de l’année”, d’après Medvedev – que celle du Pala Alpitour de Turin où même Casper Ruud est devenu un “aceur” en série, l’option offensive est souvent payante. Notamment en suivant le service au filet. A fortiori face à Medvedev, de manière à exploiter sa position de retour très reculée.
Service-volée : une tactique qui peut fonctionner contre Medvedev sur surface rapide, à condition d’avoir les atouts pour le faire
En finale de l’US Open l’an passé, Novak Djokovic avait usé, voire abusé, du service-volée. Plus globalement il était venu au filet sur 25,9% des échanges, pour une réussite de 65,96%. S’il avait vu ses rêves de Grand Chelem s’envoler en essuyant une défaite en trois manches – 6-4, 6-4, 6-4 -, il n’avait pas tout jeté de cette finale. Quelques semaines plus tard, à Bercy, il avait remis ça pour prendre sa revanche face au Moscovite.
Hubert Hurkacz, lui aussi, a régulièrement enquiquiné le surnommé “Meddy”, en partie grâce à ce plan de jeu. Menant leur face-à-face 3-2, le Polonais est notamment venu au filet lors de 23,39% des points pour s’imposer en huitième de finale de Wimbledon 2021. En s’adonnant très régulièrement au service-volée. Un atout semblant très efficace face à l’ancien numéro 1 mondial sur surface rapide, à condition d’avoir dans son jeu les cartes pour le faire. A l’instar de Tsitsipas.
Jusqu’à deux, trois ans en arrière, j’utilisais plus souvent le service-volée.
Stefanos Tsitsipas
Contre Djokovic lundi, l’Athénien n’était monté que 10 fois sur 124 points (8,06%), dont 7 avec réussite. S’il a considérablement augmenté ce pourcentage deux jours plus tard en suivant régulièrement sa première balle au filet, il s’est défendu d’avoir mis cette stratégie en place spécifiquement pour Medvedev. Il fallait davantage y voir une volonté de reconnection avec le tennis de ses jeunes années.
“Jusqu’à deux trois ans en arrière, j’utilisais plus souvent le service-volée”, a-t-il expliqué en conférence de presse. “J’en faisais même sur terre battue. Ensuite, beaucoup moins. Mais je travaille quotidiennement pour ramener ça dans mon jeu, de façon à mettre plus d’incertitude dans l’esprit de mon adversaire. Qu’il ne sache pas si je vais rester ou fond ou non.”
“Il faut, je pense, que le service-volée soit une part importante de notre sport” – Stefanos Tsitsipas
Et pour aller de l’avant avec efficacité, il faut d’abord une bonne rampe de lancement. “J’ai amélioré mon service ces récentes dernières années”, a-t-il ajouté. “C’est ce qui me permet d’être plus à l’aise et en confiance pour le faire (le service-volée). Je suis bien plus fluide et relâché au service. C’était un peu différent par le passé, je perdais ça au fil du match. Concernant les volées, j’ai beaucoup travaillé. Pour les simplifier, sans faire de trop grands gestes. Ça m’a aidé à être plus régulier et trouver les bonnes zones.”
Tel un nécromancien muni d’une raquette en guise de bâton de sorcellerie, le Grec veut ressusciter un corps qu’on croyait mort et enterré depuis belle lurette dans le tennis moderne. “Ça (le service-volée) a disparu”, a-t-il observé, lucide. “Il faut, je pense, que ce soit une part importante de notre sport. Qu’on voit plus joueurs le faire en regardant la TV, ou en étant dans les stades.” Pour ramener ce style à la vie, Stefanos Tsitsipas pourra compter sur les enchaînements ensorcelés d’un autre adepte : Maxime Cressy.