Medvedev sur Sinner : “Je ne le fais pas exprès, mais mes coups l’empêchent de développer son jeu”
Après avoir battu Jannik Sinner pour la sixième fois en six matches dimanche en finale de Miami, Daniil Medvedev a expliqué en quoi son jeu pose selon lui des problèmes à l’Italien.
Six matches, six défaites. En six confrontations, la première à Marseille en 2020 alors qu’il n’avait certes que 18 ans, mais les deux dernières en finales de Rotterdam et Miami cette année alors qu’il est désormais bien établi parmi le gotha mondial, Jannik Sinner n’a jamais battu Daniil Medvedev. Dans le langage sportif, quand le ratio victoires/défaites reflète aussi mal la réelle différence de niveau entre deux hommes, on appelle ça une bête noire.
Certes, l’Italien avait des circonstances atténuantes dimanche puisqu’il n’était pas tout à fait dans son assiette lors de la finale du Masters 1 000 floridien, comme il l’a confirmé ensuite. Mais tout de même. Au-delà du combat physique qu’il n’aurait vraisemblablement pas pu soutenir, on a bien vu que sa qualité de frappe était nettement inférieure à celle, phénoménale, qu’il avait affichée la veille face à Carlos Alcaraz.
Pourtant, nul ne pourrait affirmer que Daniil Medvedev est intrinsèquement un meilleur joueur que Carlos Alcaraz. Mais il y a manifestement quelque chose dans son jeu qui gêne davantage Jannik Sinner, vainqueur en revanche trois fois sur six du phénomène espagnol. Avec son air de ne pas forcément y toucher, le Russe distille des balles ouateuses qui ont l’art d’absorber la puissance de l’Italien, sublimé la veille par les boulets de canon d’Alcaraz et comme pétrifié cette fois au milieu d’une toile d’araignée.
Ce fut aussi le ressenti de Daniil Medvedev, qui a expliqué sans forfanterie avoir clairement perçu que son style gênait considérablement son jeune rival. “Je ne le fais pas exprès, ce n’est pas comme si je me disais, avant le match : ‘Ok, je vais faire précisément tel ou tel coup et ça va le gêner.’ Mais je me suis rendu compte à travers nos différents matches que mes coups, quelque part, l’empêchent de développer son jeu, qui est de frapper des coups gagnants dans tous les sens”, a-t-il ainsi expliqué en conférence de presse.
Contre Alcaraz, Rublev ou Ruusuvuori, il détruisait la balle. Quelque part, ma balle ne le laisse pas faire ça. Peut-être aussi que je lis son jeu un peu mieux.
Daniil Medvedev
“Contre Alcaraz comme contre Rublev ou Ruusuvuori auparavant, il détruisait littéralement la balle. Quelque part, ma balle ne le laisse pas faire ça. Peut-être aussi que je lis son jeu un peu mieux, donc je le pousse un peu plus à la faute. Malgré tout, je sens qu’il est encore monté en puissance cette année. Il rate de moins en moins. Et il va certainement s’approcher de plus en plus. Mais j’espère pouvoir continuer de le gêner lors de nos prochains matches.”
Medvedev et Sinner ne se sont il est vrai affrontés jusqu’à présent que sur dur, la surface de prédilection du Russe. C’est aussi le revêtement préféré de l’Italien, mais sûrement pas dans d’aussi grandes proportions. On a hâte, désormais, de voir un Medvedev-Sinner sur terre battue ou sur gazon.