Des adieux à Madrid mais pas de larmes pour Nadal : “Je me suis retenu, je n’ai pas terminé mon voyage raquette en main”
Rafael Nadal a joué le dernier match de sa carrière à Madrid mardi, mais n’a pas encore rangé ses raquettes.
Le monde du tennis a versé une petite larme mardi soir au moment où Rafael Nadal a fait ses adieux à son public, micro en main sur le court Manolo Santana de Madrid. Dans le clan de l’Espagnol, tout le monde avait les yeux humides, notamment sa mère et sa sœur. Mais l’homme aux 22 titres du Grand Chelem, ému par ce moment si particulier et par le bel hommage rendu par les spectateurs et par le tournoi, est tout de même parvenu à finir son discours sans pleurer.
Oui, Rafael Nadal a joué le dernier match de sa carrière à Madrid, où il a été sacré à cinq reprises, en 2005, 2010, 2013, 2014 et 2017. Oui, le joueur de 37 ans a probablement disputé le dernier match de sa carrière en Espagne. Mais le Majorquin n’a pas encore définitivement déposé les armes et il a gardé ses larmes pour plus tard, peut-être pour Roland-Garros…
“J’étais très ému. Je me suis retenu, je ne voulais pas faire une mer de larmes, même si je n’ai pas été loin de le faire. Parce que je n’ai pas terminé. J’ai terminé à Madrid, mais je n’ai pas terminé mon voyage raquette en main. C’était émouvant, mais ce n’est peut-être pas le moment de lâcher ce que j’ai en moi.”
“J’ai encore un long chemin à parcourir et je ne veux pas encore laisser tomber toute cette adrénaline. Je pars avec beaucoup d’énergie, j’ai fait des pas en avant dans tous les domaines. Il faudra voir si je suis capable de consolider ces avancées.”
Des adieux sur un court, Nadal a réussi son pari
Rafael Nadal avait annoncé en conférence de presse au moment de déclarer forfait pour Roland-Garros 2023 qu’il allait se faire opérer de la hanche et travailler dur pour revenir, avec pour objectif de jouer une dernière saison en 2024 pour pouvoir dire adieux au monde du tennis sur un court.
Presque un an plus tard, malgré une nouvelle blessure en début d’année et de nombreux doutes sur son état physique, l’Espagnol est en passe de gagner son pari. Ses adieux devant son public, à Madrid, après une belle bataille face à Jiri Lehecka en jouant probablement l’un de ses meilleurs matchs depuis presque deux ans, ont été très émouvants.
Les organisateurs du tournois avaient tout prévu pour rendre hommage à leur champion. Cinq bannières représentants les cinq titres de Nadal à Madrid, un film pour résumer les meilleurs moments du joueur de 37 ans sur la terre battue espagnole, puis un trophée symbolique qu’il pourra afficher dans le musée de son académie de tennis à Majorque.
Le public aussi a été au rendez-vous, n’hésitant pas à scander des “Rafa, Rafa, Rafa” pendant le match et pendant la cérémonie. Rafael Nadal a été très touché, comme il l’a confié en conférence de presse à l’issue du match mardi soir.
C’était émouvant, aujourd’hui, un jour inoubliable pour dire au revoir à Madrid
Rafael Nadal
“C’était une soirée émouvante. Les Madrilènes ne m’ont jamais déçu. Ce qu’ils m’ont fait ressentir au fil des ans restera à jamais gravé dans ma mémoire. J’en ai profité. Il y a trois semaines, je ne savais pas si j’allais rejouer un match officiel et j’ai pu faire mes adieux sur le court avec un niveau plus que décent. Sur le plan tennistique et émotionnel, cette ville a toujours été d’un soutien et d’une énergie qui m’ont aidé de manière décisive dans ma carrière.”
“Ce que je retiens d’ici aujourd’hui est très beau, un souvenir indélébile et inoubliable. Je n’aurai jamais l’occasion de les remercier suffisamment pour ce qu’ils ont fait pour moi. Je ne sais pas si c’est la dernière fois que je joue en Espagne. Je n’y ai pas pensé, mais il est très probable que ce soit le cas. Si c’est la dernière fois, c’est un grand souvenir, une grande soirée.”
“C’était émouvant, aujourd’hui, un jour inoubliable pour dire au revoir à Madrid. C’est l’un des endroits, voire probablement l’endroit où j’ai reçu le plus d’amour et de soutien.”
Rafael Nadal va désormais se tourner vers ses dernières batailles, Rome, peut-être Roland-Garros et sans doute les Jeux Olympiques. Les larmes auront ensuite le temps de couler.