Alcaraz : “Je veux prendre du plaisir et en donner aux spectateurs”
À Madrid, Carlos Alcaraz évoluera devant ses proches, et le public espagnol qui veut le voir gagner à nouveau. Des attentes prises comme une opportunité de rendre les gens heureux, et non comme une pression.
Personne ne l’avait jamais fait avant lui. L’an passé, à Madrid, Carlos Alcaraz, tout juste 19 ans, était devenu le premier joueur de l’histoire à battre Rafael Nadal et Novak Djokovic dans un même tournoi sur terre battue.
Le 12e toutes surfaces confondues, après Nalbandian (qui avait également battu Roger Federer à Madrid 2007, un exploit unique dans l’histoire), Ferrer (Masters 2007), Roddick (Dubaï 2008), Davydenko (Shanghai 2009), Söderling (Masters 2009), Ljubičić (Indian Wells 2010), Federer (Masters 2010), Wawrinka (Open d’Australie 2014), del Potro (JO 2016), Thiem (Masters 2020) et Medvedev (Masters 2020).
Je veux profiter et rendre les gens heureux.
Carlos Alcaraz
Cerise sur le gâteau, Alcaraz était allé jusqu’au bout du tournoi, en écrasant Alexander Zverev en finale : 6-3, 6-1 en 1h02. “Tu es le meilleur joueur du monde en ce moment”, l’avait complimenté l’Allemand lors de la remise des trophées. “Tu nous bats tous, alors que tu as 5 ans. Tu es une superstar du tennis qui va gagner beaucoup de titres du Grand Chelem et devenir numéro 1 mondial.” Bien vu, “Irma” Zverev. Quatre mois plus tard, l’Espagnol remportait l’US Open et s’emparait du trône de l’ATP.
Depuis, le surnommé “Carlitos” a porté son palmarès à neuf titres en simple sur le circuit principal, en douze finales. Le dernier en date, la semaine passée à Barcelone, où il a réussi un doublé pour la première fois de sa carrière. À Madrid, il ne l’a pas caché, objectif identique : garder son trophée. De quoi lui mettre plus de pression sur les épaules ? “Non, pas vraiment”, a-t-il répondu en espagnol, traduit par Stats Perform. “Je vais essayer d’évacuer la pression. Je veux prendre du plaisir et en donner aux spectateurs, c’est ce qui est important. Je veux profiter et rendre les gens heureux.”
Ma vie n’a pas tellement changé, je suis toujours le même.
Carlos Alcaraz
Dans la capitale espagnole, le natif d’El Palmar pourra croiser le regard de ses proches en tribunes. “Ça me motive toujours de jouer devant ma famille et mes amis présents pour me soutenir”, a-t-il confié. “Je vois ça comme l’opposé de la pression. C’est un plaisir d’être devant les miens, en Espagne. C’est merveilleux de pouvoir profiter de tout ça. Madrid est vraiment un tournoi différent pour moi, une sensation unique. Je me sens comme à la maison sur ce court, c’est quelque chose que je ne retrouve nulle part ailleurs.”
S’il était classé parmi les outsiders l’an passé, cette fois, a fortiori en l’absence de Nadal et Djokovic, Alcaraz a été élevé au rang de grand favori du Masters 1000 madrilène. En un an, il a pris une toute autre ampleur. “Je pense que l’expérience accumulée en une année m’a beaucoup fait grandir en tant que joueur et personne”, a-t-il analysé. “Mais ma vie n’a pas tellement changé. Je suis toujours le même, en ayant beaucoup mûri.” Et il risque fort de continuer à en récolter les fruits.