Monumental : Arthur Fils, au bord du gouffre, renverse Ugo Humbert et s’adjuge un nouvel ATP 500 à Tokyo !

A l’issue d’une finale 100% française tour à tour décevante puis passionnante, Arthur Fils a renversé Ugo Humbert en sauvant une balle de match (5-7, 7-6(6), 6-3) pour conquérir son deuxième ATP 500 de la saison, ce mardi à Tokyo.

Arthur Fils Tokyo 2024 joie © Aflo Panoramic

Le tennis français ne fera décidément jamais rien comme les autres, passé en quelques semaines d’un double fiasco cataclysmique aux JO et à l’US Open à une finale aussi folle que rarissime entre deux de ses protégés dans un ATP 500, ce mardi à Tokyo, où Arthur Fils a renversé Ugo Humbert après un marathon de 3h04 qui l’a vu sauver une balle de match dans la deuxième manche avant de s’imposer en trois sets, 5-7, 7-6(6), 6-3.

Un titre qui permet au jeune Français de 20 ans de conquérir son deuxième ATP 500 de la saison après Hambourg cet été et de devenir le deuxième plus jeune vainqueur du tournoi nippon après Jimmy Arias, qui avait 18 ans lors de son succès en 1982. Le tout après un parcours herculéen qui l’a vu battre quatre joueurs du top 20 (Taylor Fritz, Ben Shelton, Holger Rune et donc Ugo Humbert), une performance qui n’avait plus été réussie par un joueur français depuis Jo-Wilfried Tsonga lors de son inoubliable succès au Masters 1 000 Toronto en 2014. Tsonga qui était aussi, jusqu’à présent, le seul vainqueur français à Tokyo, en 2009.

Le passing sur balle de match qui a tout changé

Pour Arthur Fils, cette finale 100% française face à Ugo Humbert – la première du genre dans un ATP 500 depuis un Tsonga-Pouille à Vienne en 2017 -, aura été à l’image de l’ensemble de sa semaine : héroïque, pour ne pas dire miraculeuse. Ereinté par ses combats précédents notamment face à Shelton et Rune, le plus jeune des deux Français, après la perte d’un premier set dans lequel il avait pourtant breaké le premier, semblait voué à devenir la septième victime consécutive en finale d’Ugo Humbert, d’autant que celui-ci l’avait battu trois fois sur trois jusqu’à présent.

Première balle en berne, jambes dures et tête basse, il semblait même proche de l’abandon au début du deuxième set. Mais il tint, d’abord grâce à un changement judicieux de stratégie, se mettant soudainement à lâcher ses coups et écourter les échanges. Il tint parfois miraculeusement, à l’image de ces trois balles de break sauvées consécutivement à 4-4 dans le deuxième set, et surtout de cette balle de match sauvée à 6-5 dans le jeu décisif, service adverse. Acculé en défense, Fils s’en sortit presque par l’opération du Saint-Esprit, en lâchant le passing de la dernière chance qui changea d’un coup le paysage du match.

C’est aussi à ce moment-là que cette finale fratricide, longtemps crispante pour ne pas dire décevante, avec des erreurs à la pelle de part et d’autre, prit une tournure passionnante. Et c’est là, enfin, que Humbert paya peut-être une certaine timidité qui l’accompagnait depuis le début du match, malgré son avance au score. Au moment le plus chaud, il commit deux fautes directes qui lui coûtèrent ce deuxième set. Et probablement le match.

Ça ne lui ressemble pas, à Ugo, lui qui avait été impérial lors de ses six premières finales disputées sur le circuit ATP, toutes remportées. A-t-il été rattrapé par la malédiction de la “septième finale”, un cap qui n’a jamais été atteint sur le circuit ATP et sur lequel il est le troisième joueur à buter après Martin Klizan et Ernests Gulbis ? Toujours est-il qu’au troisième set, face à un Arthur Fils complètement requinqué, on ne le sentit jamais en position de reprendre les commandes. Il fit de la résistance jusqu’à 4-3, moment où il craqua pour de bon en concédant le break fatal, d’un revers slicé expédié dans le filet.

En face, Fils, lui, ne fit pas dans le sentimentalisme et encore moins dans l’émotionnel au moment de conclure. A 30-30, plutôt que de s’appesantir sur le poids du moment, il s’en libérant en claquant deux aces à 214 et 213 km/h. Deux coups de colt bien fumants ! L’accolade entre les deux hommes fut bel et bien à la hauteur de ce thriller. Un mardi, c’est décidément un jour bien étrange pour une finale. Mais ce mardi, c’était surtout le jour du Seigneur. C’était le jour d’Arthur Fils, redevenu lui-même à point nommé pour sortir le tennis français de sa sinistrose et le ramener sous le soleil des jours heureux. Enfin.

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