Medvedev vise un exploit rare : gagner son premier tournoi en tant que numéro un
Vainqueur très solide du qualifié tchèque Tomas Machac ce samedi pour son entrée en lice à Indian Wells (6-3, 6-2), Daniil Medvedev est en route vers une mission difficile : remporter son tout premier tournoi disputé en tant que numéro un mondial. Seuls six joueurs y sont parvenus avant lui.
Indian Wells 2022 | Tableau | Programme
Etant donné l’actualité plombante qui règne autour de lui à cause de sa nationalité, un peu de sérénité, sur le terrain du moins, ne pouvait pas faire de mal à Daniil Medvedev. Le Russe – qui joue à Indian Wells, rappelons-le, sous bannière neutre – s’est offert un bon bol d’oxygène en réussissant une entrée en lice très facile ce samedi au Masters 1000 californien, disposant sans problème du jeune qualifié tchèque (21 ans) Tomas Machac, 6-3, 6-2 en 1 heure 11.
Après une balle de break sauvée d’entrée, Medvedev a déroulé une partition quasi-parfaite face à un adversaire qui avait le jeu idéal pour le faire briller du fond de court. Un soulagement, pour lui qui a avoué avoir toujours eu un peu de mal avec les conditions très “particulières” d’un tournoi où il n’a jamais fait mieux qu’un huitième de finale, atteint l’an dernier face à Grigor Dimitrov.
Jusqu’ici, tout va bien donc pour le protégé de Gilles Cervara qui a aussi franchi un écueil pas si évident : remporter son premier match en tant que numéro un mondial, trône suprême qu’il a atteint le 28 février dernier après sa demi-finale à Acapulco.
Pour mémoire, sur les 27 numéros un mondiaux que recense l’histoire du classement ATP (depuis 1973), seuls trois ont perdu leur tout premier match en tant que numéro un mondial (*) :
- John McEnroe, qui avait étrenné ses galons lors d’une rencontre de coupe Davis cauchemardesque à Buenos Aires, en mars 1980, où il était tombé dans un traquenard absolu et avait été battu par Jose Luis Clerc puis Guillermo Vilas.
- Thomas Muster, éliminé par le 161e mondial australien Sandon Stolle au premier tour du tournoi de Dubai en 1996.
- Et Lleyton Hewitt, terrassé par Nicolas Escudé lors de l’inoubliable finale de coupe Davis 2001 à Melbourne.
Ces trois joueurs avaient d’ailleurs décidément débuté bien laborieusement leur règne : John McEnroe avait ensuite dû déclarer forfait à Francfort, avant d’être contraint à l’abandon dès le deuxième tour quelques mois plus tard à Toronto pour son premier “vrai” tournoi en tant que numéro un. Muster, lui aussi, avait perdu ses deux premiers matches dans la peau de l’as. Quant à Hewitt, pour sa première saison débutée sur le toit du monde (en 2002), il avait été sorti d’entrée de son Open d’Australie.
Voilà donc un beau piège d’évité pour Medvedev qui va maintenant s’attaquer à un défi bien plus immense : remporter son tout premier tournoi joué en tant que numéro un mondial. Un exploit qu’ils ne sont que six joueurs à avoir réalisé :
- Jimmy Connors à Indianapolis en 1974.
- Mats Wilander à Palerme en 1988.
- Stefan Edberg à Cincinnati en 1990.
- Pete Sampras à Hong Kong en 1993
- Novak Djokovic à Montreal en 2011.
- Et Andy Murray au Masters en 2016.
Même Federer a eu besoin d’un sas de décompression
Etant donné le pedigree des joueurs dont on parle, c’est sans doute révélateur de la pression que peut engendrer ce nouveau statut certes doré mais aussi plein de responsabilités nouvelles, et forcément accompagné d’un cortège de sollicitations.
Certains et pas des moindres s’y sont cassés les dents, comme John McEnroe, on l’a dit, ou Björn Borg avant lui, contraint à l’abandon en huitièmes de finale de l’US Open 1977. Même Roger Federer a connu son petit moment de “décompression”, battu en quart de finale à Rotterdam en 2004 quelques jours après avoir toutefois étrenné victorieusement ses galons lors d’une rencontre de Coupe Davis en Roumanie.
Voilà donc Daniil Medvedev aux portes d’un défi assez immense, qu’il tentera de poursuivre lundi face à Gaël Monfils, qui a lui aussi réussi son entrée en lice face à Filip Krajinovic (6-3, 6-4).
*Il faut préciser que l’un d’entre eux, Pat Rafter, n’a jamais joué le moindre match en tant que numéro un, position qu’il n’a occupée qu’une semaine dans sa carrière en 1999.