“N’avoir peur de personne, c’est la manière dont mes parents m’ont éduqué” : Arthur Fils part à l’assaut de ses rêves.
Arthur Fils progresse vite et ne se fixe aucune limite. Le joueur de 18 ans ne manque pas d’ambitions et le fait comprendre.
La définition de l’ambition dans le dictionnaire Larousse ? “Désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à (faire) quelque chose”. Exemple sur le circuit ATP : Arthur Fils. Fils a affiché une mentalité à l’Américaine, confiant, sûr de lui, après avoir éliminé Roberto Bautista-Agut.
“N’avoir peur de personne, c’est la manière dont mes parents m’ont éduqué,” a déclaré le joueur originaire de l’Essonne, actuellement 163e mondial. “Je ne me mets pas de limites (en terme de classement), je joue bien, je progresse, le classement suit, si je peux monter Top 10 en fin d’année, je monterai Top 10 en fin d’année.”
Début 2022, il était au delà de la 600e place mondiale. Sauter les étapes ne lui fait pas peur.
La pré-saison fructueuse d’Arthur Fils
Fils progresse vite et bien : en juniors, il aimait finir l’échange rapidement, confondant trop souvent vitesse et précipitation. Ce mercredi, pour s’imposer contre un joueur aussi régulier que Bautista Agut, il a du batailler sur chaque point, être solide dans les échanges et ne pas fuir le combat physique.
“J’ai pas mal progressé pendant cette pré saison,” a confirmé le jeune homme de 18 ans. “Pendant quatre ans j’étais avec Jérôme Pottier, c’est lui qui m’a formé et ça c’est super bien passé. Maintenant avec Laurent Raymond (ancien coach de Corentin Moutet, ndlr), c’est une nouvelle collaboration qui se passe très bien, il m’aide sur les domaine tactique et sur le mental et ça m’aide à passer un cap.”
Autre grand changement cette inter-saison ; sa collaboration avec Francisca Dauzet, ancienne préparatrice mentale de Daniil Medvedev et désormais en charge du dossier à la FFT.
“Je travaille avec elle depuis le début d’année et ça fonctionne plutôt bien. Elle m’aide à gérer les moments importants pendant les matchs, à souffler, être bien lucide, bien concentré.”
Face à tant de franchise et d’ambition, un confrère n’a pu s’empêcher de laisser échapper : “Ça fait du bien au tennis français” dans la salle de presse de la Sud de France Arena.
En 2023, Arthur Fils a remporté 11 des 12 matchs qu’il a disputé, remportant son premier Challenger à Oeiras, atteignant la finale à Quimper dans la foulée et battant coup sur coup Gasquet et Bautista Agut lors de son deuxième tournoi sur le circuit ATP.
Arthur Fils évoque sa marge de progression
“Je peux encore progresser partout” sait-il. “Je peux mieux servir, mieux retourner, mieux attaquer, être plus solide, il me reste plein de chantiers…”
“Je travaille également mon jeu de jambes avec mon préparateur physique, je prends du plaisir à aller vite sur le terrain, j’aime courir, me déplacer rapidement vers l’avant mais c’est une qualité plutôt naturelle, je le travaille mais ça me change pas grand chose de le travailler ou pas”, a développé Fils en souriant. “De toute manière, je suis toujours rapide”.
Grâce à ses résultats dans l’Hérault, Arthur Fils dépasse au classement celui qui l’a battu en finale de Roland Garros junior en 2021, son pote Luca Van Assche, aujourd’hui 145e et battu par Huesler à Montpellier. Il s’entraîne régulièrement avec ce-dernier au Centre National d’Entraînement et c’est à ses côtés qu’il a remporté à deux reprises la Coupe Galéa-Valerio, la Coupe Davis des Juniors.
“Il n’y a pas de rivalité avec Luca (Van Assche), c’est très sain, c’est une émulation positive, je suis content quand il gagne, il m’a envoyIé un message quand j’ai gagné, on se tire vers le haut tous les deux et j’espère que tous les deux on va aller très haut et très bien jouer.”
Les modèles d’Arthur Fils
En doublant son ami, il devient le joueur de la génération 2004 le mieux classé au monde (141e virtuellement), un statut qui ne l’impact pas outre mesure.
“J’essaie de m’en détacher. Quand je vois Carlos Alcaraz, Holger Rune (nés en 2003, ndlr), tous ces mecs-là, gagner des Grands Chelems, faire des derniers carrés, je me dis que Top 150 c’est bien mais ce n’est pas grand chose pour l’instant.”
L’Espagnol et le Danois, âgés d’un an de plus que Fils, lui servent de point de repère.
“Quand on voit Carlos (Alcaraz) qui gagne l’US Open en jouant super bien, on se dit qu’on peut faire pareil, qu’on essaie de faire pareil et ce sont des exemples, on essaie d’en tirer le meilleur. C’est une source de motivation.”
Le protégé de Laurent Raymond a également d’autres, modèles, un petit peu plus âgés mais pas moins accomplis.
“Mon idole c’était Federer mais quand on est plus vieux, on apprécie de plus en plus regarder Nadal jouer, son mental, sa manière de combattre… Ce sont des joueurs qui ont 22 Grands Chelems (20 pour Federer, ndlr), j’essaye de faire pareil pour tenter au moins d’en gagner un, deux ou trois, ce sont des exemples.”
La définition de l’avenir dans le dictionnaire Larousse : “Situation, sort de quelqu’un dans le temps à venir, évolution, destinée de quelque chose”. Exemple sur le circuit ATP : Arthur Fils.