Murray, sur son rôle auprès de Djokovic : « Je lui ai expliqué ce qu’on ressent quand on l’affronte »
Invité d’un podcast, le Britannique a détaillé l’approche de son rôle de coach auprès de l’homme aux 24 titres du Grand Chelem.
Pour de nombreux entraîneurs, une grande partie du boulot consiste à observer les adversaires, s’assurer que leur protégé et pleinement préparé pour le prochain défi, qu’il n’y ai aucun effet de surprise.
Quand Andy Murray a débuté son aventure en tant que coach de Novak Djokovic à l’Open d’Australie, il a eu ces conversations avec le Serbe, en discutant de ce que les autres joueurs pourraient chercher à exploiter dans son jeu.
Mais Murray semble avoir appuyé davantage sur ce que les opposants du monument Belgradois ressentent lorsqu’ils l’affrontent.
« Il ne s’agissait pas tellement de dire ‘voilà ce que tu as fait de mal’, mais plutôt ‘voilà ce que tu fais bien’ », a expliqué l’Écossais, invité du podcast Sporting Misadventures de Chris Hoy, six fois champion olympique en cyclisme sur piste, et de l’écrivain et journaliste Matt Majendie. « Je lui ai expliqué, grâce à ce que j’ai vécu, ce que ça faisait d’être contre lui, que quand il faisait ceci ou cela c’était très dur d’être en face, et pour quelles raisons. »
Oui, je pense avoir une perspective unique quant au jeu de Novak
« Mon but était de mettre l’accent sur ce qui le rend fort lorsqu’il joue bien », a-t-il continué. « De lui dire ce que ressent l’adversaire. En tant que joueur, on ne sait jamais vraiment à quelle vitesse arrive nos coups, quels impacts ils ont sur le gars de l’autre côté du filet, ce qu’il ressent. »
« Si j’avais pu entendre Novak (Djokovic), Roger (Federer) ou Rafa (Nadal) me dire ‘je déteste quand tu me fais ça, ou quand tu fais ce coup’, ça m’aurait énormément aidé. »
Passant « beaucoup trop de temps dans sa chambre à regarder des vidéos de tennis, à ‘surnanalyser' », Murray a conscience d’être d’être encore un entraîneur inexpérimenté. Mais il sait aussi qu’avoir affronté Djokovic pendant tant d’années lui offre un précieux plus.
« Oui, je pense avoir une perspective unique quant au jeu de Novak », s’est exprimé l’ancien numéro 1 mondial. « Le fait d’avoir joué contre lui dans les plus grands tournois pendant plus de dix ans me permet de compenser certaines faiblesses que je peux avoir (en tant que jeune coach). »
« J’ai beaucoup étudié son jeu, et je sais aussi ce que ça fait d’être face à lui », a-t-il ajouté. « Nous avons parlé de ça. J’espère que ça lui est bénéfique. Je sais qu’en tant que joueur j’aurais trouvé ça très utile. »
D’après les informations du quotidien britannique The Times, Murray et Djokovic devraient continuer à travailler ensemble au moins jusqu’à Wimbledon.
J’aurais aimé coacher Roger (Federer).
Lors du podcast, il a été demandé à Murray quel aurait été sa décision si les trois membres du Big 3 lui avaient demandé, en même temps, de devenir leur entraîneur.
« Peu importe qui coache ces gars, tant qu’on leur donne des indications claires », a-t-il commencé pour répondre. « Parce qu’ils sont tellement forts. Plein de gens peuvent observer un joueur de tennis et dire : ‘c’est cette stratégie qu’il faut appliquer’. N’importe qui ayant une bonne connaissance de ce sport en est capable, mais tous les joueurs ne sont pas en mesure d’appliquer ce que vous leur demander de faire. »
« C’est, pour moi, ce qui a été incroyable avec Novak (Djokovic) », a-t-il confié. « Dans plusieurs matchs, je lui ai donné une stratégie que j’estimais pouvoir lui être bénéfique, et il a pu la mettre en place parce qu’il a les capacités techniques. Sa façon de frapper la balle, de se déplacer… Il n’a aucune faiblesse. Ils (Djokovic, Nadal, Federer) sont capable d’exécuter un plan de jeu mieux que quiconque parce qu’ils ont tous les outils. »
« Mais je pense que coacher Roger (Federer) aurait été très plaisant, parce qu’il a l’air tellement ‘naturel’, ‘facile' », a-t-il conclu, en lâchant enfin un nom. « Je n’aime pas dire ça, parce qu’il a travaillé extrêmement dur. Mais il a tous les coups. J’aurais pu lui demander n’importe quoi, il aurait été capable de le faire. »