Medvedev, trois titres et 14 victoires consécutives !
Daniil Medvedev a largement dominé Andrey Rublev (6-2, 6-2) samedi en finale à Dubaï.
Daniil Medvedev a confirmé ce samedi la victoire acquise la veille face à Novak Djokovic en détruisant le jeu d’Andrey Rublev (6-2, 6-2) afin de remporter le 18e titre de sa carrière. Medvedev s’est ainsi assuré de garder le titre d’homme en grande forme du moment avec un triplé Rotterdam – Doha – Dubai qui le relance totalement sur le circuit.
Ces quatorze victoires consécutives pourraient peser lourd sur le scénario de cette saison 2023. Ce n’est pas pour rien qu’il a senti le besoin d’écrire “pas encore fini” sur la caméra après la balle de match : il avait dû commencer à entendre les rumeurs annonçant que sa grande période était derrière celui qui a passé l’essentiel de l’année 2022 à la première place mondiale grâce notamment à sa victoire à l’US Open 2021.
La réaction d’orgueil a tout emporté depuis Rotterdam et pourrait bien continuer un moment alors que se profilent les Masters 1000 d’Indian Wells et Miami. “Quand tu ne gagnes pas de tournois, tu commences à douter, peu importe ce qui peut se passer à l’entraînement. Alors je doutais beaucoup. Mais maintenant tout va mieux.”
Medvedev avait la tactique imparable
Le joueur de 27 ans restait sur deux défaites face à son ami Rublev mais il a tranquillement repris le fil dans cette rivalité (5-2) samedi. Malheureusement pour le spectacle, ce fut une finale à sens unique entre un joueur surfant sur une immense confiance et dont le jeu a éteint le feu adverse du premier au dernier point.
Pas l’ombre d’un doute sur l’issue de cette rencontre, et ce quasiment dès le break d’entrée réussi par Medvedev. Avec sa qualité de service depuis le début de la semaine, l’affaire semblait déjà bien compromise pour un Rublev dont la seule chance résidait à emballer la partie grâce à la foudre de son coup droit.
Mais Medvedev, en fin stratège, l’a coincé sur son revers la plupart du temps et, dans cette diagonale, il n’avait absolument rien à craindre. “C’était encore un match très tactique”, a sobrement lancé Medvedev. Une fois la stratégie posée, Medvedev (27 coups gagnants, 6 fautes directes) a déroulé ses bases : solidité sur la ligne de fond, efficacité au service, attaque dans toutes les brèches.
Rublev (encore) sans plan B
Il a également mis en pièces la deuxième balle de service de son adversaire en remportant 71% des points. Rublev (22 coups gagnants, 10 fautes directes) ce samedi n’avait ni la patience ni le plan de jeu pour résister et ne s’est d’ailleurs procuré aucune balle de break de tout le match. Encore une fois, Rublev sombre par son manque d’options : si son plan A ne passe pas, il ne peut que s’acharner à le proposer quand même encore et encore jusqu’à ce que la roue tourne.
Mais Medvedev ce samedi l’a laissé tourner en boucle en vain : jamais surpris par ce qui arrivait, jamais pris en défaut. Avec sa couverture de terrain et sa confiance du moment, il aurait fallu que le coup droit de Rublev prenne des airs de Del Potro pour secouer Medvedev. Un break d’entrée de match, un autre à 2-2 dans le deuxième set et la messe était dite.
UN TACLE AU PASSAGE CONTRE TSITSIPAS
Une évidence frustrante quand on le regarde jouer et que tous ses adversaires connaissent. Mais il y a des choses qui ne se disent pas entre joueurs et Medvedev a curieusement montré lors de la cérémonie qu’il n’avait pas oublié les critiques de Stefanos Tsitsipas envers Rublev. Le Grec avait affirmé lors du Masters que Rublev n’avait pas beaucoup d’armes dans son jeu et, même s’il s’est excusé par la suite, manifestement ça n’a pas suffi pour son ami Medvedev.
“Un joueur a dit il n’y a pas si longtemps qu’il (Rublev) n’avait pas beaucoup d’armes dans son jeu. Je lisais ça et je me demandais comment on pouvait dire un truc pareil. Andrey est un des joueurs les plus talentueux du circuit même s’il n’a pas encore exploité tout son potentiel. Je suis sûr qu’il peut gagner des tournois du Grand Chelem et, espérons-le, battre le gars qui a dit ça.”
Il reste étonnant que Medvedev se soit souvenu du ça ce samedi, après avoir démoli le jeu à sens unique du jour de Rublev. Association d’idées…
Pour en revenir au jeu, Medvedev ne nie pas que plus il gagne plus la chance est de son côté. Il sait qu’il marche un peu sur l’eau en ce moment mais c’est acquis de haute lutte après chaque victoire. “Beaucoup de coups pendant ce tournoi sont restés dans les limites alors qu’ils n’auraient peut-être pas dû mais quand la confiance est là, ça aide beaucoup.” Medvedev est dans la zone, comme on dit, et il va falloir être très costaud pour l’en faire sortir.